Hué, Vietnam
Après une nuit
mouvementée dans l’autobus, nous avons fait notre arrêt suivant à Hué, au
centre du Vietnam. Ici, tous les trajets de bus de plus de 8 heures se font de
nuit dans des bus avec couchettes. On est partagés à savoir si aime ça ou non…
D’une part, les longs trajets passent beaucoup plus rapidement et on sauve une
nuit d’hôtel mais d’autre part, les couchettes semblent avoir été conçues pour
des hobbits et les chauffeurs ne peuvent s’empêcher de klaxonner toute la nuit.
Nous arrivons donc toujours à destination épuisés.
Ancienne
capitale des empereurs Nguyen (dynastie qui régna sur le Vietnam jusqu’en
1945), Hué est considérée comme le cœur culturel du Vietnam. On s’y arrête pour
admirer l’architecture de son ancienne ville fortifiée, pour flâner dans les
parcs qui s’étendent le long de la rivière aux parfums (pas nécessairement les
meilleurs…), pour sa cuisine délicate reconnue à travers tout le Vietnam (une
cuisine qui se devait d’être à la hauteur des exigences impériales). Abandonnée
au fort de la période communiste puisqu’elle représentait un symbole du pouvoir
impérial, Hué est toujours en pleine restauration de ses monuments anciens.
Pendant notre séjour dans la cité impériale, nous avons été des touristes
exemplaires visitant temples, pagodes, palais, tombeaux, parcs. Nous avons
évidemment aussi essayé la fameuse cuisine régionale qui nous a ravis par sa
finesse. Encore une fois, nous avons utilisé des vélos pour rallier les
différents sites d’intérêt. Nos fesses commencent à avoir un peu de corne et
nos mollets sont plus musclés que jamais (il faut dire que ce sont des vélos
sans vitesses, ça fait travailler!) : nous sommes parés pour les grandes
distances. Nous avons beaucoup aimé nos ballades dans cette ville verte dans
laquelle se succèdent les parcs. Pour une fois, il ne nous est rien arrivé de
spécial, sauf une petite mésaventure.
Avant d’arriver
au Vietnam, plusieurs amis et voyageurs nous avaient mis en garde. À travers
l’Asie, les Vietnamiens ont une bien mauvaise réputation. On leur reproche
souvent d’essayer d’arnaquer les voyageurs et d’avoir mauvais caractère. Les
commentaires sur le Vietnam étaient si négatifs qu’à un moment, nous avons même
envisagé de tout simplement l’éviter. En fin de compte, nous sommes bien
contents d’avoir persisté : nous adorons le Vietnam. Même que jusqu’à ce
point, nous ne comprenions pas trop ce qui avait rebuté tant de gens. Partout,
nous avons reçu un accueil chaleureux, nous mangeons comme des rois pour
presque rien et nous découvrons un pays magnifique. On se dit qu’après notre
passage en Inde, nous avons développé un flair pour éviter les arnaques et les
arnaqueurs. Et puis, vers Hué, nous avons commencé à comprendre un peu mieux ce
qui avait dérangé nos amis et à réaliser que notre flair à arnaque n’est pas si
infaillible que l’on aimerait le croire.
Avant notre
visite de la citadelle, nous avons fait un arrêt au marché pour manger. Dans un
petit stand où on mange sur de
minuscules chaises de plastique, nous commandons une assiette de rouleaux de
printemps. La dame qui nous sert est toute excitée. On se dit qu’elle ne doit
pas voir de touristes très souvent. Elle nous sert d’abord nos nems puis
revient presqu’aussitôt avec un autre plat. Nous nous empressons de lui dire
qu’il y a erreur, que nous ne voulons que des rouleaux mais elle ne veut rien
entendre et continue de nous amener de la bouffe sans arrêt. Un peu dépassés
par les événements, nous n’osons pas mettre un frein à son ardeur. De toute
façon, nous sommes affamés et c’est bien bon. Après le repas, nous demandons
l’addition et découvrons l’arnaque : le montant est insensé! Cette visite
dans un stand de rue devient de loin notre repas le plus cher depuis notre
arrivée au Vietnam. À voir comme ses consœurs des stands voisins nous regardent,
nous savons bien que nous faisons avoir mais nous avons beau protester, la dame
ne déroge pas. Nous finissons par payer un peu moins cher (mais encore beaucoup
trop cher) et nous partons frustrés. La dame semblait tellement inoffensive,
nous avions baissé notre garde et on s’est encore fait avoir comme des
débutants. Demander le prix avant de consommer, c’est généralement la base…
Cette histoire peut sembler un peu banale mais elle représente bien, nous
croyons, une tendance à abuser des touristes que nous avons commencé à observer
à partir de ce moment. Plusieurs autres petites histoires semblables se sont
rajoutées à celles-ci par la suite : vol dans notre portefeuille par les
femmes de chambre, compteurs de taxi trafiqués, vol d’essence à même le
réservoir de notre moto, etc. Ces histoires sont somme toute marginales mais
constituent tout de même une ombre sur le tableau que forme le Vietnam.
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Sur un temple de la citadelle |
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Le palais royal |
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patriotisme |
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La riviere aux parfums |
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Des batons d'encen qui sechent sur le parvis d'un monastere. |
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poisson-gouttiere |
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Batons d'encen |
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