vendredi 18 mai 2012

Le côté obscur de la force



Hué, Vietnam

Après une nuit mouvementée dans l’autobus, nous avons fait notre arrêt suivant à Hué, au centre du Vietnam. Ici, tous les trajets de bus de plus de 8 heures se font de nuit dans des bus avec couchettes. On est partagés à savoir si aime ça ou non… D’une part, les longs trajets passent beaucoup plus rapidement et on sauve une nuit d’hôtel mais d’autre part, les couchettes semblent avoir été conçues pour des hobbits et les chauffeurs ne peuvent s’empêcher de klaxonner toute la nuit. Nous arrivons donc toujours à destination épuisés.

Ancienne capitale des empereurs Nguyen (dynastie qui régna sur le Vietnam jusqu’en 1945), Hué est considérée comme le cœur culturel du Vietnam. On s’y arrête pour admirer l’architecture de son ancienne ville fortifiée, pour flâner dans les parcs qui s’étendent le long de la rivière aux parfums (pas nécessairement les meilleurs…), pour sa cuisine délicate reconnue à travers tout le Vietnam (une cuisine qui se devait d’être à la hauteur des exigences impériales). Abandonnée au fort de la période communiste puisqu’elle représentait un symbole du pouvoir impérial, Hué est toujours en pleine restauration de ses monuments anciens. Pendant notre séjour dans la cité impériale, nous avons été des touristes exemplaires visitant temples, pagodes, palais, tombeaux, parcs. Nous avons évidemment aussi essayé la fameuse cuisine régionale qui nous a ravis par sa finesse. Encore une fois, nous avons utilisé des vélos pour rallier les différents sites d’intérêt. Nos fesses commencent à avoir un peu de corne et nos mollets sont plus musclés que jamais (il faut dire que ce sont des vélos sans vitesses, ça fait travailler!) : nous sommes parés pour les grandes distances. Nous avons beaucoup aimé nos ballades dans cette ville verte dans laquelle se succèdent les parcs. Pour une fois, il ne nous est rien arrivé de spécial, sauf une petite mésaventure.

Avant d’arriver au Vietnam, plusieurs amis et voyageurs nous avaient mis en garde. À travers l’Asie, les Vietnamiens ont une bien mauvaise réputation. On leur reproche souvent d’essayer d’arnaquer les voyageurs et d’avoir mauvais caractère. Les commentaires sur le Vietnam étaient si négatifs qu’à un moment, nous avons même envisagé de tout simplement l’éviter. En fin de compte, nous sommes bien contents d’avoir persisté : nous adorons le Vietnam. Même que jusqu’à ce point, nous ne comprenions pas trop ce qui avait rebuté tant de gens. Partout, nous avons reçu un accueil chaleureux, nous mangeons comme des rois pour presque rien et nous découvrons un pays magnifique. On se dit qu’après notre passage en Inde, nous avons développé un flair pour éviter les arnaques et les arnaqueurs. Et puis, vers Hué, nous avons commencé à comprendre un peu mieux ce qui avait dérangé nos amis et à réaliser que notre flair à arnaque n’est pas si infaillible que l’on aimerait le croire.

Avant notre visite de la citadelle, nous avons fait un arrêt au marché pour manger. Dans un petit stand où on mange sur de minuscules chaises de plastique, nous commandons une assiette de rouleaux de printemps. La dame qui nous sert est toute excitée. On se dit qu’elle ne doit pas voir de touristes très souvent. Elle nous sert d’abord nos nems puis revient presqu’aussitôt avec un autre plat. Nous nous empressons de lui dire qu’il y a erreur, que nous ne voulons que des rouleaux mais elle ne veut rien entendre et continue de nous amener de la bouffe sans arrêt. Un peu dépassés par les événements, nous n’osons pas mettre un frein à son ardeur. De toute façon, nous sommes affamés et c’est bien bon. Après le repas, nous demandons l’addition et découvrons l’arnaque : le montant est insensé! Cette visite dans un stand de rue devient de loin notre repas le plus cher depuis notre arrivée au Vietnam. À voir comme ses consœurs des stands voisins nous regardent, nous savons bien que nous faisons avoir mais nous avons beau protester, la dame ne déroge pas. Nous finissons par payer un peu moins cher (mais encore beaucoup trop cher) et nous partons frustrés. La dame semblait tellement inoffensive, nous avions baissé notre garde et on s’est encore fait avoir comme des débutants. Demander le prix avant de consommer, c’est généralement la base… Cette histoire peut sembler un peu banale mais elle représente bien, nous croyons, une tendance à abuser des touristes que nous avons commencé à observer à partir de ce moment. Plusieurs autres petites histoires semblables se sont rajoutées à celles-ci par la suite : vol dans notre portefeuille par les femmes de chambre, compteurs de taxi trafiqués, vol d’essence à même le réservoir de notre moto, etc. Ces histoires sont somme toute marginales mais constituent tout de même une ombre sur le tableau que forme le Vietnam.

Sur un temple de la citadelle


Le palais royal



patriotisme

La riviere aux parfums


Des batons d'encen qui sechent sur le parvis d'un monastere.







poisson-gouttiere




Batons d'encen

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