samedi 29 octobre 2011

Born to be wild

Le temps restant pour la première partie du voyage était court et on voulait profiter de notre dernière semaine en Inde. Initialement on devait passer moins de temps au Népal, mais on a  rallongé notre séjours afin de faire le trek du camp de base des Annapurnas et heureusement que Noémie a su me convaincre (sans difficulté) parce que ce fut probablement l’une de nos meilleurs décisions de voyage à vie. Après Agra notre destination était Pushkar grosso modo au centre du Rajasthan. Avec notre temps restreint on voulait tout de même profiter de cette région absolument sublime en faisant des visites éclaires des villes environnantes. Via  l’autobus les trajets sont toujours très longs  et le train (s’il se rend à la destination souhaitée) doit essentiellement être réservé près de deux semaines à l’avance vue sa popularité. Solution abordable restante : la moto. Ceci dit est-ce j’ai un permis de moto? Dans mon porte feuille j’ai quelque milliers de roupies népalais, quelques centaines de roupies indiens (on se sent très riche avec ces devises étrangères mais ça ne représente que quelques dizaines de dollars), mon permis de conduire classe A5 (avec la coupe de cheveux la plus atroce de l’univers), ma carte d’assurance maladie (avec la même foutu coupe de cheveux et dire que je suis pris avec ces cartes pendant encore quatre ans!) et aucun permis de moto. Qu’est-ce qu’on en a à cirer, on est en Inde!  Même le type à la location n’en a rien à foutre. Il ma expliqué le fonctionnement de la machine en un gros dix seconde après que je lui ai fait croire sans grande conviction que j’avais un minimum d’expérience. Un essai rapide de vingt secondes et ça y est j’men vais chercher Noémie,  avec  deux casques guère plus solides qu’une coquille d’œuf et orné d’un sourire aux lèvres comme un petit garçon qui vient de recevoir son nouveau jouet à Noël. Arrivé à l’hôtel Noémie met sa « protection » sur sa tête et comme deux Calimeros sur une moto on est prêts à partir.
La fameuse coupe de cheveux...



Premier arrêt, le « gas bar ».
-          How much sir?
-          Full thank please. Étant donné la distance à parcourir la quantité nous semble nécessaire. 
-          Full?
-          Yes, full! Je sens que c’est une rare demande. J’me sens comme dans easy riders. On franchi une étape importante en passant de petits oiseaux sympathiques à nomades de la route. Et pour ajouter à notre moment de gloire le pompiste rajoute d’une voix ébahis ;
-          Ça c’est une bonne machine tu  peux aller jusqu’à au moins …70 km/h!

 Houuuuuu! À cheval sur notre monstre de 125cc on est gonflés à bloc pour affronter la jungle asphaltée qui sépare Pushkar de Jaipur. Parlant de jungle, on y rencontre plusieurs types de bêtes. On y voit des vrais bêtes à quatre pattes, des gens pour qui la bêtise semble être une vertu, une signalisation qui a le don de nous embêter, etc.

On entame le chemin avec la sensation agréable du vent qui glisse sur nous et qui compense pour le soleil qui plombe. On roule progressivement et j’aborde les courbes avec appréhension. En gros je n’ai pas une grande expérience en conduite de moto, ça se résume à deux étés de scooter à Montréal, une journée de moto au Nicaragua et tout ça  bonifié par trois jours de scooter à Kathmandu. Bon j’entends plusieurs d’entre vous protester en disant qu’un scooter ce n’est pas  une moto (eh! c’est vrai, je vous l’accorde.) et qu’en plus c’est automatique, petit et bla bla bla… Mais sachez que ces trois jours de mobylette au Népal équivalent à deux ans d’expérience de course professionnelle de moto selon la NBSP (les Normes de BullShit à Philippe).  Heureusement que j’ai acquis une mini expérience de conduite à deux roue parce que c’est un pré requis pour affronter les routes indiennes.

En ville, petites ou grande, on s’attend à tout lorsque l’on conduit. Il suffit de simplement  marcher pour réaliser l’ampleur du capharnaüm. Il y a la multitude de piéton, de vendeurs publics, de motos, d’autos,  de vaches, de chèvres, d’ânes, de carrioles et de chameaux qui se rajoute au décor dans le Rajasthan. Mais sur l’autoroute on s’imagine que la circulation sera plus simple et demandera moins de vigilance. Détrompez-vous. Bien entendu on n’y retrouve pas tout le cirque ici énuméré mais notre attention est constamment sollicitée. Les règles sont pratiquement inexistantes tout comme la limite de vitesse. Mais de toute manières cette dernière est presque qu’inutiles.  À 65 km/h on était plus rapide que la moyenne. Du moins plus rapide que la majorité des motos et des camions lourds.

Mis a part les fous qui dépassent tant par la gauche que la droite, on ne cesse d’être surpris. Premier fait inhabituel : une moto roule à contresens sur la voix d’accotement, puis éventuellement une seconde et ainsi de suite. L’étonnement diminue progressivement km après km jusqu’à ce qu’un tracteur à contresens empiète largement sur la voix, un deuxième et vous connaissez la suite, mais sans oublier la présence des motocyclettes. Pour ajouter la cerise sur le sundae un putain (pardonnez moi l’expression) d’autobus voyageur se paie la même astuce et ce en prenant toute la voie de gauche à une vitesse qui dépasse la notre. À son bord, se trouve un chauffeur probablement fier de sa « belle » trouvaille pour sauver quelques petites minutes.

On croyait avoir tout vu!

Qui a dit que les autoroutes c’est réservé aux véhicules? En fait Noémie et moi on le prétendait, mais on avait  foncièrement tord. Avec ma nouvelle vision périphérique digne de celle de Wayne Grestki et de la vision de Noémie perçante à la Clark Kent (Superman) on peut maintenant détecter de belles surprises comme ce type qui avait tout bonnement décidé de traverser les quatre voix avec son troupeau de chèvres ou encore un, comme plusieurs autres, qui les a traversées d’un pas nonchalant.

Mis à part les moments ahurissants durant le trajet, la route était relativement simple à suivre. Pas de changement d’autoroute avec sortie indiquée à la dernière seconde, ni de pseudo échangeur Turcot et ni de xxxx turnpike à l’américaine. Noémie est une copilote tout à fait exceptionnelle. Parce qu’en ville, elle se met à l’action (que ce soi a pied ou en véhicule) en m’indiquant tout chemin à suivre et ce simplement par les cartes de notre « bible » lonely planet. Je ne comprends toujours pas comment elle si prend! Sans elle je serais probablement coincé face à un quelconque mur, incapable de changer de direction et j’aurais sans doute besoin de sucer les roches au sol pour survivre. Les cartes du lonely sont des grossiers résumés des points les plus intéressants d’une ville. On ne peut donc pas tourner par exemple sur sa prochaine rue à droite comme il est indiqué parce qu’il y a en réalité plusieurs rue à droite avant celle concernée. De plus, en Inde les noms de rue ne sont jamais inscrits. Merci Noémie de m’orienter et surtout dans le cas présent à notre arrivée à Jaipur.

Jaipur est une petite ville pour l’inde mais composée tout de même de 2,6 millions d’habitants. Ici non plus les règles ne tiennent pas. Excepté une, conducteur (trice) et passager (ère) portez votre casque. Sinon vous risquez l’amende, mais vos enfants peuvent vous accompagner peu importe le nombre, en autant que vous gardiez l’équilibre. Rare sont les feux de circulation et si il en a, n’en  tenez pas compte. Une lumière n’est jamais totalement verte ou rouge, c’est de la fiction. À moins qu’il y ait un policier qui assure le bonne ordre et c’est encore subjectif.

Conduire en Inde semble être aussi périlleux que grimper l’Everest, mais c’est beaucoup plus simple qu’il ne paraît et c’est malgré certaines frustrations franchement amusant à faire. On est revenue à bon port sains et saufs dans notre linge empoussiéré, le cou et les bras beaucoup trop bronzé et une magnifique démarche de cowboy après avoir passé trop de temps assis sur notre moto.

jeudi 27 octobre 2011

Le mythe de Sisyphe


Srinagar  (Kashmir)

Avez-vous déjà entendu parler de la réputation des Kashmiris ? En Inde et au Népal, ils sont reconnus comme étant de féroces négociateurs. Ils t’harcèlent jusqu’à ce que tu cèdes. Et tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins. Avant de rentrer dans un magasin au Kashmir ou un magasin tenu par un Kashmiri, il faut se préparer au combat : tu inspectes ton pouls, tu t’assures que t’es pas trop fatigué, tu fais des réchauffements, des exercices de respiration, etc. On n’est jamais trop prudent.

En arrivant à Srinagar, dès qu’on a mis les pieds à l’extérieur de l’aéroport, on se fait immédiatement cibler  (et ici on parle d’un quart de seconde, ils sont biens entraînés. Mieux que nous c’est sûr… Le combat est déjà injuste).

-          Hello my friend. Going for houseboat ? Come see mine. Just see, you don’t have to stay. Come my friend, I take you there

Phil et moi on hésite. Le gars est intense et il ne nous inspire pas confiance. Par contre, on n’a pas de plans et pourquoi pas visiter son houseboat ? Au pire, on s’en va (On était jeunes et naifs).
Au même moment, un monsieur arrive habillé en uniforme officiel vient nous voir :  

-          Hi, I’m from the tourist police (!?!?!). You should go with that guy. Good houseboat. Good owner.
Ça y est, on n’a définitivement plus confiance du tout mais on est trappés à l’aéroport. On commence le combat déjà accotés au mur. Ça s’annonce mal. Notre stratégie : on va voir le houseboat pour se débarrasser du gars qui est déjà en train de nous pousser dans un taxi avec un air de forcené et on se sauve dès qu’on peut !

On visite son houseboat qui finalement n’est pas si mal. On lui demande le prix. Il tergiverse.

-          First you drink tea, then we talk price.

Il crie à quelqu’un de nous faire de thé, et la conversation est en stand by. Plus question de parler tant que le thé n’est pas la. Ça y est, on est effrayés. Qu’est-ce qu’il met dans son thé ? Le thé arrive, il nous dit le prix, on s’étouffe dans notre thé. Il charge 2500 roupies, notre budget nous en permet 800. Même en négociant, c’est impossible.

-          Écoute, ta place est vraiment belle, mais on n’a pas les moyens de se payer ça. Merci pour ton temps mais maintenant on va partir.
-          Ma place est de qualité, c’est un houseboat super deluxe (je cite ici). C’est le prix.
-          D’accord, on comprend. On va peut-être regarder pour quelque chose moins super deluxe.
-          Non, finis ton thé. On discute. Pour vous, peut-être que je peux faire un petit rabais.

À ce moment-ci, je prends la peine de vous rappeler qu’on est sur un houseboat donc en plein milieu d’un lac. On ne peut pas partir facilement. Il faut héler un bateau et le temps qu’il rame jusqu’à nous, c’est un long processus. Ne s’échappe pas qui veut du houseboat d’un Kashmiris en chasse. Et on est des proies super deluxe comme son bateau.

-          Écoute, même si tu nous fais un rabais, c’est impossible.
-          Tu n’aimes pas mon houseboat ? C’est un bon houseboat.
-          Non non. On aime ton houseboat mais c’est trop super deluxe. On va aller un peu en-dessous.
-          Ok. Pour vous 2300.
-          Non, tu ne comprends pas. Ta place est loin de notre budget. On va partir maintenant.
-          Ok combien ?
-          Écoute, ça ne vaut même pas la peine qu’on perde notre temps à négocier. Notre budget est vraiment trop en-dessous.
-          Combien ?
-          800

À son tour de s’étouffer dans son thé.

-          Quoi ! Mais c’est un houseboat super deluxe !
-          On a compris ça (…) Ça n’a rien à voir avec ton houseboat. C’est juste qu’on n’a pas les moyens. Ok, on part maintenant.
-          Ok 2100 roupies pour vous.
On se regarde découragés… Comment on va faire pour se sortir de cette situation ? On commence à réaliser qu’il faudra être plus fermes. Je hèle un bateau. Il se lève, refait un signe au bateau qui arrête son élan. Je hausse le ton :
-         
É    Écoute, maintenant tu nous laisse partir. On ne veut pas rester dans ton houseboat.
-          Ok mais avant, finissez votre thé.
-          Non. On veut partir
-          Ok 1900 roupies. Dernier prix.

AAAAHHH ! On est en train de devenir fous ! Je hèle frénétiquement le bateau qui est un peu confus entre son envie de faire de l’argent avec nous et sa crainte du propriétaire du bateau. ll se rapproche tranquillement. Je saute presque sur place.

-          Ok 1700 roupies. Good price.

On est sur le quai et on n’écoute plus. On rêve de fuite. Dès que le bateau arrive, on saute quasiment dedans. Alors qu’on s’éloigne, le gars continue de crier :

-          I make you 1500 roupies. You will never find better deeeaaaalll !!!

Fiou, on a eu chaud. On est soulagés de se trouver en sécurité dans un bateau. On commence à observer les autres houseboats. On demande au «chauffeur» de s’arrêter à un endroit qui nous intéresse. Il y a une vieille dame qui nous fait des bye bye sur le quai. Elle a l’air sympathique.

-          Non pas celui-là. Il est plein.
-          Comment-tu sais ?
-          Je suis conducteur de bateau. Je sais ces choses-là.
La dame continue de nous faire des signes. On commence à trouver ça étrange. On lui demande de s’arrêter chez le suivant.
-          Non. Lui aussi est plein.
-          On y va pareil. On veut voir.
-          Non. Je vous amène là (il pointe devant). C’est un bon. Et il a de la place. C’est le seul.

On est en basse saison. La plupart des bateaux sont vides. Il ment. Il nous dépose à son endroit. Le propriétaire, tout sourire accourt nous accueillir. On visite son houseboat qui semble aussi super deluxe.

-          Ok… Combien ?
-          D’abord le thé et ensuite on discute prix.
-          Non combien ?
-          2500 roupies. Good price.
AAAHHHH !

Vous connaissez l’histoire de Sisyphe, dans la mythologie grecque ? Vous savez celui qui est condamné à pousser une grosse pierre en haut d’une montagne immense et à chaque fois qu’il arrive en haut, réapparait en bas ?

Après de (trop) longues minutes où on essaye encore une fois de quitter sans succès, on finit par céder. Ok, on ira pour 1200 roupies. Le propriétaire n’est pas trop content du prix final qu’il obtient (nous non plus d’ailleurs). Il soupire :
-         Bon maintenant je vais avoir des problèmes avec le voisin
-          ?
-          Oui, il m’a appelé quand vous êtes partis de chez lui. Je lui avais promis de ne pas vous faire de meilleur prix que lui.
-          Et le gars du bateau, il savait ?
-          Oui, il travaille pour le voisin.
Le proprio du houseboat avec Phil


Le fameux houseboat «super deluxe»
-         

vendredi 21 octobre 2011

L'inde dans un conte

Rajasthan, Inde


Ça commence à faire un petit bout qu’on vous a donné de nos nouvelles... On s’est dit que notre billet sur les montagnes vous ferait patienter.

On en a fait du chemin depuis le trek au Népal! On devait être à Mumbai le 11 octobre pour notre avion vers l’Australie donc il nous fallait revenir vers l’Inde. Non sans une petite visite à l’ambassade de l’Inde à Kathmandu, à notre grand bonheur. Ben oui, il semble que pour les Indiens un visa à entrées multiples ça ne veut pas dire que  tu peux quitter le pays et revenir. Pour avoir la permission de réintégrer le pays, il faut passer à l’ambassade, ouverte du lundi au vendredi de 9h30 à 12h00 et faire la file avec une soixantaine d’autres personnes aussi frustrées que nous par la bureaucratie indienne et espérer obtenir une étampe (moyennant quelques frais, évidemment) qui nous donne le droit de revenir en Inde avec notre visa à entrées multiples. Il faut dire que les Indiens ont quelque chose avec la paperasse. À chaque fois que l’on arrive et que l’on quitte un hôtel, il faut remplir un questionnaire exhaustif concernant notre adresse, notre itinéraire, nos numéros de passeport, de visa et même le nom de notre père. Robert et Jean-Luc, vous êtes maintenant connus des autorités indiennes ! Parfois, on se fait même demander notre passeport pour aller sur internet ! Et quand on demande pourquoi toutes ces formalités, on reçoit invariablement la frustrante réponse «rules are rules ma’am».

-          Pourquoi, on retourne en Inde déjà?
-          Visiter le Rajasthan, voir le Taj Mahal, prendre notre avion pour l’Australie.
-          Ha oui c’est vrai, merci !

On a eu notre étampe pour se faire dire à l’aéroport que finalement ce n’était pas vraiment nécessaire et on s’est rendu à Delhi. Encore. Mais cette fois on s’est dit, pas de niaisage, on prend un train «right away» ! Et pourquoi pas pour Agra, pour voir le fameux Taj Mahal ? Donc en arrivant à Delhi, on se dirige directement à la gare pour prendre notre train. Delhi était Delhi, on se retrouve pris dans la circulation et on arrive juste à temps pour prendre notre train. Au moment d’entrer dans la station de train, un monsieur en uniforme m’intercepte :

-          Ticket ma’am

Zut ! Avec toute cette circulation, on n’a pas eu le temps d’aller dans un café internet pour imprimer notre billet. Mais il faut mentionner qu’en Inde, prendre le train, c’est comme prendre l’avion. Ils ont ton nom et tu as simplement besoin de montrer une pièce d’identité. Le billet est une formalité et n’est pas vraiment nécessaire. Mais habituellement, on l’imprime toujours, au cas où.

-          Il n’est pas imprimé monsieur. Voulez-vous voir nos passeports ?
-          Vous n’avez pas de billets?
-          Oui, on a des billets. Ils ne sont pas imprimés voilà tout.  
-          Ha mais vous ne pouvez pas entrer donc.
-          Comment ça ? D’habitude, le billet n’est pas nécessaire puisque nos noms sont dans le système. On a un train qui part dans 15 minutes monsieur.
-          Bon alors vous allez manquer votre train car vous devez vous rendre à l’office de tourisme la plus proche et imprimer votre billet.
-          Pas question qu’on manque notre train !

Sur ce, on se dirige en courant vers le kiosque d’information le plus près, espérant trouver une solution. Au moment où on arrive au comptoir, on est intercepté par un autre monsieur en uniforme :

-          Non !! N’allez pas là !!
-          Pourquoi ?
-          Euh… la personne… euh… ne parle pas anglais ! C’est le kiosque Hindi.

Trop paniqués pour remarquer l’étrangeté de la chose puisque tout le monde ou presque parle anglais à Delhi, on lui explique notre situation. Il réitère, il faut aller à l’office de tourisme (pas n’importe laquelle nous mentionne-t-il et il nous en montre une sur la carte). Le premier monsieur nous a rejoints et tous les deux insistent pour nous amener. On décide que Noémie ira imprimer et que Phil restera avec les bagages. Comme ça, on a plus de chance d’y arriver. Les deux messieurs ne sont pas d’accord :

-          Non, non, il faut prendre les bagages. Vous allez manquer votre train de toute façon !

Et c’est là qu’on a réalisé qu’on se faisait avoir... Sans leur donner la chance de dire quoique ce soit, on a couru vers le café internet le plus près pour imprimer les billets électroniques sous les hauts cris des deux hommes (No, no, not that way !!! You have to blablabla). Puis, billets en main et sans même leur jeter un regard (et qu’ils tentent de nous faire croire que nos billets n’étaient pas bons) on est entré dans la station et on a pris notre train. Une fois assis, on réalisait à quel point on s’était fait avoir comme des débutants ! Ces hommes mettent des vêtements qui imitent les uniformes de la station de train, font croire aux touristes que leurs billets ne sont pas valides, ou nécessitent une étampe spéciale, ou peu importe et les dirigent vers un faux «office de tourisme» tenu par leur beau-frère où ils obtiennent une commission lorsque lesdits touristes doivent racheter un billet parce qu’ils ont manqué leur train. On aura beau avoir passé 3 mois en Inde et au Népal, on se fait encore avoir ! On s’en voulait d’être tombés dans le piège et d’avoir failli manquer notre train.

-          Pourquoi on est revenus en Inde déjà?
-          Visiter le Rajasthan, voir le Taj Mahal, prendre notre avion pour l’Australie.
-          Ha oui c’est vrai, merci !

Et ça aura bien value la peine ! C’est ce que l’on s’est dit lorsque l’on s’est réveillé le lendemain matin et que l’on a vu le soleil se lever sur la blancheur du Taj Mahal à partir du toit de notre hôtel.  Étant donné la renommée du monument, on était un peu craintifs de se retrouver dans une foule incroyable mais le Taj s’est révélé à la hauteur de nos attentes. On a passé plusieurs heures à errer dans les jardins à observer les détails des gravures dans le marbre, les mosaïques de pierres semi-précieuses et les familles indiennes en vacances qui nous prenaient en photo (très peu subtilement). 
Le Taj vu du toit de notre guest house au lever du soleil 

C'est par là qu'on entre. C'est déjà beau.

Aucune légende nécessaire ici...

Phil quand il avait des cheveux (ben oui, scoop ! il les a coupé... voir nos prochains blogs ;)



flâner sur du marbre. Pas pire...

Hawal Mahal à Jaipur
Hawa Mahal, la façade !

Les arches comme dans les contes !!


Le palais de Jaipur

Belle porte. Belle madame. Jaipur

Palais de Jaipur

Belle porte. Jaipur

Hawa Mahal, Jaipur

Fort de Agra

Fort de Agra. C'est pas pire comme structure militaire...

Fort de Agra


Dès le lendemain, on est parti vers le Rajasthan. On a compris qu’on était dans le désert alors que la première chose que l’on a vue au réveil a été un chameau qui flânait dans la rue en ruminant. Eh ! Un chameau c’est beaucoup plus grand que l’on pense ! Et ça a un petit air snob qui nous a fait bien rire.
Notre meilleur ami le chameau snob


En gros, le Rajasthan rassemble tous les clichés de l’Inde. En se promenant dans les petites rues de Pushkar, on croisait des hommes, tout de blanc vêtus avec des turbans fluos et des MÉGA moustaches. Ici Tom Selleck c’est de la petite bière. On parle de moustache de compétition avec un petit twist aux extrémités. À leur côté se trouvent des femmes en saris colorés agrémentés de fils dorés et de paillettes qui brillent sous le soleil. À leur nez, une boucle d’oreille/chaînette qui se relie à leur oreille gauche. À leurs deux chevilles des petits bracelets qui tintent lorsqu’elles marchent. Sur leur tête, tout ce qui peut humainement être transporté (du bois, des carafes d’eau, des légumes dans un panier, etc.). Leur apparence se marie bien avec l’architecture des villages. On ne les verrait pas trop à St-Hyacinthe et encore moins à Hérouxville. Mais dans les petits villages aux maisons blanches avec les fenêtres travaillées avec en arrière-plan les chameaux, les vaches et les femmes qui vendent des fleurs et des légumes sur la place publique, on se croirait tout droit sorti d’un conte. Les cafés et restaurants sont de sublimes jardins sur les toits avec des coussins colorés sur lesquels s’assoir pour profiter des rares courants d’air et de la vue sur le lac sacré dans lequel se baignent les Hindous. C’est exactement l’image que l’on avait de l’Inde avant d’y arriver. Et malgré les embûches pour s’y rendre, on est vraiment contents d’être là.

-          Haaaa ! C’est pour ça qu’on est revenus en Inde

Pushkar de notre fenêtre 

Petit fort sur la colline

Pushkar au coucher du soleil. 

Le lac sacré avec les bassins pour se purifier

Lac sacré prise 2

Pushkar

Pushkar

Vendre des fleurs sur la place publique

moustache de competition

Saris colorés, bébés qui dort et autre type de circulation


miam légume frais !


On aime bien les vieux monsieurs !

transporter sa vie sur sa tête !

marché et motos 

Plus de légumes !

dimanche 9 octobre 2011

Anecdote de type on prend tous un train

Guwahati, Assam, Inde



Je suis sexy!

J’ai déjà mentionné que les femmes sont plutôt discrètes en Inde. Alors messieurs si vous êtes célibataires n’imaginez pas une seconde qu’il soit possible de « cruiser une belle Indienne ».  En fait, recevoir un simple regard admiratif et envieux y est presque utopique. Croquer la pomme est aussi mythique qu’un  homosexuel qui s’affiche. L’Inde est cent pour cent hétéro. Il n`y a que l’occident qui abrite ce type d’individus malsains tel Ricky Martin, Elton John et Tom Cruise (pis est-ce que c’est vrai finalement pour Tom?).  Mais à ma grande surprise, en deux trajets de train, des travestis nous ont sollicité quelques roupies. La première fois est pour le moins très surprenante,  d’autant plus que pour les deux fois ils étaient très décontractés, sans aucune gêne et qu’ils ne semblaient créer aucun malaise auprès des autres passagers. La premières fois ça prend un certain moment avant de traiter cette information aussi rare qu’un banc de neige à Calcutta. Après ces quelques secondes d’incompréhension on a trouvé rassurant de voir une parcelle de gai tolérée. C’est un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour Ricky Martin. Dans les deux trajets on a été fortement remarqué parce ces gentils monsieurs et/ou madames, comme on l’est par tous vendeurs (il faut prendre note qu’il y a des dollorama ambulant dans trains). La deuxième fois, j’ai eu la « chance » de tomber dans l’œil de l’un d’eux. C’est malaisant d’être assis dans sa couchette sans avoir la chance de fuir et de faire semblant de lire après avoir refusé de donner de l’argent à cette personne (Noémie et moi on a comme politique de ne donner de l’argent qu’aux ti-enfants qui nous quêtent parce que si l’on succombe à toute les demandes, ben on va passer au travers de notre budget en moins de deux semaines ).  Il a fini par quitter. Un train ne s’arrête pas à chaque minute comme un autobus sur Papineau et en conséquence mes chers amis les travelos lorsqu’ils arrivent au bout du train, bien ils font demi-tour et refont le trajet à sens inverse. C’est à ce moment que j’ai compris que mon ami n’insistait pas nécessairement pour que je lui donne de l’argent mais qu’il me regardait avec un regard envieux (grrrr!). Il m'a précisé la chose de sa voix rauque et langoureuse accompagnée d'une petite caresse sur l'épaule  : « you’rrrrrrrrrre sexy!»
Phil dans le train

Aperçu d'un wagon de train. Il y a de l'action la-dedans !




dimanche 2 octobre 2011

Tout ce qui monte redescend


Pokhara, Népal

AVERTISSEMENT : c’est une très longue entrée ! On a beaucoup de chose à vous raconter : si vous êtes pressés, revenez plus tard, on est pas regardants. Vous serez récompensés par une tonne de photos des paysages les plus impressionnants qu’on ait jamais vus.

À Chitwan, on a pris une décision. On devait repartir vers l’Inde quelques jours plus tard mais on a décidé de prolonger de 2 semaines notre  visa au Népal pour aller marcher l’un des treks le plus prisé au monde : Le camp de base des Annapurnas. Cette marche débute près de Pokhara à environ 1000 mètres d’altitude et nous amènera à 4130 mètres au pied de certaines des plus hautes montagnes du monde.



On est un peu nerveux, c’est notre premier trek et ce n’est pas n’importe lequel ! On se prévoit 10-12 jours pour accomplir le trajet. On sait que l’on sera loin de tout, surtout des soins médicaux. Et pas de téléphone ni d’internet pendant tout ce temps. C’est une vraie cure de désintox… C’est quand, vous, la dernière fois que vous avez été sans communication avec le monde pendant 10 jours ? Nous on s’en souvient pas. 

On fait notre sac :
Caméra : Check !
Imperméable : Check !
Bouteille d’eau : Check !
Biscuit au peanut (Phil a peur d’avoir faim) : Check !
Papier cul : Check !
-         Combien de bobettes t’amènes toi ?
-          Bah, trois paires…
On est prêts !

Jour 1 : Phedi (1190m) – Landruk (1620)
On débute le trek à Phedi. L’autobus nous débarque en plein milieu de nul part. Le chauffeur nous pointe un escalier de pierres taillées à travers la jungle comme on en verra tant durant notre marche :
-          Here ! You go up !
-          Déjà ?
Ouf ! Ça commence raide ! Une montée dans des escaliers presque verticaux pendant les 30 premières minutes. On arrive en haut en sueur, le cœur qui débat et on se demande si on va passer au travers.
-          Penses-tu que ça va être de même tout le long ?
-         
-          Ouch.
Il commence à pleuvoir. Notre linge ne sèchera pas pour les 7 prochains jours mais on ne le sait pas encore : le moral est à son plus haut ! En chemin, On croise pleins de petits villages avec des maisons en briques blanches entourées des rizières en terrasse. On apprécie le fait que ça brise le trajet en étape et on se donne des défis.
-          Déjà Tolka ?
-          Ouaip !
-          Wooow ! On est tellement en feu !
-          Ouaip (Phil se donne un bec sur le bicep)
-          On continue plus loin ?
-          Mets-en !
En arrivant à Landruk ce soir là, la bière hors de prix est bien méritée ! Il faut mentionner que la vie est plus chère dans les montagnes, entre autre parce que tout ce qui n’y est pas produit sur place y est amené à dos d’homme. Sur les sentiers, on s’exclame en croisant des hommes et des femmes de tout âge transportant des denrées et des matériaux de construction dans des paniers de bamboo tissés attachés à leur front.
-          Hey regarde ça ! Le gars transporte une poutre de 20 pieds sur son dos !
-          Et lui des feuilles de tôle ondulée !
-          Et ils sont en gougounes !!
On se sent soudainement ti-counes, en sueur avec nos sacs de 5kg sur le dos et nos souliers de marche dernier cri…

Ça c'est la photo avant 

Landruk vu de notre lodge

Vue typique dans sur la trail


Jour 2 : Landruk (1620m)-Bamboo (2310m)
Les courbatures dans nos jambes nous réveillent avant le cadran.
On discute avec des locaux sur place et on leur fait part de notre objectif de se rendre jusqu’à Bamboo.
-          Oubliez ça ! C’est impossible. Aujourd’hui, vous atteindrez Jihnu ou Chhomrong si vous êtes en forme
Il nous pointe une montagne lointaine et quelques petits points complètement en haut :
-          Ça c’est Chhomrong. C’est loin.
7h05, on est partis. Comme on est tête de cochon, on a encore l’objectif de se rendre jusqu’à Bamboo. À 10h, on est à Jihnu (1750m), en bas de la montagne et on regarde Chhomrong, en haut de la montagne.
-          *Soupir*
On monte des escaliers sous le soleil plombant. Nos vêtements auraient pu sécher si ce n’était de notre sueur (ici on vous rappelle qu’on a amené 3 paires de bobettes). On se concentre sur notre respiration et on ne suit qu’une seule règle : Ne pas regarder en haut. Arrivés à Chhomrong, le chemin redescend tout ce que l’on venait tout juste de monter pour traverser une rivière au pied de la montagne. On se sent trahis et on en viendra à exécrer le bruit des rivières. On atteint Bamboo à 16h00, super fiers. On bombe un peu le torse quand la dame qui tient la Guest House s’étonne de nous voir arriver de si loin. Jamais une douche chaude n’aura été autant la bienvenue (On pu !)
Un escalier typique. C'est comme ça tout le temp...

Vue de la vallée. Si il faisait beau, on verrait les sommets enneigés derrière. C'est beau en «ta» pareil  ! La petite ligne au fond de la vallée loin devant, c'est Bamboo vue du village d'avant. On en a encore pour une bonne heure et demi...

Un petit pont rassurant. 

Des chutes, on en voit à tous les 100 mètres mais on s'excite à chaque fois pareil. PHIIIILL ! UNE CHUTE !!! PREND UNE PHOOOTOOOO !

Noémie sur la trail. 

Jour 3 : Bamboo (2310m) – Annapurna Base Camp (4130m)
On a vraiment les jambes mortes et on se lève fatigués. On se dit que l’on ira surement pas très loin ce jour-là (Deorali : 3100m).  A partir de cette journée, le chemin monte sans arrêt jusqu’au camp de base (fini la trahison du monte-descend). Pourtant, on atteint notre objectif avant midi ! On décide alors d’y aller «all the way» et de monter jusqu’au camp de base, ce qui représente une montée de près de 2000 mètres. On prie intérieurement pour ne pas avoir de problème avec le mal aigu des montagnes qui peut représenter un problème majeur au-delà des 3000m d’altitude. Heureusement, à part le souffle un peu plus court, on est épargnés.

Pendant l’après-midi, la brume se lève. On ne voit pas plus loin que le bout de notre nez. La longue marche est d’autant plus difficile puisque l’on ne voit ni l’objectif à atteindre, ni le trajet accompli. À la mi-chemin, une éclaircie découvre soudainement le sommet d’Annapurna South. Le souffle coupé, on n’ose plus bouger. C’est majestueux ! L’éclaircie ne durera que quelques minutes mais nous donnera l’énergie de continuer jusqu’au camp de base. Ce soir-là, dans le froid et l’humidité (sérieusement, on avait l’impression que les draps étaient complètement mouillés !!) de notre mini-chambre, on a prié pour que le ciel se dégage et que l’on puisse voir le soleil se lever sur les montagnes le lendemain matin.
Une éclaircie nous permet de voir Annapurna south 

On est presque arrivés !! 

Jour 4 : Annapurna Base Camp (4130m)- Bamboo (2310m)
5h15, le réveil sonne : nos jambes sont officiellement mortes. On sort presqu’en courant pour voir et comble du malheur, c’est brumeux ! NOOOOOONNN ! On se contente de quelques parcelles de montagne qui percent la brume en sacrant un peu pour se rendre compte que la vue se dégage graduellement. On découvre le paysage le plus majestueux qu’on n’ait jamais vu. Devant nous (littéralement devant nous) se dressent, entre autre, Annapurna South (7273m), Annapurna I (8091m), Annapurna III (7555m) et Machhapuchhare (6997m). Le lever du soleil colore progressivement les montagnes de rose et de doré. On est tout simplement bouche bée.
-          ….
-          ….
En baissant les yeux, on découvre que l’on se tient sur une moraine glaciaire (accumulation de sédiments déposés sur la marge des glaciers)  d’une hauteur de 100mètres et que s’étendent devant nous plusieurs glaciers. On est encore plus bouche bée ! Quand on en a plein de les yeux et la mémoire (et une carte mémoire de caméra presque pleine), on recommence à descendre presqu’à reculons. On ne veut pas perdre les montagnes de vue.

On passera la journée à descendre et on s’étonne de voir tout ce qu’on avait monté ! Drôlement, on trouve la descente plus difficile que la montée. Finalement on aimait bien ça monter… En chemin, on rencontre une famille de 6 Québécois (2 parents et 4 enfants !) qui montent vers le camp de base.   Eux aussi voyagent en Asie pendant un an. Ceux qui connaissent notre envie de réaliser un projet similaire quand on aura des enfants comprendront qu’on a eu un gros coup de cœur. On vous invite fortement à visiter leur blogue si le cœur vous en dit : www.lesyeuxdebrides.blogspot.com.

En arrivant à Bamboo ce soir-là on décide que, comme on est vraiment à l’avance sur notre planning (3jours d’avance), on pourrait faire un petit détour de 2 jours vers Poon Hill, où on est supposé d’y voir l’une des vues les plus impressionnantes du monde.
Phil devant Annapurna I (8091m)

Noémie devant Annapurna South (7273) Voyez-vous les reflets du soleil à droite ? 

Le lever du soleil sur Annapurna I


Machhapuchhare (6997m), la montagne sacrée. Son nom veut dire queue de poisson ;)

Ben oui, des inukchuks !

Noémie qui s'excite ! Avez-vous vu la surface du glacier ? Il y a de quoi s'exciter vraiment !

Le soleil nous accompagne alors que l'on commence la descente. Quelle vue non ? 



Phil en conquérant 

Ce que vous voyez dans le fond de la vallée c'est le glacier recouvert de roche. Il continue sur des kilomètres. À droite c'est le camp de base qui se situe sur la moraine !|

Un troupeau de mouton qui se réveille tranquillement au pied de Annapurna south

C'est là qu'on a dormi !



Jour 5- Bamboo (2310) – Chuile
On ne sent plus nos jambes. Il mouille. On maudit les cieux pour cette mousson interminable avant de recommencer à marcher dans les montées en dent de scie. On hallucine sur les escaliers qui s’étendent à l’infini. On pense au travail colossal qu’il y a derrière la construction de ces centaines de millier de marches alors que l’on croise des équipes d’hommes affairés à tailler à la main les pierres qui composeront ces marches. La pluie ne s’arrêtera pas cette journée-là et le chemin devient propice aux glissements de terrain. On croise des gens qui rebroussent chemin devant le danger imminent.

Jour 6 : Chuile (2150m)-Ghorepani (2874m)
S’en est fini de nos jambes. Il pleut toujours sans arrêt. C’est dur pour le moral de marcher de si longues journées dans la brume, la pluie et le froid. Le défi de la montée est passé, on a eu la carotte au bout du bâton et avec cette pluie, on voit nos chances de voir Poon Hill le lendemain matin se réduire à néant (à cause des nuages).

On arrêté de croire en la possibilité de vêtements secs.

Malgré tout, on monte pendant près de 6 heures jusqu’à Ghorepani. On se couche tôt car le lendemain, on part à 4h30 pour voir le soleil se lever sur Poon Hill, à une heure de marche de Ghorepani.

Jour 7 : Ghorepani (2874)-Poon Hill (3210) / Poon Hill (3210)- Naya Pul (1000)
4h30 : Notre réveil sonne, on entend les voisins qui se lèvent. On fait du déni. Il fait noir et c’est brumeux dehors. On se rendort.
5h50 : On se réveille en panique. On regarde dehors : MERDE C’EST DÉGAGÉ !!!
La dame qui tient le guest house nous regarde partir en courant en faisant «non» de la tête, découragée par ces trekkeurs paresseux qui ont passé tout droit. On monte Poon Hill en 30 minutes (plutôt que 60) l’estomac vide en se maudissant intérieurement. Arrivés en haut, on est récompensés par la vue. Devant nous, c’est tout le «range» des Annapurnas qui  se dresse. C’est tout simplement incroyable. Ça accote presque le camp de base. Étant arrivés les derniers, on est les derniers à repartir et on a le plaisir d’être seuls devant cette toile magnifique. On réalise toute la chance que l’on a. Non seulement on a pu voir les montagnes au camp de base mais on les aura aussi vues à Poon Hill. Les trekkeurs qui sont passés les jours qui nous ont précédés et qui nous ont suivis n’ont pas eu cette chance. On est officiellement béni des dieux. C’est à ce moment qu’on réalise que *miracle* on a pas mal aux jambes !!!

Ça va bien et on est de bonne humeur. Sur notre lancée, on décide de redescendre à Pokhara d’un coup. Ça descend sans arrêt pendant près de 6 heures le long de plusieurs milliers de marches d’escalier ! On est vraiment contents de descendre et non de monter ! On partage le chemin avec plusieurs troupeaux de chèvres et de moutons qui sont guidés vers Pokhara. On trouve le portrait super bucolique jusqu’au moment où nous explique qu’ils seront sacrifiés pour le festival de Dasain (près de 10 000 animaux sont sacrifiés à travers le Népal pendant cette fête). On  est en vraiment en chemin vers la civilisation (ou pas)     

Puis, il se remet a pleuvoir (ça faisait longtemps… ou pas). C’est un véritable déluge. Heureusement, on en a finit avec les escaliers qui doivent être extrêmement glissants. On finit notre trek complètement trempés : 2 minutes de plus on se noyait. Vivement la douche chaude !!
C'est de là qu'on arrive

On est ben contents d'avoir une si belle bue mais ouf ! il est tôt ! 

Mont Daulagiri 8100 mètres.

En contemplation

Un p'tit thé devant une des plus belles vues du monde. Pourquoi pas ?


Les moutons dans le couloir de la mort...

Mot de la fin.
On est vraiment fiers. On a accompli en 7 jours un trek que l’on pensait faire en 10 jours. On n’en revient pas encore de la chance que l’on a eu de voir les montagnes du camp de base et de Poon Hill. Pour se récompenser on est allés se faire masser par des aveugles une fois de retour à Pokhara. C’est une entreprise qui donne du travail aux aveugles qui généralement sont marginalisés au Népal. On a pu bénéficier de leur sens du toucher plus développé (l’entreprise s’appelle Seeing Hands) et on a vécu une expérience pas trop désagréable pour ne pas dire fantastique (c’est dur la vie ;). Enfin, sous la recommandation de notre famille de Québécois, on est allé manger une des meilleures pizzas du monde  (enfin, Noémie a mangé une pizza…). Merci les amis, c’est vrai qu’elle était ÉCOEURANTE (pour être allée à Venise moi aussi, j’approuve qu’elle rivalise haha !).