jeudi 31 mai 2012

Le Lagon bleu


On avait si hâte d’arriver aux Philippines. Depuis un moment, on  rêvait d’eau cristalline, de plongées exceptionnelles, de plages de sables blancs, de huttes en bambou. Manille, on  le savait,  était loin de représenter ce côté des Philippines. Manille, c’est plutôt  béton, voiture, fast food et centre d’achat : pas exactement ce qu’on recherchait, disons. En atterrissant à Puerto Princessa, sur l’île de Palawan (au sud-ouest de l’archipel des Philippines), nous avions confiance de trouver ce petit bout de paradis que l’on cherchait. Pourtant, Puerto Princessa, qui a la réputation d’être l’une des villes les mieux entretenues et les plus charmante des Philippines, nous a profondément déçus. Entre la circulation intense,  les bâtisses de béton et la succession  de fast food (encore!) rien ne nous a charmé. Et on commencé à être un peu inquiets. Il faut dire que les Philippines, c’est un peu un luxe qu’on se paye dans ce voyage. De par sa position en plein cœur de la mer de Chine, il faut absolument prendre l’avion pour s’y  rendre et les billets d’avion pour s’y rendre et quitter ont fait mal à notre budget déjà assez aminci.  De plus, se déplacer vers les îles n’est pas donné non plus. Encore une fois, il a fallu prendre l’avion aller-retour pour aller à Palawan. Enfin, le coût de la vie, quoique encore très accessible pour les occidentaux, est quand même l’un des plus cher en Asie du Sud-est (drôle pour l’un des pays les plus pauvres de la région).  Bref, on se disait que c’était mieux d’être beau les Philippines et jusqu’à maintenant, c’était loin de l’être.

Au  bout de deux jours à Puerto Princessa et un passage par  sa  plage boueuse, nous en avons eu assez et avons pris le bus direction El  Nido, sur la pointe  nord  de l’île. En  sortant de la ville, nous  avons cessé de parler pour absorber ce paysage magnifique qui s’offrait à nous : à notre droite, la mer turquoise et les plages infinies et à notre gauche, la jungle luxuriante et les montagnes. Magnifique! Le paysage est devenu tout simplement à couper le souffle une fois à El Nido. Des pics karstiques se détachaient de l’eau turquoise sur un fond de ciel bleu intense. Voilà, c’était exactement ça qu’on venait chercher! Le village d’El Nido étant en soi un peu insignifiant (c’est l’archipel de Bacuit, juste en face qui fait déplacer les gens), nous nous sommes basés dans le village juste un peu à l’ouest, Corong-Corong, ou nous avons loué un petit bungalow en bambou tressé avec un toit de palme au millieu d’un jardin de fleurs tropicales. Le plus beau c’est qu’il était directement sur la plage réputée pour ses couchers de soleil colorés.  Le paysage de El Nido, on s’en est mis plein les yeux!

Petit bungalow

La vue depuis notre balcon...







Tôt le lendemain matin, nous étions déjà assis à bord d’une  bangka, le bateau  traditionnel de la région, en direction de l’archipel Bacuit. Notre capitaine nous a guidés à travers les plus beaux sites de la région : les Philippins appellent ça le « island hopping ». C’est là que nous avons découvert les plus beaux paysages côtiers que nous ayons vus. Entre les îles couvertes de  végétation luxuriante, se cachent de lagons dont la couleur est indescriptible. Aux tons de turquoises se succèdent des bleus profonds. Nous découvrions chaque site à la nage, se faufilant entre des passages étroits (inaccessibles en  bateau) qui débouchaient sur des piscines naturelle au beau milieu des pics karstiques. C’était si beau, nous  étions tout simplement sans mots. Tout ce qui venait parfois troubler notre quiétude étaient les cris perçants des groupes philippins en vacances qui détonaient dans le paysage avec leur veste de sauvetage orange fluo. C’est d’ailleurs un grand problème aux Philippine. Pas les cris on s’entend, mais le fait que la majorité de la population ne sache pas nager, ce qui est assez étrange compte tenu le fait que la majorité habite sur les côtes. Les groupes de philippins nageaient donc en groupe orange, se déplaçant avec peine, tous accrochés à une bouée de sauvetage et l’air franchement effrayé. Nous ne les avons croisés que le matin. Après, nous avons été seuls pour le reste de la journée entre les lagons, les plages désertes. Seul  élément plus décevant, malgré la clarté de l’eau, le snorkeling est plutôt médiocre puisque les récifs de coraux ont été détruits par la pêche à la dynamite qui était pratiquée dans la région jusque dans les années 90.

Island hopping



Phil avec la trace de son masque et une expression... hum... comment dire... douteuse.


On voit l'ombre du bateau dans le fond de l'eau !!!


Apres avoir mange du poisson grille sur le feu de bois et des fruits frais sur la plage.


La couleur de l'eau, non ?


N’ayant pas eu assez de ce paysage, nous avons loué un kayak le jour suivant pour aller visiter l’archipel au rythme des pagaies. Un lunch et de la crème solaire dans notre sac à dos, nous sommes partis à la recherche des plus belles plages désertes. Et nous avons été servis. Nous avons passé la journée à passer de plage en plage sans jamais y croiser âme qui vive. L’eau était d’une clarté absolue. Une piscine n’aurait pas été plus  claire. Nous pouvions voir  les coraux et  notre ombre au fond de l’eau. Lorsque les profondeurs atteignaient plus de 20 mètres, nous étions presque pris de vertige tant l’impression de voler était forte. Brooke Shield et son lagon bleu peuvent aller se rhabiller, on a trouvé encore mieux.

On voit les coraux dans le fond de l'eau, 15 metres plus bas. Ben oui. C'est clair de meme. 

dimanche 27 mai 2012

Hors de notre zone de confort


Manille, Philippines

On croyait commencer à saisir l’Asie. Et puis on est arrivé aux Philippines. Là où l’on voyait des temples bouddhistes et pagodes, on trouve des églises catholiques. À la place des soupes et des curry, on mange poulet frit et porc adobo (bouillon à base de porc et parfumé à la canelle). Sur les routes, la voiture reprend ses droits (et avec elles les bouchons de circulation monstres) et on croise peu de motos. Le moyen de transport en commun n’est plus le tuktuk mais le jeepney (une espèce de jeep en plus long et en très coloré avec plein d’image de Jésus dedans). Un peu partout on sent l’influence de 400 ans d’occupation espagnole et, plus récemment, 50 ans d’occupation américaine qui confère parfois aux Philippines plus de similitude avec l’Amérique centrale qu’avec l’Asie.

Assis tranquillement dans un café, nous observons la vie de Manille. De l’autre côté de la rue un Mcdo, un PFK et un Dunkin donut sont tous pleins à craquer. Chez le voisin, quelques jeunes filles sont en pleine session très sérieuse de karaoké (Céline Dion en vedette). La pub à la télé nous assure que nos coqs gagneront tous leurs combats grâce à ce nouveau médicament! Un vendeur passe entre les tables pour vendre sa camelote : « taser madame? Pratique pour les ruelles sombres! » Mais ou est-ce qu’on vient d’atterrir ?

La plupart de gens passent peu de temps à Manille. Généralement, le temps de changer d’avion suffit à rebuter même les plus courageux voyageurs. Il faut dire que Manille a une forte réputation de violence. À bien y penser, Manille nous semble un amalgame de tous les maux dont souffrent les Philippines : pauvreté extrême, corruption, groupes violents… Et juste à marcher en plein centre-ville en plein jour, on sent cette violence : la plupart des commerces sont surveillés en moyenne par deux gardes à la porte armés de fusils d’assaut genre M16 ou calibre 12. C’est plutôt intimidant mais du moins ils sont généralement très souriants. D’ailleurs il est possible d’acheter une mitraillette au centre commercial ainsi que tout autre genre d’arme à feux…Erratum : En fait il n’y pas d’arme de chasse. La pauvreté y est aussi endémique. La ville est entourée de bidonvilles et on croise dans les rues de très jeunes enfants laissés à eux-même qui tentent tant bien que mal de survivre. L’explosion du volcan Pinatubo dans la région de Manille en 1991 a jetée à la rue des milliers de familles et les effets de cette catastrophe sont encore aujourd’hui tangibles.

N’ayant pu booker notre vol pour l’île Palawan plus tôt, nous avons devant nous 4 jours à Manille. Sachant que la ville représentait un certain défi, nous avons décidé de nous baser dans un endroit agréable question d’avoir un endroit où se réfugier au besoin. Nous avons donc trouvé un petit appartement un peu en marge du centre-ville dans un quartier résidentiel. Au premier abord, nous nous sommes demandé si c’était une si bonne idée à voir comme les gens nous dévisageaient dans le quartier. On croyait les locaux hostiles à notre présence mais en fait ce que l’on croyait être des regards belliqueux révélait l’étonnement de notre présence dans ce quartier qui reçoit rarement des étrangers. Il suffisait de sourire à une seule personne pour recevoir pas un, mais une dizaines de sourires en retour. En discutant avec des résidents, on nous a expliqué à quel point beaucoup étaient fiers de voir des étrangers passer dans le quartier. D’ailleurs, les touristes, on les a cherchés pendant notre passage à Manille! En 4 jours, nous en avons croisé 6 en tout. Même les lieux dits «touristiques » (comme l’Intramuros ou Rizal park) étaient complètement désertés par nos comparses. À un moment, on s’est même demandé s’il s’était passé quelque chose que l’on ignorait. « Mais non ! » nous on dit les locaux « les touristes sont sur les îles, voilà tout!». Ah! Et bien ça fait changement de la Thaïlande et du Vietnam.

Les foules de touristes du Vietnam ne nous manquent pas trop mais par contre, la bouffe nous manque déjà cruellement. Il faut dire que, pour la première fois depuis notre arrivée en Asie, on trouve qu’on ne mange pas bien. La cuisine philippine est conçue pour les  carnivores et les amateurs de gras et n’a pas la délicatesse ni la variété de la cuisine vietnamienne ou thailandaise. D’ailleurs, nous avons une confession à faire : Manille a réussi à nous corrompre. A notre arrivée, nous avons flanché et mangé au… McDo (Horreur, mais qu’est-ce qui nous arrive!) D’ailleurs plutôt que par des gardes armés de kalachnikovs, nous aurions préféré être accueillis par des gardes déguisés en Ronald. On sent déjà les jugements qui fusent de partout, mais on a tout de même une excuse. On  avait l’estomac un peu à l’envers et de plus on venait de passer la nuit sur un banc dans l’aéroport de Singapour, donc nos papilles nous ont guidées vers des saveurs à la fois plus familières, réconfortante et vraiment très de base (sucré/salé) soit chez notre ami le clown.

À défaut de pouvoir dire que nous avons aimé Manille, nous pouvons dire que nous avons été fascinés par cette ville asiatique qui a si peu à voir avec les capitales des pays voisins. Fast food, églises, fusils, centres d’achats, voitures et même un nom à consonance espagnole, Manille a semé a confusion sur notre parcourt sud-est asiatique. Et nous avons adoré être à nouveau dépaysés.

Notre appart


Centre-ville

Les fameux jeepneys


Conan le barbare. 

Fin  de journée à Rizal  park




Le soleil se couche sur le port de Manille











jeudi 24 mai 2012

Fuir la chaleur


Saigon, Vietnam


Nous avons finalement rejoint Saigon ou Ho Chi Minh Ville depuis les communistes. Nous on préfère son ancien nom et la plupart des locaux aussi on pense. Personne ne semble s’être fait au changement de nom. Nous avions 4 jours devant nous avant de s’envoler vers les Philippines et nous avons décidé de les consacrer uniquement à visiter la ville. Et à manger. Non seulement, nous avions encore plein de plats à essayer mais nous voulions remanger au moins une dernière fois nos classiques. Il nous faudra manger au moins quatre fois par jour mais nous sommes prêts à nous sacrifier. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la chance de manger au Vietnam (oui, c’est bon à ce point). Et puis Saigon est une ville gigantesque. Ces quatre jours ne seront pas de trop pour la sillonner. Nous avions un planning incroyable qui prenait tout en compte sauf une chose que nous avions oublié de considérer : la chaleur étouffante. En sortant de notre guest house, nous étions automatiquement en sueur en moins de deux et pouf s’envolait notre beau plan. Nous nous mettions à chercher des yeux un café avec la clim ou un banc sous un arbre dans un parc. Une chaleur comme celle de Saigon a de quoi avoir raison des ambitions de n’importe qui. On devrait peut-être se taire mais on avoue qu’on s’est même pris à rêver d’hiver et de neige (Sacrilège!). Nous avons donc dû revoir un peu notre beau plan pour qu’il nous permette de sécher de temps en temps. Nous étions tellement disgracieux, on se demande ce que les Vietnamiens pouvaient bien penser de nous. C’est à ce moment que nous avons fait un constat : les 2 petits Québécois que nous sommes ne sont pas adaptés à la chaleur. Aussitôt que le thermomètre dépasse les 35°C, nos vêtements prennent un kilo en sueur, la poussière  de la ville colle immédiatement dessus et traverser deux coins de rues dans ces conditions nous donnent l’impression d’avoir couru un marathon. Glorieux. Une chance qu’on n’est plus à l’étape de se « cruiser ».      
C’est donc en se cachant temporairement à l’ombre des grands arbres du parc en face de chez nous que nous avons faite notre première rencontre avec les étudiants. Ils viennent traîner dans le parc du quartier plus touristique dans l’espoir de croiser des touristes pour pratiquer leur anglais. Et ça donne lieu à des discussions super intéressantes. Pour une fois que ça ne finit pas par une tentative de vente! C’est comme une bouffée d’air frais (si c’est possible à Saigon. Soyons réalistes, disons plutôt une bouffée d’air tiède). Nous avons parlé de tout : entre autre d’environnement, d’éducation, de voyage, de bouffe, de communisme, de facebook (qui est bloqué au Vietnam mais que tout le monde utilise quand même grâce à un peu d’ingéniosité). Au bout d’un moment, nous étions entourés d’une bonne vingtaine d’étudiants et les questions fusaient de partout! Nous sommes bien restés une bonne heure et demie.

Saigon est aussi une ville de foodies. À chaque coins de rue, on retrouve des petits stands où on peut se régaler des délices (et des étrangetés) de la cuisine vietnamienne. Sur les grandes avenues, un commerce sur deux est un restaurant ou un café. Nous en avons profité et avons choisi les cafés les mieux situés pour observer la circulation INCROYABLE de Saigon en sirotant des cafés glacés. On nous avait bien dit que c’était pire qu’à Hanoi. On n’y croyait pas. Mais c’est vrai. À chaque lumière, c’est un mur de moto qui se dresse! Certains ronds-points sont particulièrement fascinants (et effrayants à traverser!). On ne comprend pas trop comment ils font pour passer si près les unes des autres sans se foncer dedans!

Saigon est aussi la ville la plus riche du Vietnam. On s’étonnait de croiser une tonne de boutique de grands designers dans les rues (des trucs qu’on ne voit même pas à Montréal) et tous les grands hôtels de renoms. Pas que ça nous intéresse particulièrement mais nous en avons quand profité pour aller prendre un verre (juste un parce que la facture… ouch!) sur le toit du Sheraton Saigon qui a une trentaine d’étages et la vue la plus extraordinaire de la ville presqu’au complet. Magnifique!

Notre fuite de la chaleur nous a aussi amené à visiter le musée des souvenirs de guerre. La guerre du Vietnam est un sujet qui fascine les touristes et pourtant, les Vietnamiens sont assez peu enclins à en parler. On trouve à travers le Vietnam quantité de musées consacrés à glorifier Ho Chi Minh et le communisme mais si peu sur la guerre et ses effets sur le pays. Ce musée, donc, plonge dans le vif du sujet avec une collection de photos choquantes qui abordent autant les violences de la guerre que ses effets à long terme surtout au niveau de l’environnement et  de cette génération d’enfants handicapés des suites à l’exposition à l’agent orange. Troublant. Un must lors d’une visite à Saigon (et en plus il y a la clim !).

Bon, ce n’est pas tout les petites visites légères mais nous avions aussi un léger problème à  régler lors de notre passage à Saigon. Le passeport de Noémie est presque plein et cela devient un problème. Nous doutons qu’il puisse contenir les étampes des Philippines, de l’Indonésie et de la Thaïlande qui l’attendent. Drôle de problème, non? On nous a donc conseillé de se rendre dans une ambassade pour faire ajouter des pages au fameux passeport. Parfait ! Il y a la clim dans les ambassades non ? Une fois sur place on nous a expliqué  dans un anglais approximatif (étrange pour un  consulat canadien non? Pas de français, on s’en doutait mais pas d’anglais non plus, c’est assez drôle!) qu’il n’est plus possible d’ajouter des pages à un passeport. Il faut le renouveler. Sauf qu’il n’est plus permis de renouveler un passeport à l’étranger non plus. Oups. Le petit problème commence à devenir plus gros. Notre tactique : espérer que les étampes des derniers pays ne soient pas trop grosses. On a passé un certain temps dans google image à  essayer d’en jauger la grosseur mais c’est dur à dire. Tsé, quand tu googles « Philippines visa stamps » tu penses qu’il n’y aura pas de résultat, mais  non. Il y a vraiment des gens qui mettent des photos de leurs étampes de visa sur internet... À partir de maintenant, chaque traversée de frontière sera stressante car il est possible qu’on nous y refuse l’accès faute d’espace dans le passeport. Prochaine étape : Manille. On croise les doigts pour que tout se passe bien.

Saigon vu du toit du Sheraton

A l'ombre dans le parc


Hum, un ptit mojito avec des peanuts. Ca faisait longtemps !



Un ptit diner comme les autres (god la bouffe du Vietnam nous manque!)

Traffic de 4h

De gauche a droite : cafe vietnamien qui infuse tranquillement, Noemie qui patiente, sucre, lait et verre de glace.

Des durians


Une ptite soupe ?

La ruelle de notre guest house : chaotique et merveilleuse



mercredi 23 mai 2012

Notre karma


Doc Let, Vietnam

Plus qu’une semaine au Vietnam et encore plein de destinations possibles avant de rejoindre Saigon. De là, nous nous envolerons vers les Philippines. Après hésitations (Dalat? Nha Trang? Doc Let? Quy Ngong? Delta du Mékong? Sérieusement, un mois au Vietnam ce n’est pas assez!), nous optons pour faire un arrêt à la mer avant de continuer vers Saigon. Notre destination : Doc Let*, un petit village près de Nha Trang que nous avait recommandé la famille débridée. Une plage presque déserte, une eau turquoise super claire, une adresse agréable : on était preneurs!

Le problème avec des destinations qui sortent un peu des sentiers battus, c’est de se rendre. À partir de Hoi An, nous avions réservé une place dans un bus en direction de Nha Trang qui devait nous déposer à l’entrée du village situé à une trentaine de kilomètres avant. Le problème c’est que c’est un bus de nuit et que nous, on n’a aucune idée d’où on est (et ce n’est pas les indications qui vont nous aider). Nous avons donc demandé plusieurs fois au chauffeur de ne pas nous oublier, de nous avertir à Doc Let. Pourtant, quand le soleil a commencé à poindre à l’horizon et que nous avons aperçu une ville au loin, nous avons compris que quelque chose clochait…

-          Pardon monsieur, c’est Nha Trang devant ?
-          Oui.
-          Alors nous avons passé Doc Let ?
-          Oui.
-         

En débarquant à Nha Trang, nous nous obstinons un peu avec le chauffeur qui nous affirme qu’on ne lui avait jamais demandé de descendre à Doc Let. Soupir. Après discussions, il remet nos sacs dans le bus. Convaincus qu’il va nous ramener à Doc Let, on arrête de s’obstiner et on souffle un peu. On commence à se questionner quand on voit d’autres passagers y mettre aussi leurs sacs.
-          Pardon madame, vous allez où ?
-          À Saigon
-         
On ne sait pas trop ce que notre chauffeur avait en tête… Nous envoyer à 1000 km au sud, à Saigon? Nous avons finit par abdiquer et avons résolu de se rendre nous même après avoir maudit la compagnie de bus. Un Américain qui avait observé toute la scène vient nous voir. Il a un hôtel à 2 pas et nous propose de louer un scooter. Nous sommes tentés sauf qu’on se rappelle la dernière fois (vous savez la fois ou on s’est perdus pendant 3 heures et qu’on a eu 2 crevaisons…) et on hésite un peu. Le prix finit par nous convaincre : Scooter 5$ vs Taxi 30$. On lui laisse nos gros sacs et on part, tout légers avec un petit sac à dos. En commençant à rouler sur la route qui longe la côte en grands S dans les montagnes, nous nous félicitons de notre décision. La vue est magnifique, l’air goûte le sel et nous sommes biens jusqu’à ce que Pouf ! Merde!

Hé oui. Une autre crevaison.
Karma. Is. A. Bitch.

Nous sommes à mi chemin. On hésite et on décide de revenir sur nos pas. Trop lourds pour rouler à 2, Noémie fait du pouce pour rentrer à Nha Trang alors que Phil essaie tant bien que mal de ramener le scooter. On se retrouve une heure plus tard à la case départ. On échange de machine et on décide d’y donner une dernière chance. On s’élance sur l’autoroute la plus achalandée du Vietnam (après la belle petite route de montagne), la A1. On passe près de se faire écraser par des camions gigantesques à plusieurs reprises. Les Vietnamiens conduisent comme des bullies : un camion arrive derrière nous à toute vitesse, il klaxonne une fois et fonce. Si tu ne te tasses pas (sur l’accotement, on s’entend, il n’y a qu’une voie), il te rentre dedans : c’est la loi du plus fort. On s’entend sur une chose : C’est mieux d’être VRAIMENT beau Doc Let !

Et finalement, nous ne serons pas déçus. C’est exactement comme on l’espérait. La mer est turquoise et tellement transparente! La plage est déserte jusqu’en fin de journée où elle est soudainement envahie par des dizaines d’enfants qui viennent jouer au soccer. Notre chambre est au deuxième étage avec un immense balcon qui donne directement sur la mer. Nous passons nos journées entre la plage, la mer, les chaises longues de notre balcon. Nous profitons aussi des kayaks mis à notre disposition pour des ballades matinales. Pour ceux que ça intéresserait, la place s’appelle le Paradise Resort (!) et est tenu par un Croate de 80 ans (!!). L’endroit se veut un peu comme un « resort » en ce sens qu’elle offre un prix tout inclus (puisque pas de resto à Doc Let). En plus, la bouffe qui nous est servie est excellente. Les trois jours que nous y avons passé auront valu toutes les difficultés pour s’y rendre.

Contents, contents ! C'est exactement comme on l'esperait!

De l'eau transparente !




Vue de notre balcon. Ca va. 







*En arrivant au Vietnam, on se réjouissait de voir que qu’on y utilise l’alphabet roman. On se disait, parfait ! On va pouvoir lire et apprendre un peu de la langue ! Erreur. La prononciation n’a rien à voir… Par exemple Doc Let se prononce Yop Lek. Super.