samedi 5 mai 2012

La fourmilière


Hanoi, Vietnam

Fidèle à elle-même, Hanoi était cachée sous la brume lorsque l’avion y a atterri. Nous l’avons vu apparaître au dernier moment : une immense masse grise s’étendait, semblait-il, à l’infini. En sortant de l’aéroport, la température fraîche nous surprend agréablement. Quel plaisir pour nous qui n’avons pas connu le cycle des saisons cette année que de sortir nos jeans et nos chandails chauds.

Dans le taxi qui nous amène vers la ville, nous faisons connaissance avec la circulation légendaire de Hanoi. Ici, il n’y a aucun code de la route qui tienne. Chacun mène son combat pour se diriger vers sa destination sans porter la moindre attention aux autres. Pendant un instant, on a l’impression de revenir en Inde, en plus agressif et moins de klaxon. Une fois en ville, la quantité de motos nous frappe : avec ses 2 millions de motos, Hanoi ressemble à une fourmilière. Ça grouille de partout sans qu’on puisse en comprendre le sens. Installés à l’intersection de 3 grandes artères, nous observons le ballet des motos qui se croisent, s’effleurent sans jamais se toucher : pour nous, cela tient du miracle que nous n’ayons vu d’accidents. Sans feux de circulation (en fait il y en a, mais ils ne sont pas vraiment respectés), traverser la rue dans ce bordel fait circuler l’adrénaline dans les veines des non-initiés que nous sommes. À chaque traversée, Line agrippait le bras de la personne la plus près comme une bouée de sauvetage en émettant des petits sons aigus. On s’attendait à la voir nous sauter dans les bras comme dans les dessins animés ! Puisqu’on est gentils, on vous offre un petit guide sur comment traverser la rue au Vietnam :
1)      Ne pas se laisser impressionner par les 6 voies (non-définies) comportant un flot infini de moto.
2)      Prenez une bonne inspiration et faites un acte de foi (c’est comme dans Indiana Jones quand il marche dans le vide pour aller chercher le saint graal. Ayez confiance.)  
3)      Entamez la traversée avec un pas lent et constant pour permettre aux motos de vous éviter.
4)      SURTOUT, n’hésitez jamais, le reculez jamais et ne courrez jamais. Rappelez-vous : un pas lent et constant.  

D’ailleurs, les piétons sont rares au Vietnam et on comprend pourquoi : la rue est envahie par les motos qui se soucient aussi peu des piétons que de leur propre sécurité alors que le trottoir sert de stationnement pour les motos et les cuisines ambulantes et de salle à manger pour les clients de ces restaurateurs de la rue qui mangent tranquillement sur des minuscules chaises de plastiques. Bref, sur le trottoir, on fait tout sauf marcher. On peut, par contre, y acheter n’importe quoi. Hanoi est une ville marchande de tradition millénaire. Des femmes, coiffées de leur chapeau conique, déambulent dans les rues en essayant de vendre le contenu de leurs paniers tressés qu’elles portent aux extrémités d’un bambou placé sur leurs épaules. D’autres sont assis à même le sol, ayant déballé tout leur attirail. On y trouve de tout, surtout de la bouffe. Le Vietnam est l’un de ces endroits où il est moins cher de manger dans la rue que chez soi. Et les Vietnamiens sont obsédés par la bouffe : une soupe tonkinoise au boeuf pour déjeuner (Pho bo), suivie d’une brochette de porc grillée pour boucher un trou vers 10h, un bol de nouille de riz aromatisé aux herbes et à la sauce de poissons saupoudrée de porc grillée et d’arachides (Bun cha) pour dîner, quelques rouleaux de printemps (Nem) pour survivre à l’après-midi et enfin, un festin de crêpes de riz fourrés aux crevettes et aux herbes (Ban Xheo) pour conclure la journée. Sans oublier la fameuse bia hoi, ou bière maison que servent de nombreux établissements pour la modique somme de 25cent le verre. Et pourtant, l’embonpoint semble bouder le Vietnam.

Déambuler dans le labyrinthe des rues de la vieille ville est devenu notre activité préférée. Après un petit tour du lac Hoan Kien pour observer les dames qui font leur exercices le matin ou pour le voir tout illuminé avec des lanterne de couleur le soir, nous nous dirigions vers les dédales des rues marchandes. Celles-ci ont gardé la tradition de concentrer les produits sur des rues bien identifiée. Par exemple, on trouve la rue des forgerons (Lo Ren), la rue des cercueils (Lo Su), la rue des pêcheurs (Gia Ngu), etc. Nous sommes fascinés par les calmars et les crevettes géantes, par un monsieur qui sculpte le jade, par les couleurs du marché de fleur, par les odeurs du marché des herbes, etc. Chaque coin de rue regorge de vie. Bref Hanoi est une ville comme on les aime : bruyante, odorante, dynamique!

Enfin, quand on visite le nord du Vietnam, on découvre que toutes les routes mènent à Hanoi. Nous y sommes revenus 3 fois, à chaque fois pour notre plus grand plaisir. Avant de quitter Hanoi pour de bon, nous avons recroisé la famille de Québécois que nous avions rencontré en chemin vers le sanctuaire de l’Annapurna, au Népal (nous on les surnomme affectueusement la famille débridée à cause de leur blogue que nous suivons religieusement : www.lesyeuxdébridés.blogspot.com). C’était l’anniversaire de Thomas (11 ans) et nous avons célébré comme il se doit, en partageant du vin (ben oui, ça se peut même en Asie ! Quel bonheur !), du chocolat et plein d’expériences de voyage. Tout ça nous a amené à réaliser que c’est ce qui nous manque le plus de la maison, partager une belle soirée en famille ou entre amis.

Hanoi et sa circulation légendaire
On y transporte à peu près n'importe quoi


Temple de la littérature

Dans ma phase photo de toit (oui mais c'est beau, des tuiles de céramique...)


Bonzais


Exercices matinaux près du Lac



Le trottoir pris d'assaut !

Scène quotidienne





Phil traverse bravement la rue

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