Hanoi, Vietnam
Fidèle à elle-même, Hanoi était cachée
sous la brume lorsque l’avion y a atterri. Nous l’avons vu apparaître au
dernier moment : une immense masse grise s’étendait, semblait-il, à
l’infini. En sortant de l’aéroport, la température fraîche nous surprend
agréablement. Quel plaisir pour nous qui n’avons pas connu le cycle des saisons
cette année que de sortir nos jeans et nos chandails chauds.
Dans le taxi qui nous amène vers
la ville, nous faisons connaissance avec la circulation légendaire de Hanoi.
Ici, il n’y a aucun code de la route qui tienne. Chacun mène son combat pour
se diriger vers sa destination sans porter la moindre attention aux autres.
Pendant un instant, on a l’impression de revenir en Inde, en plus agressif et
moins de klaxon. Une fois en ville, la quantité de motos nous frappe : avec
ses 2 millions de motos, Hanoi ressemble à une fourmilière. Ça grouille de
partout sans qu’on puisse en comprendre le sens. Installés à l’intersection de
3 grandes artères, nous observons le ballet des motos qui se croisent,
s’effleurent sans jamais se toucher : pour nous, cela tient du miracle que
nous n’ayons vu d’accidents. Sans feux de circulation (en fait il y en a, mais
ils ne sont pas vraiment respectés), traverser la rue dans ce bordel fait
circuler l’adrénaline dans les veines des non-initiés que nous sommes. À chaque
traversée, Line agrippait le bras de la personne la plus près comme une bouée
de sauvetage en émettant des petits sons aigus. On s’attendait à la voir nous
sauter dans les bras comme dans les dessins animés ! Puisqu’on est gentils, on
vous offre un petit guide sur comment traverser la rue au Vietnam :
1) Ne
pas se laisser impressionner par les 6 voies (non-définies) comportant un flot
infini de moto.
2) Prenez
une bonne inspiration et faites un acte de foi (c’est comme dans Indiana Jones
quand il marche dans le vide pour aller chercher le saint graal. Ayez
confiance.)
3) Entamez
la traversée avec un pas lent et constant pour permettre aux motos de vous
éviter.
4) SURTOUT,
n’hésitez jamais, le reculez jamais et ne courrez jamais. Rappelez-vous :
un pas lent et constant.
D’ailleurs, les piétons sont
rares au Vietnam et on comprend pourquoi : la rue est envahie par les
motos qui se soucient aussi peu des piétons que de leur propre sécurité alors
que le trottoir sert de stationnement pour les motos et les cuisines ambulantes
et de salle à manger pour les clients de ces restaurateurs de la rue qui
mangent tranquillement sur des minuscules chaises de plastiques. Bref, sur le
trottoir, on fait tout sauf marcher. On peut, par contre, y acheter n’importe
quoi. Hanoi est une ville marchande de tradition millénaire. Des femmes,
coiffées de leur chapeau conique, déambulent dans les rues en essayant de
vendre le contenu de leurs paniers tressés qu’elles portent aux extrémités d’un
bambou placé sur leurs épaules. D’autres sont assis à même le sol, ayant
déballé tout leur attirail. On y trouve de tout, surtout de la bouffe. Le
Vietnam est l’un de ces endroits où il est moins cher de manger dans la
rue que chez soi. Et les Vietnamiens sont obsédés par la bouffe : une
soupe tonkinoise au boeuf pour déjeuner (Pho bo), suivie d’une brochette de
porc grillée pour boucher un trou vers 10h, un bol de nouille de riz aromatisé
aux herbes et à la sauce de poissons saupoudrée de porc grillée et d’arachides
(Bun cha) pour dîner, quelques rouleaux de printemps (Nem) pour survivre à
l’après-midi et enfin, un festin de crêpes de riz fourrés aux crevettes et aux
herbes (Ban Xheo) pour conclure la journée. Sans oublier la fameuse bia hoi, ou bière maison que servent de
nombreux établissements pour la modique somme de 25cent le verre. Et pourtant,
l’embonpoint semble bouder le Vietnam.
Déambuler dans le labyrinthe des
rues de la vieille ville est devenu notre activité préférée. Après un petit
tour du lac Hoan Kien pour observer les dames qui font leur exercices le matin
ou pour le voir tout illuminé avec des lanterne de couleur le soir, nous nous
dirigions vers les dédales des rues marchandes. Celles-ci ont gardé la
tradition de concentrer les produits sur des rues bien identifiée. Par exemple,
on trouve la rue des forgerons (Lo Ren), la rue des cercueils (Lo Su), la rue
des pêcheurs (Gia Ngu), etc. Nous sommes fascinés par les calmars et les
crevettes géantes, par un monsieur qui sculpte le jade, par les couleurs du
marché de fleur, par les odeurs du marché des herbes, etc. Chaque coin de rue
regorge de vie. Bref Hanoi est une ville comme on les aime : bruyante,
odorante, dynamique!
Enfin, quand on visite le nord du
Vietnam, on découvre que toutes les routes mènent à Hanoi. Nous y sommes
revenus 3 fois, à chaque fois pour notre plus grand plaisir. Avant de quitter
Hanoi pour de bon, nous avons recroisé la famille de Québécois que nous avions
rencontré en chemin vers le sanctuaire de l’Annapurna, au Népal (nous on les
surnomme affectueusement la famille débridée à cause de leur blogue que nous
suivons religieusement : www.lesyeuxdébridés.blogspot.com).
C’était l’anniversaire de Thomas (11 ans) et nous avons célébré comme il se
doit, en partageant du vin (ben oui, ça se peut même en Asie ! Quel bonheur !),
du chocolat et plein d’expériences de voyage. Tout ça nous a amené à réaliser
que c’est ce qui nous manque le plus de la maison, partager une belle soirée en
famille ou entre amis.
Hanoi et sa circulation légendaire |
On y transporte à peu près n'importe quoi |
Temple de la littérature |
Dans ma phase photo de toit (oui mais c'est beau, des tuiles de céramique...) |
Bonzais |
Exercices matinaux près du Lac |
Le trottoir pris d'assaut ! |
Scène quotidienne |
Phil traverse bravement la rue |
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