dimanche 27 mai 2012

Hors de notre zone de confort


Manille, Philippines

On croyait commencer à saisir l’Asie. Et puis on est arrivé aux Philippines. Là où l’on voyait des temples bouddhistes et pagodes, on trouve des églises catholiques. À la place des soupes et des curry, on mange poulet frit et porc adobo (bouillon à base de porc et parfumé à la canelle). Sur les routes, la voiture reprend ses droits (et avec elles les bouchons de circulation monstres) et on croise peu de motos. Le moyen de transport en commun n’est plus le tuktuk mais le jeepney (une espèce de jeep en plus long et en très coloré avec plein d’image de Jésus dedans). Un peu partout on sent l’influence de 400 ans d’occupation espagnole et, plus récemment, 50 ans d’occupation américaine qui confère parfois aux Philippines plus de similitude avec l’Amérique centrale qu’avec l’Asie.

Assis tranquillement dans un café, nous observons la vie de Manille. De l’autre côté de la rue un Mcdo, un PFK et un Dunkin donut sont tous pleins à craquer. Chez le voisin, quelques jeunes filles sont en pleine session très sérieuse de karaoké (Céline Dion en vedette). La pub à la télé nous assure que nos coqs gagneront tous leurs combats grâce à ce nouveau médicament! Un vendeur passe entre les tables pour vendre sa camelote : « taser madame? Pratique pour les ruelles sombres! » Mais ou est-ce qu’on vient d’atterrir ?

La plupart de gens passent peu de temps à Manille. Généralement, le temps de changer d’avion suffit à rebuter même les plus courageux voyageurs. Il faut dire que Manille a une forte réputation de violence. À bien y penser, Manille nous semble un amalgame de tous les maux dont souffrent les Philippines : pauvreté extrême, corruption, groupes violents… Et juste à marcher en plein centre-ville en plein jour, on sent cette violence : la plupart des commerces sont surveillés en moyenne par deux gardes à la porte armés de fusils d’assaut genre M16 ou calibre 12. C’est plutôt intimidant mais du moins ils sont généralement très souriants. D’ailleurs il est possible d’acheter une mitraillette au centre commercial ainsi que tout autre genre d’arme à feux…Erratum : En fait il n’y pas d’arme de chasse. La pauvreté y est aussi endémique. La ville est entourée de bidonvilles et on croise dans les rues de très jeunes enfants laissés à eux-même qui tentent tant bien que mal de survivre. L’explosion du volcan Pinatubo dans la région de Manille en 1991 a jetée à la rue des milliers de familles et les effets de cette catastrophe sont encore aujourd’hui tangibles.

N’ayant pu booker notre vol pour l’île Palawan plus tôt, nous avons devant nous 4 jours à Manille. Sachant que la ville représentait un certain défi, nous avons décidé de nous baser dans un endroit agréable question d’avoir un endroit où se réfugier au besoin. Nous avons donc trouvé un petit appartement un peu en marge du centre-ville dans un quartier résidentiel. Au premier abord, nous nous sommes demandé si c’était une si bonne idée à voir comme les gens nous dévisageaient dans le quartier. On croyait les locaux hostiles à notre présence mais en fait ce que l’on croyait être des regards belliqueux révélait l’étonnement de notre présence dans ce quartier qui reçoit rarement des étrangers. Il suffisait de sourire à une seule personne pour recevoir pas un, mais une dizaines de sourires en retour. En discutant avec des résidents, on nous a expliqué à quel point beaucoup étaient fiers de voir des étrangers passer dans le quartier. D’ailleurs, les touristes, on les a cherchés pendant notre passage à Manille! En 4 jours, nous en avons croisé 6 en tout. Même les lieux dits «touristiques » (comme l’Intramuros ou Rizal park) étaient complètement désertés par nos comparses. À un moment, on s’est même demandé s’il s’était passé quelque chose que l’on ignorait. « Mais non ! » nous on dit les locaux « les touristes sont sur les îles, voilà tout!». Ah! Et bien ça fait changement de la Thaïlande et du Vietnam.

Les foules de touristes du Vietnam ne nous manquent pas trop mais par contre, la bouffe nous manque déjà cruellement. Il faut dire que, pour la première fois depuis notre arrivée en Asie, on trouve qu’on ne mange pas bien. La cuisine philippine est conçue pour les  carnivores et les amateurs de gras et n’a pas la délicatesse ni la variété de la cuisine vietnamienne ou thailandaise. D’ailleurs, nous avons une confession à faire : Manille a réussi à nous corrompre. A notre arrivée, nous avons flanché et mangé au… McDo (Horreur, mais qu’est-ce qui nous arrive!) D’ailleurs plutôt que par des gardes armés de kalachnikovs, nous aurions préféré être accueillis par des gardes déguisés en Ronald. On sent déjà les jugements qui fusent de partout, mais on a tout de même une excuse. On  avait l’estomac un peu à l’envers et de plus on venait de passer la nuit sur un banc dans l’aéroport de Singapour, donc nos papilles nous ont guidées vers des saveurs à la fois plus familières, réconfortante et vraiment très de base (sucré/salé) soit chez notre ami le clown.

À défaut de pouvoir dire que nous avons aimé Manille, nous pouvons dire que nous avons été fascinés par cette ville asiatique qui a si peu à voir avec les capitales des pays voisins. Fast food, églises, fusils, centres d’achats, voitures et même un nom à consonance espagnole, Manille a semé a confusion sur notre parcourt sud-est asiatique. Et nous avons adoré être à nouveau dépaysés.

Notre appart


Centre-ville

Les fameux jeepneys


Conan le barbare. 

Fin  de journée à Rizal  park




Le soleil se couche sur le port de Manille











1 commentaire:

  1. Bonjour, je découvert votre blog par la famille aux yeux débridés. Je voulais vous dire que j'adore vous lire et vos photos sont superbes!!! Marie-Claude

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