vendredi 24 février 2012

On the road


Eyre Peninsula, South Australia

Comme ses jours avec nous étaient comptés, on s’est dit qu’il fallait passer plus de temps avec notre grosse Doris. Question de se dire adieu en bonne et due forme. Après 4 mois côte-à-côte, on était un peu sentimentaux. Et puis on avait envie de rouler. Rouler sans but pendant de longues journées à observer le paysage australien qui défile à côté de nous, s’arrêter dans des p’tits restos de bord de route où on ne comprenait pas trop l’accent de la waitress et où on sert plus de friture que d’autre chose. Rouler jusqu’à ce qu’on ait des fourmis dans les jambes et que la lumière tombe et que les kangourous commencent à sortir (les kangourous ont de légères tendances suicidaires et sont reconnus pour se jeter sans préavis sur les voiture alors il n’est pas recommandé de conduire une fois que le soleil se couche). Aussi, il faut qu’on avoue quelque chose : Des fois, ça ne nous tente plus de faire «des choses». En fait, quand on est en voyage si loin, on ressent l’obligation de toujours faire quelque chose de pertinent puisqu’il y a tant à voir et qu’on a si peur de manquer des trucs. Et quand on ne fait rien, on se sent VRAIMENT coupables. On se met même à s’inventer toutes sortes d’excuses (besoin de repos, je couvre un petit rhume, etc.). Mais on va être francs avec vous : des fois, c’est bon de ne rien faire de spécial et de juste être. Même si on est en Inde, au Népal ou en Australie. Alors pour nos derniers moments en Australie, on a décidé de rouler et de manger. Voilà. Pour notre défense, il faut dire qu’il a fait froid et pluvieux alors ça ne portait pas trop à aller se promener (vous voyez! Encore des excuses!)

On a silloné la péninsule de Eyre pour profiter des plages, voir la furieuse mer du sud et manger PLEIN de fruits de mer et de poissons délicieux avant de revenir vers Melbourne par la Great Ocean Road et vendre Doris. Quelques faits intéressant sur la péninsule de Eyre: d’abord, c’est là qu’ils ont tourné les scène de Jaw les plus effrayantes, soient celles avec les requins. En fait, la mer du sud est infestée de grands requins blancs à quelques kilomètres de la côte. De quoi donner froid dans le dos non? Aussi, c’est la capitale des fruits de mer en Australie : on y retrouve des quantités incroyables d’huître, de thon rouge, de saumon… Ça nous a inspiré (surtout les fruits de mer). Plutôt que de se lancer dans des descriptions interminables, on vous laisse sur quelques photos de ce qu’on a vu pendant ce road trip. Et puis, une image vaut mille mots non ? (on dit  ça pour se déculpabiliser…)

Un lion de mer en train de train de manger une raie à Streaky bay.

Phil qui admire le large

Des inselbergs (c’est un mot pour vous en mettre plein la vue J) en plein milieu de nulle part 

Des fois, on sortait de l’auto pour voir la mer parce qu’elle était siiiii belle. 

La mer du sud. C’est celle avec les requins. Brrrr.

Phil la rock star 

Les pélicans et les mouettes qui forment un public très attentifs aux moindres mouvements des pêcheurs qui nettoient leurs poissons


Le port de Venus Bay

Admirer la mer.

Phil la japonaise en vacances (pendant un de nos moments de motivation, on est allé faire une marche dans un parc national.)

Un ami émeu


Paysage typiquement australien


Parc national de Coffin Bay

Une ptite entrée juste de même… Les huîtres nous ont été vendues à peine sortie de l’eau par les pêcheurs MIAM ! (won’t get any fresher ;)

 Thon rouge…

Great ocean road



Bébé koalaaaa !!!

Maman koala

oémie BEAUCOUP trop contente de voir des koalas

Hoooon un calin de koala !!

Nous 2 !













dimanche 19 février 2012

Veni, vidi, vici (been there, done that, got the t-shirt)


Waikerie, South Australia

On a eu bien du plaisir à faire la farniente sur le bord de la mer pour le jour de l’an mais bon… il faut ce qu’il faut, il fallait retourner travailler. Mais on se console en pensant aux 5 mois qui suivront sans travail en Asie du sud est. Alors on est partis plus au nord (mais pas trop) au bord de la rivière Murray pour travailler dans une petite ferme familiale cette fois. On a donné dans la grande entreprise d’exploiteurs.

Là-bas, on a touché un peu à tout : abricots, courges butternut, citrouilles, courges japonaises, oranges, emmenez-en, on est capables d’en prendre. La bonne nouvelle, c’est qu’on faisait quelque chose de différent à tous les jours alors on n’avait pas le temps d’haïr ça trop intensément. La mauvaise nouvelle c’est que c’était tous des fruits/légumes pénibles à cueillir. Les citrouilles, c’est lourd ! Et en plus c’est en plein soleil et tu passes ton temps plié en deux pour les ramasser. Les oranges, c’est atroces. Tu passes ton temps sur une échelle de trois mètres de hauteur (Eh misère dit Noémie) à te faire arracher la peau par les épines meurtrières en plein soleil à forcer ta vie pour arracher les foutues oranges qui sont bien ancrées à leur arbre (jamais eu mal aux mains de même!). L’insulte suprême était notre collègue Johnny qui, du haut de ses 63 ans cueillait à lui seul la même quantité que nous deux réunis. On aimait les oranges mais maintenant on dirait que ça ne goûte plus la même chose. D’ailleurs, on réalise qu’on ne pourra plus jamais manger un fruit/légume en paix. On aura toujours les cueilleurs qui travaillent si fort  en tête.

Outre le travail, nous étions sur un site tout à fait enchanteur. Nous avons survécus aux canicules de l’été sud-australiens (et croyez-nous, il a fait CHAUD!) grâce au petit quai sur la rivière Murray juste à côté de notre caravane de gypsie (ben oui, une autre caravane de gypsie!!! On était bien contents). On allait s’y lancer après les dures journées de travail. Notre relation avec la rivière filait le parfait bonheur jusqu’à ce qu’on y croise des Tiger snakes qui y nageaient (Oui, le nom lui fait honneur. C’est l’un des plus dangereux d’Australie). On avait beau savoir que les serpents ont plus peur de nous que le contraire mais on dirait que ce n’était pas suffisant pour ramener notre insouciance. Surtout que la visibilité dans la rivière est nulle… Ça nous a rendus légèrement paranos. Sinon, il y avait des kangourous qui venaient paresser près de notre caravane et on aimait les admirer jusqu’à ce que notre collègue Johnny décide que ça ferait de la bonne bouffe pour ses chiens et débarque un bon matin avec son fusil… Les kangourous ne sont plus revenus. Mais ne vous méprenez pas, Johnny était  vraiment sympathique malgré son petit côté sanguinaire. Il nous amenait tout le temps plein de bouffe de son jardin : des tomates, des melons d’eau, des cantaloups. Il nous amenait même de la viande (ce n’était pas du kangourou) et des écrevisses qu’il pêchait lui-même! Merci Johnny!



Manger un melon d'eau fraîchement cueilli derrière chez nous. 
On arrose les champs

Phil qui fait des flips en souhaitant ne pas atterrir sur un serpent

Le traversier qui mène vers chez nous. Ils ont pas de pont. Pas assez d'achalandage paraît-il.

Les pélicans sont l'emblème de la région. Ils sont partout.

Les eucalyptus devant chez nous


On a aussi beaucoup apprécié la location de notre nouvel emploi. Deux heures de route seulement d’Adelaide et de la mer. Comme on avait nos fins de semaine de congé, on aimait bien descendre à la mer ou aller au marché d’Adelaide le samedi matin. Ça nous changeait du travail ! Et puis, elle est arrivée et elle a chamboulé nos vies. La. Foutue. Maîtrise. Noémie attendait depuis 7mois (oui oui, 7 MOIS!) les corrections de sa maîtrise pour enfin faire le dépôt final et mettre tout ça derrière elle une bonne fois pour toute. Et ça a finit par arriver par un beau mardi matin au bureau de poste de Waikerie : une grosse enveloppe jaune avec du papier bulle dedans. Pour Noémie ça signifiait un autre travail à temps plein : 8 heures de cueillette de fruits suivi de 3-4 heures de  maîtrise à tous les jours. Pendant ce temps, Phil s’est transformé en femme à marier prenant soin de tout : les repas, la vaisselle, le lavage, etc. alors que Noémie, en mode concentration extrême n’a pas bougé de son coin de table pendant deux semaines. Elle a laissé son empreinte dans le banc. Ça a été un moment de grand soulagement quand ça a enfin été terminé et envoyé et on a célébré ça en ouvrant une bonne bouteille de champagne qu’on a bu dans des tasses (haha, on n’avait pas de verres) à l’ombre des eucalyptus. Le bonheur quoi !  

Trop concentrée pour réaliser qu'on me prenait en photo.

C'est fini pour la maîtrise !

On rédige notre blogue avec un ptit verre de rosé. La grosse vie sale.

La plage près d'Adelaide

Si beau mon amoureux avec les cheveux dans le vent. :)


Et puis au bout de 5 semaines on a décidé que c’était assez. On a «pacté le char» et on est ENFIN repartis sur la route cette fois avec le seul objectif de visiter l’Australie un peu avant de repartir pour l’Asie dans quelques semaines et de voir des koalas. IL. FAUT. VOIR. DES. KOALA. (Noémie en fait une légère obsession qui lui donne des torticolis à force de fixer la cime des eucalyptus).

Enfin, on vous laisse avec un petit projet de Noémie …

Salut. C’est moi. Noémie. Plusieurs d’entre vous connaissent mon intérêt pour les blogues de mode. J’aime particulièrement les blogues de «street styling» où on peut voir des photos de passants avec un style particulier. J’ai toujours caressé le rêve d’avoir mon propre blogue de mode. Alors j’ai décidé ici de me lancer.

Soyons fous.

 Pour mon premier essai, je vous propose un spécial cueilleur de fruit qui présente les tendances dernier cri de la mode rurale australienne. Vous y trouverez des photos croquées sur le vif de professionnels de la cueillette à leur meilleur.    

Messieurs, soyez chics pour vos étés à la campagne!


Prise 1, il regarde au loin

Prise 2, il regarde au loin mais de l'autre bord (quel homme)

Prise 3 euh... on ne sait pas trop ce qu'il fait mais ça doit être important

Comment reproduire son «outfit» ou quoi porter pour cueillir des fruits avec un style du tonnerre !

-Le chapeau de coréen pour protéger du soleil avec style. Notez qu'il est bien attaché sous le menton pour résister à tous les intempéries (on aime!)

- La chemise transparente. Le sujet a admis l'avoir acheté à 3 dollars dans un bazar. Quelle trouvaille! Elle protège du soleil et des épines meurtrière des orangers et dévoile la silhouette musclée.

- Les bas doivent être montés aux mollets pour bien travailler votre bronzage d'habitant.

Voilà, vous êtes prêts pour vous lancer dans la cueillette avec style. Non, non. Ne me remerciez pas.

mercredi 8 février 2012

Le choc post-traumatique

 Péninsule de Fleurieu, South Australia

                                      
Après un magnifique Noël en plein milieu du outback australien, nous étions dus pour un jour de l’an plus réjouissant. En effet, nous avons réveillonné dans un pub où le barman arborait un fantastique sourire édenté, où nous avons remplacée la traditionnelle dinde par un steak «semelle de botte» accompagné de ti-triangle-de-pain-blanc-pas-de-croûte-avec-un-centimètre-de-beurre-dessus, bien arrosé d’une bonne bière à 3% et sans goût. Joie.

Donc, on voulait sauver les meubles pour le jour de l’an et surtout, oublier Menindee. On ne s’est pas posé plus de questions, on s’est installé derrière le volant de notre fabuleuse Doris (qui arbore fièrement une ligne d’échappement fraîchement réparée avec des matériaux plus durables que des bouts de bois et de la corde. Merci Phil!) et on a mis le cap directement vers l’océan. Avant d’aller plus loin, il faut qu’on se confesse : depuis notre arrivée en Australie, on n’a pas vu la mer. Oh, on aura bien vu le port de Sydney et de Melbourne mais l’océan avec les plages, les vagues, l’odeur de la crème solaire au coconut, ça on n’a pas vu. Travail de récolte oblige, on s’est plutôt concentré sur les petites villes de région sans charme particulier (ça c’est une formulation polie pour ne pas dire trou). 

Alors on a sorti la carte après avec bu quelques verres et on a lancé le couteau suisse de Phil dessus pour choisir notre prochaine destination… Mais non, on aurait souhaité être cool comme ça mais on se l’est joué plus conventionnel et on a plutôt sortis notre Bible : le Lonely Planet.
-          Lonely, oh Lonely, montre-nous le chemin vers le prochain endroit agréable, nous brebis égarées.
Après quelques offrandes, un coup de vent a ouvert le saint livre, chapitre South Australia, verset 753 : Normanville. Oui. Norman et ville dans un même mot. ALLÉLUIA! On est partis sur le champ. Et ça a été un coup de foudre instantané : les vallons dorés parsemés des quelques tâches vertes que forment les eucalyptus, le tout sous un ciel bleu éclatant. Ici et là, on croise quelques fermes. C’est magnifique. Et on se fait remarquer que c’est le premier vraiment bel endroit que l’on croise depuis qu’on en Australie. Et c’était avant qu’on la voit. La mer. À deux pas de notre tente, la plage de sable blanc et l’océan turquoise où se déplacent paresseusement quelques voiliers. C’est encore mieux. L’ambiance est à la fête, c’est le jour de l’an dans deux jours et nous, on soupire de soulagement.

vue du camping





Pour notre séjour ici, on avait trois objectifs : boire du bon vin, manger des fruits de mer délicieux et lézarder sur la plage. Et c’est exactement ce qu’on a fait. On a bien eu un accès de motivation pour aller marcher dans le parc national à proximité mais en arrivant les gardes-parcs nous ont recommandé d’abandonner l’idée puisque les risques de feux étaient extrêmement élevés.
Garde-parc :
-          Si ça brûle et que vous êtes sur les sentiers, on ne vient pas vous chercher
Noémie :
-          Signe du destin?
Phil :
-          Certainement. On retourne sur la plage.
Et c’est comme ça que se conclue notre seule tentative de faire autre chose que de la plage. Mais pour notre défense, on les aura toutes faites les plages de la péninsule de Fleurieu!
On a quand même eu le temps d'y voir quelques kangourous gambader

Et puis le 31 est arrivé et pour fêter ça en grand, le jour de l’an de l’année la plus merveilleuse de toute notre vie (jusqu’à maintenant, bien sûr. Les autres années sont les bienvenues pour se présenter dans la compétition), on s’est installés sur la plage, mousseux et huîtres à la main et on a regardé les feux d’artifices. On a la moitié de notre voyage dernière nous mais la deuxième moitié reste à venir. 2012 sera une année fantastique. Et on en profite pour vous souhaiter à vous aussi une bonne année (Ok, le jour où on met cet article en ligne, le jour de l’an est passé depuis plus d’un mois. Pardonnez-nous. On est plein de bonnes intentions). On pense à vous… mais pas trop.

Phil et Noémie
xxx



Huître et vin blanc : c'est ça le bonheur 





Oui oui, on est VRAIMENT en retard. On sait que c'est un peu weird de souhaiter bonne année plus d'un mois plus tard. Nous aimez-vous quand même ? (pour notre défense, on a écrit ce texte il y a 3 semaines...)