dimanche 19 février 2012

Veni, vidi, vici (been there, done that, got the t-shirt)


Waikerie, South Australia

On a eu bien du plaisir à faire la farniente sur le bord de la mer pour le jour de l’an mais bon… il faut ce qu’il faut, il fallait retourner travailler. Mais on se console en pensant aux 5 mois qui suivront sans travail en Asie du sud est. Alors on est partis plus au nord (mais pas trop) au bord de la rivière Murray pour travailler dans une petite ferme familiale cette fois. On a donné dans la grande entreprise d’exploiteurs.

Là-bas, on a touché un peu à tout : abricots, courges butternut, citrouilles, courges japonaises, oranges, emmenez-en, on est capables d’en prendre. La bonne nouvelle, c’est qu’on faisait quelque chose de différent à tous les jours alors on n’avait pas le temps d’haïr ça trop intensément. La mauvaise nouvelle c’est que c’était tous des fruits/légumes pénibles à cueillir. Les citrouilles, c’est lourd ! Et en plus c’est en plein soleil et tu passes ton temps plié en deux pour les ramasser. Les oranges, c’est atroces. Tu passes ton temps sur une échelle de trois mètres de hauteur (Eh misère dit Noémie) à te faire arracher la peau par les épines meurtrières en plein soleil à forcer ta vie pour arracher les foutues oranges qui sont bien ancrées à leur arbre (jamais eu mal aux mains de même!). L’insulte suprême était notre collègue Johnny qui, du haut de ses 63 ans cueillait à lui seul la même quantité que nous deux réunis. On aimait les oranges mais maintenant on dirait que ça ne goûte plus la même chose. D’ailleurs, on réalise qu’on ne pourra plus jamais manger un fruit/légume en paix. On aura toujours les cueilleurs qui travaillent si fort  en tête.

Outre le travail, nous étions sur un site tout à fait enchanteur. Nous avons survécus aux canicules de l’été sud-australiens (et croyez-nous, il a fait CHAUD!) grâce au petit quai sur la rivière Murray juste à côté de notre caravane de gypsie (ben oui, une autre caravane de gypsie!!! On était bien contents). On allait s’y lancer après les dures journées de travail. Notre relation avec la rivière filait le parfait bonheur jusqu’à ce qu’on y croise des Tiger snakes qui y nageaient (Oui, le nom lui fait honneur. C’est l’un des plus dangereux d’Australie). On avait beau savoir que les serpents ont plus peur de nous que le contraire mais on dirait que ce n’était pas suffisant pour ramener notre insouciance. Surtout que la visibilité dans la rivière est nulle… Ça nous a rendus légèrement paranos. Sinon, il y avait des kangourous qui venaient paresser près de notre caravane et on aimait les admirer jusqu’à ce que notre collègue Johnny décide que ça ferait de la bonne bouffe pour ses chiens et débarque un bon matin avec son fusil… Les kangourous ne sont plus revenus. Mais ne vous méprenez pas, Johnny était  vraiment sympathique malgré son petit côté sanguinaire. Il nous amenait tout le temps plein de bouffe de son jardin : des tomates, des melons d’eau, des cantaloups. Il nous amenait même de la viande (ce n’était pas du kangourou) et des écrevisses qu’il pêchait lui-même! Merci Johnny!



Manger un melon d'eau fraîchement cueilli derrière chez nous. 
On arrose les champs

Phil qui fait des flips en souhaitant ne pas atterrir sur un serpent

Le traversier qui mène vers chez nous. Ils ont pas de pont. Pas assez d'achalandage paraît-il.

Les pélicans sont l'emblème de la région. Ils sont partout.

Les eucalyptus devant chez nous


On a aussi beaucoup apprécié la location de notre nouvel emploi. Deux heures de route seulement d’Adelaide et de la mer. Comme on avait nos fins de semaine de congé, on aimait bien descendre à la mer ou aller au marché d’Adelaide le samedi matin. Ça nous changeait du travail ! Et puis, elle est arrivée et elle a chamboulé nos vies. La. Foutue. Maîtrise. Noémie attendait depuis 7mois (oui oui, 7 MOIS!) les corrections de sa maîtrise pour enfin faire le dépôt final et mettre tout ça derrière elle une bonne fois pour toute. Et ça a finit par arriver par un beau mardi matin au bureau de poste de Waikerie : une grosse enveloppe jaune avec du papier bulle dedans. Pour Noémie ça signifiait un autre travail à temps plein : 8 heures de cueillette de fruits suivi de 3-4 heures de  maîtrise à tous les jours. Pendant ce temps, Phil s’est transformé en femme à marier prenant soin de tout : les repas, la vaisselle, le lavage, etc. alors que Noémie, en mode concentration extrême n’a pas bougé de son coin de table pendant deux semaines. Elle a laissé son empreinte dans le banc. Ça a été un moment de grand soulagement quand ça a enfin été terminé et envoyé et on a célébré ça en ouvrant une bonne bouteille de champagne qu’on a bu dans des tasses (haha, on n’avait pas de verres) à l’ombre des eucalyptus. Le bonheur quoi !  

Trop concentrée pour réaliser qu'on me prenait en photo.

C'est fini pour la maîtrise !

On rédige notre blogue avec un ptit verre de rosé. La grosse vie sale.

La plage près d'Adelaide

Si beau mon amoureux avec les cheveux dans le vent. :)


Et puis au bout de 5 semaines on a décidé que c’était assez. On a «pacté le char» et on est ENFIN repartis sur la route cette fois avec le seul objectif de visiter l’Australie un peu avant de repartir pour l’Asie dans quelques semaines et de voir des koalas. IL. FAUT. VOIR. DES. KOALA. (Noémie en fait une légère obsession qui lui donne des torticolis à force de fixer la cime des eucalyptus).

Enfin, on vous laisse avec un petit projet de Noémie …

Salut. C’est moi. Noémie. Plusieurs d’entre vous connaissent mon intérêt pour les blogues de mode. J’aime particulièrement les blogues de «street styling» où on peut voir des photos de passants avec un style particulier. J’ai toujours caressé le rêve d’avoir mon propre blogue de mode. Alors j’ai décidé ici de me lancer.

Soyons fous.

 Pour mon premier essai, je vous propose un spécial cueilleur de fruit qui présente les tendances dernier cri de la mode rurale australienne. Vous y trouverez des photos croquées sur le vif de professionnels de la cueillette à leur meilleur.    

Messieurs, soyez chics pour vos étés à la campagne!


Prise 1, il regarde au loin

Prise 2, il regarde au loin mais de l'autre bord (quel homme)

Prise 3 euh... on ne sait pas trop ce qu'il fait mais ça doit être important

Comment reproduire son «outfit» ou quoi porter pour cueillir des fruits avec un style du tonnerre !

-Le chapeau de coréen pour protéger du soleil avec style. Notez qu'il est bien attaché sous le menton pour résister à tous les intempéries (on aime!)

- La chemise transparente. Le sujet a admis l'avoir acheté à 3 dollars dans un bazar. Quelle trouvaille! Elle protège du soleil et des épines meurtrière des orangers et dévoile la silhouette musclée.

- Les bas doivent être montés aux mollets pour bien travailler votre bronzage d'habitant.

Voilà, vous êtes prêts pour vous lancer dans la cueillette avec style. Non, non. Ne me remerciez pas.

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