samedi 21 avril 2012

Le petit quelque chose de Luang Prabang

Luang Prabang, Laos

Quand le bateau a accosté à Luang Prabang après 2 jours de descente le long du Mékong, nous avons compris. Nous avons vu ce qui attire ici tant de voyageurs et ce qu’a vu l’UNESCO lorsque cette dernière a été indexée au patrimoine mondial de l’humanité en 1995. Luang Prabang est vraiment une ville charmante avec son architecture qui constitue un heureux mélange d’influence française et Lao. En marchant dans les rues, on croise de coquettes petites maisons avec des toits de tuiles de terre cuite, des volets de bois et sur lesquelles flottent des drapeaux communistes. On y croise aussi de petites boulangeries ou on peut manger de vrais croissants accompagné d’un bon café latte. Pour nous deux, c’est suffisant qu’on veuille y déménager (pas de panique, on s’ennuie trop de vous).

Volets et tuiles

  
jardin suspendu

Moine qui flash


Ce n’est pas que les activités abondent dans l’ancienne capitale mais il y a ici un petit quelque chose qui donne envie de rester longtemps. Peut-être est-ce le charme des Laos qui, tout sourires, vous accueillents avec des Sabaidee (bonjour) ou peut-être est-ce son marché de nuit (probablement le meilleur en Asie du Sud-Est) où les femmes des villages avoisinants viennent vendre leur colorés produits d’artisanat, ou peut-être est-ce le fait qu’il soit plus facile d’y communiquer en français qu’en anglais ?

Marché de nuit


D’ailleurs, parlant de charme lao, nous y avons fait la connaissance d’un informaticien particulièrement sociable lors de notre séjour. Notre clavier d’ordinateur ayant cessé de fonctionner à Koh Phangnan (Avez-vous déjà essayé ça, vous, le clavier virtuel disponible avec Windows? On ne vous le souhaite pas. Pénible), nous l’avons amené chez le docteur des ordinateurs qui, oh joie, nous a réparé le tout.

-          Combien on te doit? 
-          Hum… d’habitude c’est 20 000 kips mais bon, c’est mon anniversaire alors je vous le fait pour 15 000.
-          C’est ta fête? C’est nous qui devrions te faire un cadeau !
-          Mais non ! Allez, je ferme la boutique! Venez prendre un verre avec nous!

On s’est tous installé devant la boutique avec ses amis qui avaient pensé à tout : bouffe, bière et gâteau (peu importe l’ordre). Notre ami nous a introduit à l’art lao de boire une bière : un verre est rempli au centre (avec de la glace dedans parce que la bière est chaude) et à tour de rôle, on doit le vider. Pour Noémie la têteuse de bière, il n’y en a pas eu de facile. Étant donné qu’on ne peut pas refuser un verre qui nous est offert, vous pouvez bien imaginer dans quel état nous sommes rentrés (nous avons dû fuir). Nous avons soldé l’après-midi par une bonne sieste.

C’est aussi à Luang Prabang que nous avons appris l’art de partager une fondue Lao. C’était, comment dire, rustique. Dans une cavité au centre d’une table en pierre des braises rouges gardent la fondue au chaud (et c’est très efficace !). Viande, bouillon, nouille de riz, légumes de toutes sortes sont au rendez-vous. La forme particulière du plat à fondue (allez voir les photos!) permet à la fois de griller les viandes et le tofu et de bouillir les autres éléments. On déguste le tout comme une soupe. Merveilleux ! Nous nous sommes régalé sous le regard attentif des serveurs qui cherchaient à nous assister pour nos moindres gestes (on pense qu’ils étaient découragés de nous voir si ignorants et gauches)


Nous avons fini par quitter avec le vague à l’âme, en se promettant qu’on y reviendrait un jour.

Rédaction de carte postale avec un ptit café glacé

Mon public attentif

Les cascades de Luang Prabang

Public attentif

Plonger dedans !


Pont de bambou précaire pour traverser le Mékong

Fondue lao (récompense pour avoir traversé le pont)

Petit paysage automnal


jeudi 12 avril 2012

Deux jours sur le Mékong


Chiang Mai –Chiang Kong – Luang Prabang

De Chiang Mai en Thailande, nous souhaitions rejoindre Luang Prabang au Laos. Pour ce, nous avons décidé de traverser la frontière un peu plus au nord avant de s’embarquer pour une descente du Mékong de deux jours avec escale pour la nuit à Pak Beng à bord d’un slow boat.

Notre amie Marie-Hélène avec qui Noémie a parcouru l’Amérique centrale pourra vous le dire, traverser une frontière, ce n’est jamais de tout repos. Nous avions bon espoir que l’Asie soit l’exception mais tout de même, nous avons pris les services d’un guide qui devait nous aider pour les différentes étapes de la traversée. Il faut dire que c’est plus compliqué que de traverser la douanes de Lacolle. D’abord, il faut quitter la Thaïlande. C’est la partie facile : après vous avoir fait remplir quelques papiers, une dame très souriante (not) étampe votre  passeport. Ça y est, vous êtes… nulle part. Après s’ensuit une petite marche pendant laquelle vous vous demandez si vous êtes sur le bon chemin puisqu’il n’y a aucune indication.

-          Excusez-moi monsieur, le Laos, c’est par où ?
-          ...
-          Laos ?
-          … (je pense que le monsieur ne parle pas anglais)
-          Ok… ben, merci quand même !

Vous finissez par atteindre le Mékong qui n’était pas loin finalement. De l’autre côté, vous voyez le Laos.  Sur le bord de l’eau, nombre de pirogues attendent pour vous faire traverser. Une fois sur l’autre rive, il vous faut maintenant entrer au Laos. Et c’est là que ça se corse. Devant vous, une file interminable de gens qui se sont tous levés à l’aube pour faire cette traversée et qui n’ont qu’une seule hâte : en avoir fini avec tout ça. L’ambiance n’est pas ce qu’on appellerait joyeuse. Dans cette file, c’est chacun pour soi. Tous se jettent sur les papiers à remplir qui sont ensuite introuvables pour une bonne heure (y’a fallu en imprimer d’autres...). 2 files finissent par se former : la première pour déposer les papiers remplis et les passeports et la deuxième pour payer (En argent américain, attention. Et la monnaie exacte. Si vous êtes à sec, il y a une autre file pour changer votre argent à taux très désavantageux) et récupérer le passeport. Ça aurait pu  être simple si les files avaient été identifiées et que nous n’avions pas eu à les refaire  dans le bon ordre… Et c’est là que vous vous dites : mais vous n’aviez pas pris les services d’un guide justement pour ça ? Oui, sauf que le guide fait la baboune parce que vous avez refusé de payer pour passer devant tout le monde et il est maintenant introuvable. Il repasse de temps en temps pour soupirer bruyamment devant le fait que vous êtes toujours à la même place dans la file, insiste encore pour vous faire passer devant et repart un peu plus frustré. Vous vous félicitez pour cette décision d’engager un guide (not). Après un bon 2 heures, vous entrez au Laos avec un beau visa et quelques étampes en plus dans votre passeport. Il vous faut maintenant retrouver votre guide qui a vos billets pour le bateau (et qui doit vous y emmener car vous n’avez aucune idée de l’endroit où il se trouve.) Sauf que votre guide est encore fâché et essaie de vous punir en se cachant on ne sait où. Il finit par réapparaître et vous conduit au port dans la boite de son pick-up en roulant si vite que vous avez du mal à vous tenir. Décidemment, quelle bonne idée que ce guide !

Nous avons finalement pu nous embarquer à bord du slow boat qui est une longue embarcation de bois avec quelques sièges de voitures déposés (mais non fixés) ici et là. Pour un minimum de sécurité, le slow boat ne devrait pas prendre plus de 70 passagers mais lors de notre traversée, nous étions plus de 80, la plupart des gens étant assis à même le sol, d’autre entassés sur des sacs de riz. Malgré tout, nous en gardons un souvenir extraordinaire. Traverser le Laos en suivant le rythme lent du courant du Mékong a été une expérience fantastique. Le temps de ces deux journées, nous sommes devenus des explorateurs en plein cœur de la forêt Lao à observer les enfants qui jouent sur les berges sableuses et qui s’arrêtent pour vous saluer en riant, les maisons de bambou sur pilotis, les buffles d’eau qui font une petite saucette et les femmes qui sassent le sable du fond du Mékong dans l’espoir d’y trouver de l’or. Le tout baignant dans cette lumière unique au nord du Laos et de la Thaïlande pendant la saison sèche. Sans être nuageux, le ciel est blanchi par la fumée émanant de la culture sur brûlis, bloquant en partie les rayons du soleil ce qui crée une lumière particulière (et des couchers de soleil exceptionnels). L’expérience aurait été tout à fait idyllique si ce n’avait été de l’incident… Emporté par le courant, nous avons failli aller se fracasser sur les rochers au moment de passer dans une passe étroite. Le capitaine a dû redresser la trajectoire en faisant un virage si sec que le bateau s’est retrouvé littéralement à l’horizontale, faisant chuter bon nombre de personnes et laissant l’eau entrer dans le bateau qui s’est tout de même redressé  presque instantanément. Heureusement que nous étions tout près de Luang Prabang parce que suite à cela, le fait que nous soyons 80 personnes (comprenant plusieurs enfants) sans vestes de sauvetage nous a soudainement semblé plus inquiétant…  Excepté pour Line qui fouillait tranquillement dans ses valises à l’arrière du bateau et qui n’a pas trop compris pourquoi tout lui tombait dessus soudainement. Et excepté pour le monsieur qui était aux toilettes et qui n’a pas compris pourquoi tout se renversait sur lui soudainement (lui était juste vraiment fâché…)

Un bateau en attente de passagers

Les madames qui sassent le sable à la recherche d'or

La vie sur le rivage


Line et Jean-Luc (et trouvez Phil)

Village Lao

Ha ! Les couchers de soleil extraordinaires du Laos !

Canots fantômes

Y'a du monde à la messe

Bateau lent



On arrive !

village

dimanche 1 avril 2012

L'automne en Thailande


Chiang Mai, Thaïlande

Après avoir paressé sur une île du sud, il fallait sortir de notre torpeur. Pour ce, nous avons opté pour Chiang Mai, ville du nord de la Thaïlande, reconnue comme centre culturel avec ses milliers de temples. Chiang Mai s’est avérée être une coquette petite ville avec ses ruelles ombragées où l’on croise des moines en habit orangé, ses jardins verdoyants et ses fortifications qui entourent la vieille ville. Tout de même, nous avons dû adoucir la transition entre la plage et la ville avec un massage thaï (ce n’est vraiment pas facile, notre vie). Ne voulant pas trop se brusquer, nous avons enfilés les cafés glacés en déambulant le long des petites ruelles de la ville sans but distinct. C’est une activité que l’on adore : découvrir une ville en se perdant à travers les petites rues et s’arrêtant ça et là pour observer un temple, manger une bouchée ou observer une dame qui fabrique un objet.

Nous avons quand même été un tant soit peu actifs lorsque nous avons visité le parc national de  Doi Inthanon abritant la montagne du même nom qui se trouve à être le plus haut sommet de la Thailande (2565m). Lors de la saison sèche, la plupart des arbres du nord de la Thaïlande perdent leurs feuilles (la geek en Noémie veut vous dire que c’est pour éviter de perdre trop d’eau par l’évapotranspiration). Les arbres dépouillés, l’odeur des feuilles mortes, leur crissement sous nos pas et la température fraîche nous ont rappelés l’automne. Nostalgie (ben oui, des fois, on s’ennuie de vous et du froid). Malheureusement, durant cette période, les agriculteurs qui pratiquent la culture sur brûlis brûlent leurs terres ce qui entraînent une constante brume qui nous a empêchés d’admirer la vue au sommet de la montagne. Nous avons malgré tout pu profiter des cascades (à regarder seulement parce que l’eau n’était pas froide mais frette) et des temples dédiés au roi et à la reine comportant des sculptures franchement troublantes.

Froide cascade

L'homme de la jungle





Vue embrouillée par la fumée

Brochettes humaines (troublant non ?)

Temple érigé en l'honneur du roi de Thailande


Enfin, c’est à Chiang Mai que nous avons vécu notre première expérience de marché de nuit. Dès la fin de l’après-midi, des milliers de kiosques sont montés dans un quadrilatère de la vieille ville. On y trouve de tout : artisanat local, petits stands de bouffe où l’on mange sur des minuscules chaises de plastique (c’est comme manger sur du mobilier d’enfant, comme le dit si bien notre amie Maudé), bibittes dans l’alcool et  autres bébelles. Dans un parc au cœur du marché, des moines allument des lanternes faites de papier de riz qui bientôt s’envolent dans le ciel comme autant de minuscules montgolfières, créant par le fait même une atmosphère magique. Assis en retrait, nous observons la foule qui fourmille en se disant qu’on aime bien Chiang Mai.

Marché de nuit

Marché de nuit 2

MMmmmm Barbe à papa

Phil sur du mobilier d'enfant

Lanternes

Lanterne volante
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