jeudi 12 avril 2012

Deux jours sur le Mékong


Chiang Mai –Chiang Kong – Luang Prabang

De Chiang Mai en Thailande, nous souhaitions rejoindre Luang Prabang au Laos. Pour ce, nous avons décidé de traverser la frontière un peu plus au nord avant de s’embarquer pour une descente du Mékong de deux jours avec escale pour la nuit à Pak Beng à bord d’un slow boat.

Notre amie Marie-Hélène avec qui Noémie a parcouru l’Amérique centrale pourra vous le dire, traverser une frontière, ce n’est jamais de tout repos. Nous avions bon espoir que l’Asie soit l’exception mais tout de même, nous avons pris les services d’un guide qui devait nous aider pour les différentes étapes de la traversée. Il faut dire que c’est plus compliqué que de traverser la douanes de Lacolle. D’abord, il faut quitter la Thaïlande. C’est la partie facile : après vous avoir fait remplir quelques papiers, une dame très souriante (not) étampe votre  passeport. Ça y est, vous êtes… nulle part. Après s’ensuit une petite marche pendant laquelle vous vous demandez si vous êtes sur le bon chemin puisqu’il n’y a aucune indication.

-          Excusez-moi monsieur, le Laos, c’est par où ?
-          ...
-          Laos ?
-          … (je pense que le monsieur ne parle pas anglais)
-          Ok… ben, merci quand même !

Vous finissez par atteindre le Mékong qui n’était pas loin finalement. De l’autre côté, vous voyez le Laos.  Sur le bord de l’eau, nombre de pirogues attendent pour vous faire traverser. Une fois sur l’autre rive, il vous faut maintenant entrer au Laos. Et c’est là que ça se corse. Devant vous, une file interminable de gens qui se sont tous levés à l’aube pour faire cette traversée et qui n’ont qu’une seule hâte : en avoir fini avec tout ça. L’ambiance n’est pas ce qu’on appellerait joyeuse. Dans cette file, c’est chacun pour soi. Tous se jettent sur les papiers à remplir qui sont ensuite introuvables pour une bonne heure (y’a fallu en imprimer d’autres...). 2 files finissent par se former : la première pour déposer les papiers remplis et les passeports et la deuxième pour payer (En argent américain, attention. Et la monnaie exacte. Si vous êtes à sec, il y a une autre file pour changer votre argent à taux très désavantageux) et récupérer le passeport. Ça aurait pu  être simple si les files avaient été identifiées et que nous n’avions pas eu à les refaire  dans le bon ordre… Et c’est là que vous vous dites : mais vous n’aviez pas pris les services d’un guide justement pour ça ? Oui, sauf que le guide fait la baboune parce que vous avez refusé de payer pour passer devant tout le monde et il est maintenant introuvable. Il repasse de temps en temps pour soupirer bruyamment devant le fait que vous êtes toujours à la même place dans la file, insiste encore pour vous faire passer devant et repart un peu plus frustré. Vous vous félicitez pour cette décision d’engager un guide (not). Après un bon 2 heures, vous entrez au Laos avec un beau visa et quelques étampes en plus dans votre passeport. Il vous faut maintenant retrouver votre guide qui a vos billets pour le bateau (et qui doit vous y emmener car vous n’avez aucune idée de l’endroit où il se trouve.) Sauf que votre guide est encore fâché et essaie de vous punir en se cachant on ne sait où. Il finit par réapparaître et vous conduit au port dans la boite de son pick-up en roulant si vite que vous avez du mal à vous tenir. Décidemment, quelle bonne idée que ce guide !

Nous avons finalement pu nous embarquer à bord du slow boat qui est une longue embarcation de bois avec quelques sièges de voitures déposés (mais non fixés) ici et là. Pour un minimum de sécurité, le slow boat ne devrait pas prendre plus de 70 passagers mais lors de notre traversée, nous étions plus de 80, la plupart des gens étant assis à même le sol, d’autre entassés sur des sacs de riz. Malgré tout, nous en gardons un souvenir extraordinaire. Traverser le Laos en suivant le rythme lent du courant du Mékong a été une expérience fantastique. Le temps de ces deux journées, nous sommes devenus des explorateurs en plein cœur de la forêt Lao à observer les enfants qui jouent sur les berges sableuses et qui s’arrêtent pour vous saluer en riant, les maisons de bambou sur pilotis, les buffles d’eau qui font une petite saucette et les femmes qui sassent le sable du fond du Mékong dans l’espoir d’y trouver de l’or. Le tout baignant dans cette lumière unique au nord du Laos et de la Thaïlande pendant la saison sèche. Sans être nuageux, le ciel est blanchi par la fumée émanant de la culture sur brûlis, bloquant en partie les rayons du soleil ce qui crée une lumière particulière (et des couchers de soleil exceptionnels). L’expérience aurait été tout à fait idyllique si ce n’avait été de l’incident… Emporté par le courant, nous avons failli aller se fracasser sur les rochers au moment de passer dans une passe étroite. Le capitaine a dû redresser la trajectoire en faisant un virage si sec que le bateau s’est retrouvé littéralement à l’horizontale, faisant chuter bon nombre de personnes et laissant l’eau entrer dans le bateau qui s’est tout de même redressé  presque instantanément. Heureusement que nous étions tout près de Luang Prabang parce que suite à cela, le fait que nous soyons 80 personnes (comprenant plusieurs enfants) sans vestes de sauvetage nous a soudainement semblé plus inquiétant…  Excepté pour Line qui fouillait tranquillement dans ses valises à l’arrière du bateau et qui n’a pas trop compris pourquoi tout lui tombait dessus soudainement. Et excepté pour le monsieur qui était aux toilettes et qui n’a pas compris pourquoi tout se renversait sur lui soudainement (lui était juste vraiment fâché…)

Un bateau en attente de passagers

Les madames qui sassent le sable à la recherche d'or

La vie sur le rivage


Line et Jean-Luc (et trouvez Phil)

Village Lao

Ha ! Les couchers de soleil extraordinaires du Laos !

Canots fantômes

Y'a du monde à la messe

Bateau lent



On arrive !

village

2 commentaires:

  1. Salut,

    Je vous suis sur la recommandation de Line, fière maman...

    Vous la saluerai de la part de Daniel, son collègue au cégep et voisin de bureau. Très agréable d'avoir de ses nouvelles.

    Et bravo pour le blogue. J'aime bien le ton et la "voix" qu'on y lit.

    Daniel Mayer
    danielmayer@me.com

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    1. *saluerez ... la grève dure depuis trop longtemps, faut croire que je suis déjà en mode estival

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