lundi 29 août 2011

Et la lumière fut !


Darjeeling, West Bengal, Inde

On a atteint Darjeeling, une ville de montagne (hé oui une autre, on aime ben ça les montagnes), dans le nord-est de l’Inde après une épopée (et oui  une autre, on aime ben ça les épopées) de 35 heures de train depuis Delhi jusqu’ici. On a jamais eu mal aux fesses de même  mais quand même vive le confort du train avec les couchettes. Quel bonheur ! Un autres des plaisirs de ces 35 heures aura été d’observer les différents paysages de l’Inde des slums de Delhi jusqu’aux rizières du Bengale. Par contre, on s’est aussi senti comme dans Slumdog Millionnaire à voir les petits enfants nus pieds, cheveux ébouriffés et tout crottés nettoyer le plancher du train à 4 pattes pour quelques roupis que certains voyageurs du train concèderont à leur donner. Dans ces moments-là on se sent ingratement choyés par la vie. On voulait tous les adopter !

Et puis la pluie s’est arrêtée aussi abruptement qu’elle avait commencé. Et notre linge a séché. Alléluia ! Quel bel accueil dans la capitale du thé ! Darjeeling est située à flanc de montagne  et nous offre une vue plongeante sur les plantations de thé et les rizières en terrasse qui s’étalent jusqu’au fond de la vallée. La ville est connue pour son thé qui est réputé pour être l’un des plus fins au monde (On n’y connaît rien mais on le trouve ben bon… on aime ben ça le thé…). Elle   garde beaucoup de traces de la colonisation anglaise avec ses salons de thés «petit doigt en l’air», son architecture de style campagne anglaise, son zoo et son jardin botanique. Ces derniers présentent les animaux et les plantes typiques des Himalayas. On a pu voir un léopard de neige, des tigres du Bengale et des pandas rouges. Et vlan dans tes dents, St-Félicien. C'est aussi intéressant pour le fait que les temples bouddhistes côtoient les temples Indous et empruntent les uns aux autres.  


On se plaît beaucoup dans cette  ville propette à déguster des thés et à manger comme des rois dans des beaux restaurants (Alex, on te prépare un post de bouffe pour bientôt).









lundi 22 août 2011

Signing in the rain


Manali et Dharamsala, Himachal Pradesh, Inde
Vous avez vu Forest Gump ?  Vous savez quand il est à la guerre du Vietnam et qu’il se met à pleuvoir sans arrêt :
-          Et un jour, il s’est mis à pleuvoir. Parfois il pleuvait à la verticale, parfois de côté et parfois la pluie arrivait même d’en bas.
Arrivés dans l’Himachal Pradesh, on a compris la vraie signification de la mousson…  Alors pour ceux qui ne le savaient pas, la mousson ça veut dire de la pluie, de la pluie et encore de la pluie ;) Ça nous aura quand même permis de nous remettre à jour sur nos classiques des années 80. Quoi de mieux pour passer le temps qu’un bon Prédateur, Robocop, Chuck Norris ou Van Damme ? Que de bonheur !

Quand même, dans les quelques éclaircies, on a pu se baigner dans des chutes, admirer sommets enneigés et se promener dans les villages de montages (vous remarquerez les petites maisons aux toits de pierres sur les photos. On se demande encore comment elles pouvaient supporter autant de poids !). Sinon Manali, c’est un vrai rêve d’ado avec les plants de pot qui poussent comme de la mauvaise herbe (sérieusement, il y en a PARTOUT !) ce qui attire hippie et Israéliens qui se rassemblent dans les cafés pour fumer du hash assis par terre dans les coussins au son de Bob Marley.





Avec toute cette pluie, nous avons dû reporter notre départ pour cause de multiples glissements de terrain sur la route entre Manali et Dharamsala. On en a même vu un ‘live’ sur la route et on a dû attendre que le bulldozer nettoie pour continuer.

Dharamsala a été plus clémente avec nous que Manali. C’est surement à cause des moines bouddhistes, qui, tout le monde le sait, ont une bonne influence sur le climat. Ou c’est peut-être la présence du Dalaï Lama. C’est ici que le gouvernement tibétain s’est réfugié suite à l’invasion de la Chine dans les années 50 et ici que vit le Dalaï Lama. La population est donc un intéressant mélange de réfugiés tibétains et d’indiens.



 Alors on vous laisse sur un extrait vidéo de la route qui nous mené de Leh vers Manali qui était encore plus impressionnante que celle entre le Kashmire et Leh (430 km = 20 heures). On a traversé un col de montagne à 5300 mètres en pleine nuit. C’était si haut que lorsque l’on sorti pour faire pipi on a réalisé qu’on était sur un glacier. Le lendemain, on a eu l’impression de toucher au ciel lorsque l’on a traversé un col dans les nuages…




mercredi 10 août 2011

Joo Lay !


Leh, Ladakh, Inde

Croyez-vous qu’il soit possible de mettre 20 heures pour parcourir 423 km ? Avant l’Inde, on y aurait difficilement cru mais les sommets de plus de 5000 mètres qui séparent Srinagar de Leh rendent la traversée périlleuse. Une seule route relie les deux villes donc tous les types de véhicules doivent l’emprunter (camion, bus, jeep, moto) ce qui est peu pratique car la route est trop étroite à certains endroits pour permettre à deux véhicules de se rencontrer. Nous avons découvert que l’asphalte et les garde-fous sont des denrées rares sur  les routes de montagnes.

Calcul savant :
Chemin de terres digne d’un rallye (dont certaines parties tombent en ruines) + virage en épingle + vision du précipice de plusieurs milliers de mètres (nous avons traversés 3 passes en montagne à 3500, 4200 et 4500 mètres) + vision des camions échoués au fond du ravin + chauffeurs pressés qui essaient frénétiquement de se dépasser entre eux + étroitesse extrême de la route = Noémie terrorisée et Phil fait semblant de pas avoir peur.

Mais malgré tout la traversée Srinagar-Leh fut mémorable pour les paysages exceptionnels. Nous avons pu observer des paysages arides (presque lunaires) en hautes altitudes où rien ne pousse, des sommets enneigés, des vallées coupées par des rivières d’un bleu saisissant, des glaciers qui descendent de la montagne vers la vallée, le tout sous un ciel toujours bleu ! À notre arrivée à Leh à 1h du mat, nous avons été récompensés par un ciel étoilés comme on ne peut voir qu’en haute altitude.

Et puis la ville de Leh aura valu la peine d’endurer les souffrances des 20 heures de routes les genoux dans le front ! À 3500 mètres, la vallée de Leh est tout simplement magnifique. C’est un heureux mélange de paysages lunaires des hautes altitudes et de la verdure des fonds de vallées. Tous les matins, nous nous réveillons les yeux remplis des sommets enneigés de l’Himalaya. Pour nous qui sommes habitués à vivre au niveau de la mer, on découvre que l’on est des vraies lopettes à une telle altitude. Pendant les premiers 24heures, monter une pente de deux degrés nous laissait pliés en deux, hors de souffle. On angoissait à l’idée de monter un escalier. L’acclimatation aura demandé environ 48heures. On se dit que lorsque l’on va redescendre à de plus basse altitudes, on sera des supermans plein de globules rouges !






Première question en arrivant à Leh : comment les gens en sont venus à s’installer ici ? Si la traversée nous a pris 20 heures en véhicule, nous avons du mal à imaginer comment il fut possible de venir en territoire aussi éloigné à pied ou à dos de bestioles. D’ailleurs, l’hiver ici est rude et long. Les routes sont bloquées d’octobre à juin et Leh est coupé du reste de l’Inde. Malgré une saison de croissance de 3 mois, la région est presque auto-suffisante et on se régale des abricots qui poussent partout (en tarte… MIAM !!!). Mais une ville n’est pas une ville sans sa population : les gens à Leh sont amicals et zens. Les salutations sont authentiques et agréables et on apprécie particulièrement le respect que l’on y reçoit. Ici, pas d’arnaque, ni de gens que te suivent dans la rue pour te vendre des bebelles (good price sir ! Good price maam !). La population ici est majoritairement bouddhiste et ce, depuis le 9eme siècle (ça commence à faire un ptit bout). On peut donc en observer les traces dans le paysage avec les monastères, temples et autres lieux de cultes qui comportent, entre autre, des Bouddhas géants. La région abrite également de nombreux réfugié tibétains, ce qui valu le surnom de «petit Tibet». Nous avons aussi observé le côté plus loufoque de la ville par la visite d’un sanctuaire pour les ânes abandonnés ou en fin de carrière. Armé de carottes, on est allé gâter les ânes. Ils ont failli avoir raison de Phil qui tenait les carottes et on a manqué de munitions au bout de 5 minutes. On a aussi failli causer une émeute parmi les ânes. Vision hilarante : des ânes qui entourent Phil et qui le «pokent» avec leur museau ! hahahaha ! Autre moment absurde : pendant la visite d’un monastère nous avons pu observer le pénis en érection d’environ 30 pouces d’une statue bouddhiste (comble du réalisme, il y avait même une substance blanche au bout) qui  fait ressortir les adolescents en nous (on a rigolé comme des cons devant la statue pendant 5 minutes alors que Phil essayait de prendre une photo mais riait trop !!!)










C’est avec le cœur gros que l’on quitte Leh ce soir pour se diriger vers Manali. Au programme : 20-25 de route dans les montagnes à nouveau. Cette fois, on est prêts mentalement pour relever le défi !

lundi 1 août 2011

Retrouvailles au Kashmir

Srinagar, Kashmir, Inde
Philippe et Noémie à l’appareil. Hé oui ! On s’est enfin retrouvés à Delhi il y a 4 jours. Il était temps (Ouf !). On s’ennuyait ! Quand on s’est vu à l’aéroport on était tellement excités mais on ne pouvait pas s’embrasser. On a dus se contenter d’un (bref) câlin. Une fois à la Guest House, ça été de belles retrouvailles et on s’est fait un souper de roi pour fêter l’occasion. On a bu de la bière sur le toit de l’hôtel en se racontant nos vies des dernières semaines. Un mois, c’est interminable ;)

Et puis c’était la fête de Phil le 29 juillet dernier. On était tout les deux d’accord pour dire que Delhi, c’est de la scrap donc mes billets d’avion pour le Kashmir tombaient à point… Pas de panique ! Je vous entends penser : le Kashmir, un endroit de malade ça ! Mais depuis 2 ans, le climat politique est stable et le tourisme a pu tranquillement reprendre son cours. On ne voit que peu de trace des violences passées dans la région à part la présence militaire accrue et l’air ahuri des Kashmiris quand ils nous voient. La majorité des touristes sont d’origine indienne mais on commence à y croiser quelques occidentaux. 

La vallée du Kashmir se distingue particulièrement du reste de l’Inde. D’abord par son climat qui y est merveilleux. Les Kashmiris sont fiers de nous dire qu’ils ont 4 saisons. En ce moment c’est l’été et comme il n’y a pas de mousson, la température est très agréable : soleil chaud et sec et nuit fraîche. Merveilleux ! Aussi, le paysage est magnifique : la ville de Srinagar est bâtie au pied des montagnes autour du lac Dal. Le lac est parsemé de centaines de houseboats accessibles par bateau (Shikaras) seulement. Les Shikaras rappellent particulièrement les gondoles italiennes mais version indienne c'est-à-dire avec ben du brillant et des couleurs vives. Les Shikaras-men nous offrent (ou nous harcèlent c’est selon) des tours du lac dans ces gondoles bollywoodiennes où  on peut se coucher dans les coussins et regarder vie passer sur le lac en laissant tremper sa main dans l’eau. Assez princier merci. Mais on trouvait qu’il manquait quelqu'un pour nous nourrir de dattes et nous faire du vent à l’aide d’une feuille de palmier … haha ! 



Il y a de la vie sur le lac Dal : on y croise les gens qui vivent sur les houseboats qui vont faire leurs courses, les shikaras qui vendent des cossins (avez-vous déjà vu un dépanneur sur l’eau ?),  les enfants qui reviennent de l’école, les touristes qui se promènent, etc. C’est assez surréaliste parfois. Pour la fête de Phil, on a passé quelques jours sur un houseboat «deluxe» où on était servis comme des maharajas  (ou un vieux couple de bourgeois anglais, c’est au choix. En tout cas, on a bu plein de thé). On s’est prélassés sur la véranda du bateau à observer la vie sur le lac et à se cacher sikhara-men qui voulaient nous vendre des boîtes en papier mâché. Si l’un de vous convoitait un tel objet, c’est le moment de se manifester ! Le paysage se marie bien avec le travail artisanal sur le houseboat : les gravures du bois, les lotus qui bordent l’embarcation, les exotiques géraniums (!) disposés sur le porche. Une image très agréable en sirotant une tasse de thé kashmiri   (cardamone, cannelle, safran, pas trop de sucre s’il-vous-plaît). Gras durs. On sait. 






La ville de Srinagar rappelle drôlement la Suisse avec ses maisons qui allient briques et structure de bois. Rien à voir avec l’architecture observée dans le reste de l’Inde. En même temps, on a aussi l’impression d’avoir été transportés dans un autre siècle. Les charrettes de bois tirées par des chevaux, les outils pittoresques faits par le forgeron, le style des maisons, etc. Le Kashmir est également reconnu pour ses jardins princiers qui datent de du 16eme siècle dont la tranquillité contraste avec le chaos de la ville. Les citadins viennent s’y reposer à l’ombre des gigantesques arbres pour admirer les fontaines, bassins et fleurs. Des jeunes filles sont même venues nous offrir des poires… 







Finalement, le Kashmir diffère du reste de l’Inde par sa religion. Ici les Hindous sont minoritaires et la plupart des gens sont musulmans. Pour ceux qui prévoient visiter un pays musulmans dans les prochains jours, voici quelques trucs appris lors de notre séjour au Kashmir lorsque l’on s’est retrouvé par inadvertance dans les escaliers menant à une mosquée. On a rapidement compris que quelque chose clochait en voyant les regards outrés des gens… Donc petits conseils pour éviter de brûler en enfer :
Toujours enlever ses souliers dans une mosquée (même dans les escaliers qui y montent) 
Éviter des courir dans les escaliers même si la plante de vos pieds est en train de décoller avec la chaleur. 
Couvrir ses cheveux des fois mais pas tout le temps (c’est pas clair quand encore… recherches en cours). 


On quitte demain matin à la première heure pour Leh, à 3500m en altitude. Quand un trajet de 200km peut prendre jusqu’à 18 heures de transport…