jeudi 29 septembre 2011

Anectode de l'Inde : Encore quelques brassières à brûler


Dans le bus entre Delhi et Rishikesh 
On vous l’a dit avant, les Indiens sont très curieux. D’innombrables fois dans une journée on se fait arrêter dans la rue, au restaurant ou peu importe où l’on est avec les même questions :

-          Which country ?
-          First time in India ?
-          How long in India ?
-          Do you enjoy it ?
Etc.

Par contre, on a aussi remarqué que 99% du temps, ce sont les hommes s’adressent à nous. Un moment marquant pour moi aura été dans le bus qui m’a amené vers Rishikesh, la seule et unique fois que j’ai pu avoir une conversation avec une femme indienne. J’imagine que le fait que nous étions les deux seules femmes dans l’autobus a dû contribuer à la briser la timidité.

Après m’avoir longuement observé dans la première moitié du voyage, elle est venue s’assoir avec moi pour la deuxième moitié. On avait 4 heures encore de voyage devant nous alors on a eu le temps de passer à travers les questions habituelles. Au bout d’un certain temps, elle me regarde, intriguée, et me demande

-          Qui vient te chercher à Rishikesh quand on arrive ?
-          Personne, je vais aller dans une guest house.
-          Tu ne connais personne en Inde ?
-          Pas encore non, je suis arrivée hier…
-          Et ton père, il te laisse voyager comme ça toute seule ?
-          Bien sûr, tu sais, il n’a pas vraiment le choix… Et puis, ce n’est pas la première fois que je voyage. Mes parents commencent à avoir l’habitude.
-          Ah bon ? Et ton mari, il te laisse voyager seule aussi ?
-          Mon copain vient me rejoindre mais entre temps, oui il me «laisse» voyager seule.
-          Vous n’êtes pas mariés ?
-          Non.
-          Bientôt ?
-          Eh bien… je… (j’abandonne l’explication sur le fait que je ne sais pas si on a l’intention de se marier un jour) sûrement, oui …
-          Donc c’est tes parents qui payent pour ton voyage.
-          Non. C’est moi.
-          Et ton copain, il paye pour ton voyage ?
-          Non. En fait, en partie, c’est plutôt moi qui paye pour lui

Et puis je vois dans ses yeux l’incompréhension totale : c’est quoi ce pays de fous où les femmes ne sont pas mariées à 25 ans, décident pour elles mêmes et payent pour leur dépense et celles de leur mari ??? 

mardi 27 septembre 2011

Surf n' turf


De retour de trek ! On a plein de trucs à vous raconter ! Mais on va d’abord commencer par nos aventures dans la jungle népalaise. Hé oui, le Népal ce n’est pas juste des montagnes et des temples, il y a aussi la jungle dans le sud du pays. En tout cas, nous on le savait pas avant d’arriver !  


On s’est dit que tant qu’à descendre des montagnes vers les plaines du sud, on pourrait prendre la voie rapide, soit une rivière. Ni l’un ni l’autre n’avions essayé le rafting avant mais comme on ne fait pas les choses à moitié, on a décidé de se lancer pour une expédition de 2 jours sur la rivière Trisuli qui descend de Kathmandu vers le parc national de Chitwan.  On s’est trouvé une équipe de rafteurs qui voulaient bien organiser ça pour nous et on s’est lancés sans trop se poser de question. On a commencé à se remettre un peu en question en arrivant devant la rivière blanchie par les courants. Il faut mentionner que la mousson vient juste de se terminer (ou est en voie de…) et que les rivières sont gonflées à bloc… En bon insouciants, on s’est lancés quand même dans le courant (pas sans quelques palpitations cardiaques) et sans le savoir, on a affronté des rapides R4 et R5 (très forts). Mais bon, avec une bonne équipe, ça ne paraît pas si intense. En fait, c’est si drôle ! On a adoré l’expérience et on a rie du début à la fin. Il faut dire qu’on a eu la chance de tomber sur une équipe de jeunes qui ont décidé de nous en donner pour notre argent. On a pu se laisser dériver dans la rivière aux côtés du raft, on a fait chavirer par exprès l’embarcation à plusieurs reprises pour le plaisir de tomber dans les rapides et d’être «secourus» par des kayaks. Tomber dans un rapide, ça peut être légèrement paniquant quand tu te fais tellement brasser que tu ne sais plus trop où tu es mais il y avait toujours des mains expertes pour nous ramener rapidement dans le bateau. Entre les moments d’intensité, on se laissait dériver avec pour vue les montagnes couvertes de végétation luxuriante et de rizières en terrasse de part et autre de la rivière.



On a campé dans une tente sortie tout droit des années ‘70 en plein milieu de nulle part dans ce paysage magnifique. On a eu la chance d’être les seuls étrangers dans une équipe exclusivement népalaise et on a pu s’immerger dans la culture locale pour une soirée. Le raksi (alcool frelaté qui a un léger goût de vinaigre de riz) a aidé à délier les langues et on a essayé de les suivre de peine et de misère alors qu’ils chantaient des chansons et jouaient de la musique. On s’est répété qu’il ne faut pas avoir peur du ridicule quand ils nous ont convaincus de danser avec eux ! C’est le cœur gros qu’on s’est séparé le lendemain après-midi alors que l’on est arrivé à Chitwan.


Chitwan, c’est le côté inconnu du Népal. C’est le parc national où on a le plus de chance de voir des animaux sauvages en Asie. Et pour ça, on a été servis. Surtout quand on a croisé 2 rhinos qui broutaient paisiblement sur les berges de la rivière. Plus tard, on a appris qu’ils étaient là à tous les jours mais bon… ça ne brise pas la magie du moment où on pensait qu’on était tellement exclusifs. Chitwan se caractérise par  ses éléphants domestiques qui sont utilisés comme moyen de transport. C’est assez inusité de voir quelqu’un passer à dos d’éléphant tout bonnement dans la rue. Nous on se pâmait complètement et ça faisait rire les locaux pour qui un éléphant c’est aussi commun qu’un chien ! On a particulièrement tripé sur le petit éléphanteau de 4 mois qui avait un kick sur Phil. On n’aura pas vu de tigres (une chance dans le fond… pas sûrs que t’as envie de te retrouver face à face avec un tigre dans la jungle), ni de gharial (type de crocodile) mais on aura socialisé avec les sangsues le temps de notre séjour. On est repartis de Chitwan vers Pokhara avec quelques litres de sang en moins mais bien contents de notre expérience.






lundi 19 septembre 2011

Après l'Inde, le Népal (insérez ici un soupir d'aise)


Kathmandu, Népal

Aux dernières nouvelles, on était en Inde et on s’en allait profond dans le nord-est…  Mais bon, on change d’idée comme on change de bobettes (bon, peut-être qu’en voyage on change pas de bobettes si souvent que ça, mais on se comprend) on est rendu au Népal. D’ailleurs, on se demande pourquoi on n’y avait pas pensé avant.  Le Népal, c’est l’Inde mais en moins intense. 970 millions de personnes en moins, ça fait une différence : ça sent meilleur, c’est plus propre et c’est plus zen. C’est comme des vacances dans un voyage. Quoiqu’on n’a pas été inactifs ! On a pas mal de choses à vous raconter. Désolés d’ailleurs de l’interruption des messages du blog, ça va paraître absurde mais on n’a pas eu le temps…

Dès notre première journée à Kathmandu, on a compris que quelque chose de spécial se passait. Les temples anciens qui forment une place piétonne au centre de la ville se sont remplis de gens et des statues géantes de dieux ont été érigées sur la place. À notre grande surprise, on a assisté à des sacrifices d’animaux. Soit dit en passant c’est vraiment gore un sacrifice d’animal. Y’en a du sang dans un bœuf !! C’est légèrement traumatisant comme expérience. Surtout quand les pattes de l’animal continuent à bouger après que la tête ait été coupée… Le lendemain au coucher du soleil, notre intuition s’est confirmée alors que l’on se promenait dans les ruelles. Quelques personnes marchaient avec des petits lampions et pour des raisons obscures ont a décidé de les suivre. Les quelques personnes, sont devenues une dizaine, puis une cinquantaine, puis une centaine. C’était magique ! Pendant cette soirée, on les a suivi à travers tous les lieux de culte de Kathmandu (et Dieu sait qu’il y a en a une tonne !!!) des temples indous, aux temples bouddhistes, en passant pas les mosquées et les églises. Chaque temple avait disposé des offrandes sous forme de nourriture et les gens allaient y déposer leur lampion. Pour que la foule suive le même chemin, des lampions étaient déposés sur le sol (et volés dans la minute suivante par des enfants coquins qui se faisaient des réserves devant leur maison !). La ville en entier s’est illuminée de ces lampions faits de beurre et les gens ont chanté dans les rues. En posant des questions, nous avons compris que cette procession vise à accompagner l’âme des personnes décédées dans la dernières année afin qu’elles trouvent la paix. Et comme tout le monde a des morts, cette marche n’a pas de religion. Nous avons donc eu une visite «guidée» de Kathmandu à la lueur des chandelles.

Tête de boeuf



Dans les jours qui ont suivis,  nous avons bravé le chaos routier de Kathmandu à bord de notre scooter. Ici c’est simple, la seule loi qui prévaut sur la route est celle du plus fort. On salivait à l’idée d’abuser du klaxon pour se venger pour toutes les fois où ça nous a cassé les oreilles. Au Népal comme en Inde, le klaxon est l’élément le plus important sur un véhicule et les gens ont développé un vrai langage. Un ptit coup pour s’annoncer aux piétons et aux vélos. Un long coup pour saluer une connaissance. Un coup ininterrompu pour annoncer qu’on tente un déplacement. Un coup dans le vide pour s’assurer qu’on existe encore. Pour nos oreilles de nord-américains, c’est insupportable. Donc, on rêvait de vengeance mais, comble de malheur (karma is a bitch), notre klaxon ne fonctionnait pas !  Mais bon, on s’égare… Donc à bord de notre scooter, on a pu inhaler des tonnes de poussières et visiter les temples des villes avoisinantes. On vous en met plein de photo parce que c’était assez spectaculaire. Dans le village de Bakthapur, on croise un temple à tous les coins de rues entre les femmes qui tricotent dans leur entrée ou puisent de l’eau au puit (!), les hommes qui jouent aux échecs et les récoltes et les pots de terre cuite qui sèchent sur la place publique. Pendant un instant on a reculé dans le temps.

Durban square, Katmandu


Braktapur

















Le Lonely Planet décris Kathmandu comme le Disneyland des voyageurs. On a vite compris pourquoi. Il y en a pour tous les goûts : trekking, bungee, rafting, parapente, temples, magasinage, magasinage et magasinage. Après 2 mois et demi de temples, on a décidé d’aller voir plus de temples. Et maintenant on est surtemplés. Le seul remède étant l’abstinence pour quelques temps, on s’est tournés vers les activités à sensations fortes.

On (en fait Phil) a décidé de commencer avec le Bungee. On s’est rendu à quelques minutes de la frontière de la Chine pour atteindre le deuxième plus haut site de bungee au monde : un pont en fils de fer situé à 160 mètres dans les airs au-dessus d’un rapide enclavé dans une gorge. C’était assez impressionnant comme location. Moi j’ai eu peur juste à traverser le pont mais bon je laisse Phil vous raconter son expérience.

 C’est difficile d’anticiper l’expérience les jours précédents. À l’arrivée, on se doit de traverser le pont afin d’atteindre les aménagements. Eh! C’est très haut, mais sans plus. La vue est absolument magnifique. Après un p’tit briefing, c’est le moment de retourner au pont, mais cette fois ce n’est pas pour jeter un simple coup d’œil au paysage. Curieusement, le stress n’arrive pas encore à m’atteindre. Je suis plutôt nerveux. J’anticipe le moment, j’ai hâte. Un premier saute, un deuxième enfile le harnais et un troisième (hein! c’est moi le troisième) doit aussi se préparer. Ok c’est ça le stress, en plus il double lorsque le moment arrive et il arrive vite. On a droit un compte de trois pour sauter, pas de 4 5 ou 6. Les pieds au rebord de la plateforme on est « prêt » à sauter. La tête vers le bas, l’accélération et le vent me fais réaliser ce qui ce passe. C’est absolument génial et je constate que je suis en train de crier ma vie. Après coup, toujours sur l’adrénaline je n’ai pas pu résister à l’envie d’essayer le swing. Grosso modo, il s’agit de sauter attaché à une corde d’escalade et de s’y balancer comme Spider Man à 150 km/h sur un arc de 240m et ce après une chute libre de 100m. Eh là je constate que non seulement je cris encore ma vie, mais qu’en plus j’ai les jambes qui courent dans le vide en espérant je ne sais quoi (surement me sauver!). C’est encore meilleur comme sensation et j’aurais pu faire ça toute la journée, mais toute bonne chose a une fin. Il fallait tout de même se préparer pour l’expédition de rafting du lendemain (c’est dur la vie!).          







On vous revient pour vous raconter notre expédition dans la jungle népalaise, pour le moment on quitte pour 10 jours en plein cœur de l’Himalaya pour un trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna. On pense à vous mais pas trop (on est pas mal occupé tsé J). xxx

dimanche 11 septembre 2011

Anecdote de type on prend tous un train...


254-6011

-blarrr  bla bla bla blarrr…
-Sorry! Noémie peux-tu me traduire s’il-te-plaît?
-Il te demande d’où tu viens
-Ah! Siliguri.
-Non pas la ville d`où on arrive, mais ton pays.
-Ah! Canada

Bon ça m’arrive d’être un peu perdu, mais dans le cas présent c’est plutôt mon anglais qui fait défaut. En général, j’ai aucune difficulté à suivre une conversation et d’y participer à petite dose, mais en Inde c’est une autre histoire. Ici je ne cherche pas à me trouver une excuse, toutefois  il faut tout de même admettre que leur accent est plutôt particulier. En général je crois qu’ils me parlent en Hindi et certains ont tendance à ajouter des « r » à chaque deux mots. J’ai heureusement trouvé une solution à mon dilemme, une traductrice personnelle. NOÉMIE. Si je ne lui demande pas directement elle est capable de voir le néant dans mes yeux et intervient tel un super héros qui cour à ma rescousse.  

En Inde les gens s’adressent à  l’homme. En fait les hommes s’adressent aux hommes et les femmes, ben les femmes on les voit très peu et sont généralement discrètes. L’homme y est roi, ce qui fait ressortir mon côté primate. On est donc sur La planète des singes sans la statue de la liberté enfouie dans le sable. Quoique la liberté existe mais elle est également un peu enfouie dans le sable.  Eh! Je m’égare en peu.

La conversation précédente a eu lieu dans le train entre Siliguri et Guwahati ou nous étions littéralement le centre d’attraction du wagon. Lorsque les gens s’adressent à moi, ils comprennent rapidement que Noémie doit traduire, ils lâchent prise et l’interrogent directement. Mais cette fois a été l’exception à la règle. Nous venions depuis peu de démarrer que la conversation est née.

Bien avant lorsque nous soyons entrés dans le wagon, on sentait une multitude de regards posés sur nous. Est-ce qu’un tigre du Bengale nous suit! Non je crois que c’est seulement nous qui causons cette intrigue. Une première question surgis de la bouche de Tom Selleck. Il est ici important de préciser qu’il y a beaucoup de Tom Selleck en Inde, en fait la grosse moustache bien épaisse y est très populaire et avec plus d’un milliard d’individus ça fait énormément de moustaches et donc de Tom Selleck. On a même vu un enfant faire l’acrobate avec une moustache dessinée au crayon. À mon arrivée, j’ai cru qu’ils suivaient massivement le mouvement movember, mais j’ai  vite compris qu’ils vouaient un culte à ce cher Tom. Il m’a posé les questions classiques : d’où on vient, qu’est-ce qu’on fait dans la vie, etc. Si on oublie ma confusion, les deux premières questions sont formellement simples à répondre. C’est le « etc. » qui me pose problème. Malgré qu’il n’y avait aucun doute dans mon expression faciale que je ne comprenais absolument rien et qu’en plus je lui mentionnais à chaque question : « one minute please, I need Noémie to translate », il a pris un certain temps avant de lâcher prise. Il aurait pu simplement s’adresser à Noémie. Mais non. J’étais comme un beau zèbre bien maladroit qui s’est fait attrapé par le lion affamé. Il avait en conséquence la tâche de traduire les questions en Hindi qui trottaient dans la tête des autres témoins. Comme je l’ai mentionné précédent j’ai tendance à confondre l’Hindi avec l’anglais. Voilà un autre élément perturbateur qui s’ajoutait à mon air confus.
Noémie a développé une technique remarquable pour se sortir de ce genre de situation. Elle n’est pas infaillible  mais astucieuse et bonne actrice.  Avec tout le vacarme créé par le train (on était en classe très très économique soit doté de hublots non vitré en plus d’être collé sur la locomotive conduite par un « freak » du chou-chou) on n’entendait pas grand-chose. Elle faisait donc semblant de comprendre en répondant d’un joli sourire et d’un ok de la tête qui rendait la chose très convaincante (Just smile and nod). J’ai depuis pratiqué la technique et je crois même que je dépasse le maître.  À mon retour je vois une belle carrière d’acteur qui m’attend. Attention à toi Jared Leto, j’arrive!

Tranches de vie indiennes


Cette semaine, autour d’un bon poulet au beurre, on discutait de notre blog. On se disait : c’est ben l’fun de décrire où l’on va et les activités que l’on fait mais ça ne commence même pas à décrire l’expérience que l’on vit en  Inde. En fait, entre deux bouchées de naan, on se faisait remarquer que, beaucoup plus que le «sight-seeing», ce qui caractérise notre expérience de l’Inde, ce sont les moments qui nous semblent anodins lorsqu’on écrit le blog : les rencontres dans le bus, les rides de vélos-taxis, les moments d’incompréhension, etc. On a donc décidé d’ajouter un nouveau type d’entrée dans le blog dans lequel on vous raconterait ces anecdotes comiques, frustrantes ou absurdes que l’on vit à tous les jours. Plutôt que de les écrire ensemble comme on le fait pour la description des endroits que l’on visite, on racontera séparément les moments qui nous ont chacun le plus marqué.