la suite ?
Pour suivre le voyage de deux curieux a travers le sous-continent indien, la Chine, l'Australie et l'Asie du sud-est
lundi 17 décembre 2012
samedi 23 juin 2012
Made in Lombok
Tetebatu, île de
Lombok, Indonésie
Les rizières et les plantations
de tabac se succédaient alors que nous montions vers Tetebatu, petit village
niché sur les pentes du volcan Rinjani. Celui-ci est le deuxième volcan le plus
haut d’Indonésie. Et il est gigantesque. Occupant un peu plus de la moitié de
l’île, il est visible de partout à Lombok moyennant une journée sans nuage.
Après l’expérience Bromo, nous avons un
peu perdu l’envie de monter les volcans. Alors on se contente de les regarder
d’en bas et on les trouve bien jolis comme ça. C’est pourquoi nous avons décidé
d’aller passer quelques jours à Tetebatu, question de regarder le Rinjani d’en
bas et de profiter de la nature autour qui est majestueuse.
Nous nous sommes basé dans une
toute petite guest house (Cendrawasih) posée en plein milieu des rizières et
dont les petits bungalows imitent les maisons traditionnelles Sasak. Par
contre, contrairement aux maisons sasak, leurs fondations n’étaient pas
composées de boue et de bouse de vache. Un calme plat régnait dans le village
qui voit peu de
touristes débarquer en dehors des mois de juillet et août (la haute
saison en Indonésie) et nous étions heureux que le chien et le chat de la guest
house nous tiennent compagnie. Même les quelques restaurants du coin étaient
fermés en attendant les touristes et nous avons dû user de persuasion pour
pouvoir manger le soir. Comme d’habitude, nous ne passions pas inaperçus dans
le village et cette fois, cela a joué en notre défaveur. En se réveillant le
premier matin, nous avons constaté que quelqu’un avait tenté de forcer notre
motobike en y enfonçant un tournevis. Comme le chien s’est mis à japper (ça nous a réveillé mais nous
n’avons pas réalisé ce qui se passait), la personne a dû se dépêcher et son
outil s’est cassé et est resté coincé dans le contact. Joie. Le jeune employé
qui fait office de réceptionniste/cuisinier/personnel de nettoyage de la guest
house était mortifié de la situation et s’est démené pour trouver quelqu’un
avec un pick-up pour transporter notre
machine jusqu’à la ville la plus proche pour qu’un serrurier règle notre
problème.
Guest house dans les rizières |
Notre bungalow sasak |
Mon ami le chat |
Nous sommes donc partis à pied
vers des chutes situées quelques kilomètres plus loin. Pour s’y rendre, nous
traversions des jolies rizières, des rivières glacées et des petits villages
bien tranquilles. Au dernier village avant d’entrer dans le parc national, nous
sommes passés devant une école où les enfants étaient en récréation.
Comme d’habitude, les enfants se sont mis à nous crier tous les mots en anglais
qu’ils connaissent. Des fois ça peut donner un
enfant qui veut te demander ton nom et qui s’exclame plein
d’enthousiasme : « Hello, my name is ! ». On rigolait bien quand
le professeur est arrivé et nous a barré le chemin :
-
Stop here!
-
Euh… Y a-t’il
un problème monsieur ?
-
Non. Maintenant, entrez dans l’école, mes élèves vont pratiquer leur anglais.
-
Euh… d’accord ?
En nous voyant entrer dans la
cours d’école certains des plus jeunes sont allés se cacher mais la plupart
étaient surexcités. La classe s’est bondée d’un seul coup et les plus
vieux (dont c’était la classe)
essayaient de chasser les petits qui,
curieux, s’étaient massés un peu partout (dans les coins de la classe,
aux portes, aux fenêtres…). Nous étions ravis et mal à l’aise à la fois. Une
fois le calme revenu, les étudiants ont commencé leurs habituelles questions et
nous, debout devant le tableau noir, on essayait de répondre en se faisant comprendre. On
mimait beaucoup et ça rigolait bien dans la classe. Nous avons fini par
repartir une heure plus tard après une longue séance photo. Les étudiants sont
sortis pour nous faire des « tatas » pendant qu’on continuait notre
chemin vers les chutes. Nous les avons atteintes après une autre heure de
marche dans la jungle. Comme elles ont la réputation de stimuler la croissance
des cheveux, Phil en a profité pour faire une petite saucette dans leurs eaux
glacées. On vous dira si ça a marché.
Trouvez Noémie! |
Phil test les propriété de la chute de Tetebatu. |
Au retour, nous avons retrouvé
notre motorbike qui nous attendait, tout beau. C’était ni vu, ni connu (heureusement,
parce qu’à Lombok, les assurances sont inexistantes…) et notre guest house,
dont le personnel était vraiment désolé que ce se soit passé chez eux, ont pris
en charge les coûts. Cela tombait à point puisque nous avions prévu de visiter
les villages avoisinants le lendemain pour admirer (et peut-être acheter, qui
sait) le travail des artisans de la région
Nous avons fait notre premier
arrêt à Loyok, village réputé pour le travail du bambou tressé. Nous nous
sommes arrêtés dans un petit atelier en plein milieu des champs de tabac. La
dame qui nous a reçu n’avait pas eu de visiteurs depuis longtemps (c’est la basse saison…) et était vraiment
heureuse de nous voir. Elle nous a fait assoir et nous a préparé du café et des
bananes frites avant de montrer comment elle tisse le bambou pour en faire des
sacs, des paniers, des bagues, etc. en s’arrêtant de temps en temps pour
flatter les cheveux de Noémie (!). On vous demande, comment on est supposé
réagir quand une dame vous caresse les cheveux en vous expliquant comment
tresser un panier. On était morts de rire. Quand nous sommes repassés le
lendemain pour prendre des objets que nous avions commandé, elle nous attendait
avec du café, des papayes, des craquelins et un dessert maison. On en est
ressortis en roulant. Nous avons fait notre deuxième arrêt à Pringgasela pour
voir les étoffes tissées à la main avec le coton de la région filé et teint
dans le village. Encore une fois, nous avons été reçus avec du café et de
bananes frites. Avoir su, on aurait sauté le petit déjeuner… Les femmes étaient
encore une fois ravies de nous faire essayer le processus du tissage moyennant
un pourboire (mais ça, tu le comprends après que tu te sois installé…).
Finalement, nous sommes passés par Masbagik Timur pour voir les potiers à l’œuvre.
Sur l’île de Lombok, les potiers utilisent une argile noire qui est tout simplement magnifique. Heureusement, ils
ne nous ont pas reçus avec plus de bouffe. Nous
sommes repartis chargés comme des mules en se demandant comment on
ferait pour transporter tout ça pendant
le prochain mois…
Confection d'un pot. Ça n'a pas pris plus de 5 minutes |
Confection de lait de coco. Elle utilise des feuilles de papaye. |
Terre cuite noire |
Tentative de tisser |
Je sais tisser. Je suis une dure à cuire |
Nous avons complété notre tour de
Lombok en suivant la route qui contourne
le volcan par l’est pour finalement rapporter notre motorbike à Senggigi après
12 jours de road trip autour de Lombok. Nous avons adoré notre expérience et
planifions déjà un futur retour dans le coin
pour mieux visiter l’ouest. En attendant, nous nous
embarquons pour Gili Meno, une des trois îles Gili au nord-ouest de
Lombok que l’on surnomme aussi les perles de Lombok.
Libellés :
Indonésie
Pays/territoire :
Tetebatu, Sikur, Indonésie
vendredi 22 juin 2012
La grande évasion
Kuta, île de Lombok, Indonésie
C’est à la hâte que nous avons
fuit les foules propettes de Bali en direction de Lombok dans l’espoir d’y trouver un meilleur avenir. Comme
deux réfugiés qui quittent leur
territoire c’est à bord de notre rafiau que nous avons pu traverser les 25 km
qui séparent les deux îles. L’embarcation en question est tout de même un gros
traversier chargé de plusieurs camions, motos et passagers. Mais malgré tout,
il ballotte sur les vagues comme une
vulgaire coquille de noix tout en prenant quatre heures pour compléter cette
courte traversée. On vous invite ici à effectuer ce simple produit croisé afin
de déterminer la vitesse de croisière : (4x60) ÷ 25km = vitesse très très
lente.
Une fois que nous avons touché
terre nous nous sommes dirigés vers Senggigi. En chemin, nous avons vite fait
d’observer que Lombok est beaucoup moins développée que sa voisine en
voyant les locaux qui se déplacent
encore sur des charrettes tirées par des chevaux. Et non, ce n’est pas un mode
de transport pour touristes comme dans le vieux Montréal, mais
plutôt un taxi à prix modique. Les temples hindous qui sont omniprésents
à Bali ont laissé place aux mosquées dont la plainte lancinante résonne à toute
heure de la journée (le premier appel à la prière a lieu autour de 4h du matin.
Au début, ça surprend).
18 heures, c’est tout ce que l’on a laissé comme
chance à Senggigi. Soit le temps de
trouver une chambre pour la nuit et une
mobylette à bas prix pour un temps d’utilisation indéterminé. Comme prochaine
cible, nous avons choisi la région de Kuta, au sud de Lombok. Elle est décrite
comme un petit bled bordé de majestueuses plages turquoises et habité par une population de pêcheurs.
Enfin, tout pour faire rêver, mais pas seulement nous. Également une firme de
développement de Dubaï qui souhaite en
faire un « sud bali » number 2. Malgré que l’aéroport de l’île a
été déplacé en conséquence à proximité de Kuta, le projet bétonisation a été
mis en suspend pour diverses raisons et c’est avec grand bonheur et soulagement
que nous avons trouvé Kuta tel que décrit. Étalée sur plus ou moins trois rues,
elle est jusqu’à présent dénuée de Ritz Carlton et compagnie et est habitée par
une population bien tranquille qui vie essentiellement du tourisme et de la
pêche. Ses plages sont fréquentées surtout par les surfeurs qui y vont pour l’amour du sport et non pour celui de
leurs pectoraux savamment bronzés
Parce que nous étions vraiment
dans un « mood » sauvage, nous avons élu domicile à Gerupuk, un petit
village de pêcheurs à quelques kilomètres à l’est de Kuta. Nous nous sommes
installés dans une des trois guest houses du village. Nous avons choisi celle
qui avait un grand balcon qui donne
sur la mer pour observer le
va-et-vient des bateaux et les enfants qui
jouent sur la plage en fin d’après-midi (Tomy Homestay). Les vagues
parfaites qui cassent au large attirent des surfeurs d’un peu partout dans le
monde mais l’ambiance est encore très très tranquille. Surtout le soir, quand
les surfeurs repartent vers Kuta et qu’il ne restait plus que nous et une poignée d’autres ermites. Et le surf
au large était génial. Lorsque vous prenez
une vague, le plus difficile n’est pas de la surfer jusqu’à sa belle mort, mais plutôt de l’abandonner avant
afin de ne pas nager une éternité pour éventuellement en reprendre une
nouvelle.
Pendant notre séjour dans le sud de Lombok, ce n’est
pas la plage de Kuta qui nous a inspiré mais plutôt les villages et les petites
plages tout autour que nous avons visité à bord de notre scooter. Nous avons
passé peu de temps sur la plage de Kuta où nous étions attristés par les
enfants des villages Sasak avoisinants nous abordaient avec des bracelets et
autres breloques à vendre. Avant même que nous ayons signifié que nous n’étions
pas intéressés, ils partaient la machine :
-
Hello !
-
How are you ?
-
Where are you from ?
-
Where do
you stay ?
-
What’s your name ?
Et après avoir eu toutes ces
informations, il pose l’ultime question :
-
Buy
bracelet from me? Very cheap!
Et là, il argumentera jusqu’à ce
que mort s’en suive. Souvent on se demande si cette approche de vente est une
tactique pour forcer le « client » à engager la conversation ou si
c’est seulement parce qu’il serait considéré impoli ici d’essayer de vendre des
objets à quelqu’un sans avoir eu un minimum de conversation avec lui. Peu
importe pourquoi, à la longue, c’est définitivement irritant. Et le principe de
faire travailler des enfants nous dérange
profondément. Après avoir discuté avec quelques uns de ces apprentis
vendeurs sous pression, nous avons appris qu’ils viennent à Kuta tous les jours
après l’école et y restent jusque tard
en soirée pour vendre leur camelote. La moitié de leur gain va à l’homme qui
les transporte et organise le tout. Voilà qui est un effet bien pervers du
tourisme sur une région. À Gerupuk, le village où nous avons élu domicile, les enfants jouent sur la plage
après l’école plutôt que de vendre des cossins aux touristes sur la plage. Mais
à Kuta, où
le tourisme abonde, certains ont constaté que les enfants pouvaient rapporter
de l’argent et ont décidé d’exploiter cette avenue. De notre côté, on refuse
d’encourager ces agissements et nous
n’achetons rien aux enfants. Question de principe.
Nous avons donc mis notre temps
et nos énergies à visiter les villages et les plages avoisinantes. Notre
scooter nous a permis non seulement de résider à l’est de Kuta mais également
de visiter l’ouest où l’on a observé un décor époustouflant. Du haut des collines
sur lesquelles nous nous laissions guider peu à
peu, apparaissaient des bribes d’océan d’un bleu profond. La route qui
est dans un état atroce a vite fait de rebuter
la grande majorité des voyageurs à l’exception des surfers avides de sensations
fortes qui se dirigent vers la plage de Mawi pour ses énormes vagues et ceux
qui cherchent les coins reclus. Les touristes étant rares sur ce chemin, nous
faisions sensation sur la route. Les
réactions allaient de « Hello » retentissants, à des enfants qui courent derrière nous en criant « bule, bule » (qui
veut dire occidental) ou de regards
ahuris, la bouche légèrement ouverte. Noémie
assise à l’arrière se sentait comme une vraie rock star en envoyant la main
à tout
ce beau monde pendant que Phil
conduisait la limousine à deux roues.
deux roues. Notre récompense
après cette route chaotique fut Selong Belanak, une
magnifique plage déserte à 28 km à l’ouest de Kuta. La plage est nichée au
creux d’une baie devant un longue rangée de palmiers qui reflètent doucement le
soleil. À une extrémité, quelques bateaux de pêcheurs et un minuscule
restaurant où la dame cuisine un excellent
poisson grillé que nous avons dégusté sur la plage.
Quoi de mieux que revenir d’une plage paradisiaque et
de savourer en soirée un excellent crabe, ou
plutôt un monstre des mers, à la
sauce chili. Ce fut sans aucun doute dans notre Top Ten des plus grands délices de ce voyage. D’ailleurs on regrette amèrement de ne pas
avoir volé la recette de sauce du chef.
Bref, nous étions si bien dans le
sud de Lombok que nous avons eu du mal à
quitter. Au bout d’une semaine, nous
avons réalisé que le retour approchait
grandement : plus qu’un mois de
voyage. Nous avons donc fait
nos sacs une nouvelle fois et
avons mis le cap vers les pentes du volcan Rinjani.
Tanjun An |
Tajun An |
Tajun An |
Tajun An |
Tajun An |
Les pêcheurs de Gerupuk |
Gerupuk |
Les enfants sur la plage de Gerupuk |
La Baie de Kuta, vue de l'ouest |
Selong Belanak |
Selong Belanak |
Phil rentre du surf |
Village sasak de Sade |
Libellés :
Indonésie
Pays/territoire :
Lombok, Indonésie
mardi 19 juin 2012
Les deux côtés de la médailles
Ubud, île de Bali,
Indonésie
Suite à notre expérience
perturbante sur le volcan Bromo, on rêvait des plages et des temples de la mythique
île de Bali. Donc, après la visite du volcan Ijen, nous nous sommes entassés dans un bus en direction de
Bali. Comme le bus était plein, nous avons fait le trajet de 4 heures debout
dans l’allée. Le bus traversait Bali d’ouest en est, le long de la côte sud.
D’un côté, l’océan Indien avec ses plages de sable doré et ses vagues déchaînées.
De l’autre côté, les rizières entrecoupées de temples hindous décorés de fleurs
avec des statues et des sculptures élaborées. Puis en arrière-plan, un volcan
dont le sommet se cache dans les nuages. À travers tout cela, des femmes en
sarong portent des paniers sur leur tête. Bali nous semblait presque
surréaliste tellement elle est jolie.
Les rizières de Ubud |
Le riz juste avant d'être récolté |
On dirait qu'on m'a posé sur un décor. |
Puis, plus vers l’est nous avons
commencé à voir un autre type de paysage. Les hôtels, les restaurants et les
boîtes de nuit mur à mur bloquent la vue de la mer. Les villas se dressent dans
les rizières. La route, se borde de publicités pour tel ou tel resort, pour un
parc safari, pour des tours à dos d’éléphants ou des « écotours à vélo
dans les rizières ». La route est étroite, la circulation est dense et les
camions, bus, motos, voitures se suivent
pare-choc à pare-choc. L’air est presque irrespirable, saturé de la
fumée des pots d’échappement (qui ici n’ont pas de système anti-pollution). Dans
les rues, on voit des touristes en micro-short et haut de bikini avec leurs
copains aux cheveux savamment décolorés, planche de surf sous le bras, board
shorts et torse nu. Il y a aussi le type
rouge homard avec une chemise à fleurs. Bali nous semblait pas mal moins jolie
vue sous cette angle.
Arrivés à Denpasar, nous avons donc
fuit le sud de Bali et mis le cap pour
Ubud. Située dans les terres entre les rizières et la jungle, la ville
de Ubud est sensée représenter le cœur culturel et artistique de Bali. En
s’éloignant des plages du sud, nous avions espoir que la situation s’améliore
un peu. Heureusement ce fut le cas. L’architecture y est particulièrement
inspirante : les maisons ressemblent à des temples avec des sculptures,
des statues un peu partout et des jardins ombragés avec des fleurs colorées.
Les Balinais, qui sont majoritairement de religion hindouiste, sont très
croyants. Les gestes religieux posés dans le quotidien sont presque poétiques. Le
matin, les femmes déposent des offrandes devant les maisons et les commerces
qu’elles transportent sur leur tête dans des paniers tressés de bambou. Ces
offrandes se composent généralement d’un peu de riz avec des fleurs et de
l’encens posé dans un panier de bambou ou dans une feuille de palmier. Elles
sont supposées nourrir les mauvais esprits et ainsi les garder loin des maisons.
Généralement ce sont les chiens qui les mangent et vers 12h on en retrouve
partout dans les caniveaux. En fin d’après-midi, le ciel se couvre de
cerfs-volants et on entend en bruit de fond le son des sifflets qui ont été
posés dessus afin d’attirer l’attention des dieux sur les prières.
Vue sur le jardin de notre guest house |
Une offrande dans notre entrée |
Mais malgré tout ça, Ubud n’a pas
été un coup de cœur pour nous. Trop
d’éléments nous ont dérangés. D’abord l’omniprésence de cette communauté
«d’expats » qui possède les beaux hotels, les boutiques de vêtements
tendance, les studios de yoga, les villas et les beaux restaurants. Les expats
sont partout en Asie mais c’est particulièrement flagrant à Ubud (et dans le
reste de Bali également) où ils sont légion. Nous n’avons pas de problème avec les
expats en soit mais dans une ville où l’on vient pour s’imprégner de l’ambiance et la culture
Balinaise, on a parfois l’impression de n’avoir à faire qu’avec des étrangers. Aussi tout ce racket autour de ce qui attire
les touristes : partout on nous offre d’assister à un spectacle de danses
traditionnelles ou de participer à une cérémonie funéraire de crémation d’un
corps (qui voudrait avoir des touristes avec des caméras pour des funérailles,
sérieusement?!).
En fait, nous avons un peu
l’impression que Bali est en train de s’étouffer dans sa propre popularité. Ce
qui a fait la renommée de Bali et qui a attiré ici les touristes depuis les
années 30 (Oui,oui!) est en train de disparaître peu à peu. Les fameuses
rizières disparaissent tranquillement, vendues à des promoteurs immobiliers qui
y construisent des villas pour les étrangers. Les plages s’érodent peu à peu
suite à la bétonisation du littoral et à la destruction des barrières de
corail qui est utilisé comme matière
première pour faire ce même
béton. Enfin, la fameuse culture balinaise se commercialise. Mais en même temps, on ne peut que comprendre
les Balinais qui souhaitent travailler dans l’industrie du tourisme, beaucoup
plus payante et moins éreintante que la culture du riz. Bref, c’est un bilan
très partagé que l’on tire de notre courte expérience à Bali. D’une part, on
voit la beauté et la poésie partout, mais d’autre part on voit le monstre du
développement touristique sauvage et de masse qui menace l’esprit même de Bali.
On nous affirme que l’est et le nord de lîle
sont moins touchés par ce phénomène. Nous
espérons de tout cœur que c’est vrai. En attendant, nous avons décidé de
fuir vers l’île de Lombok, plus à l’est. Nous reviendrons à Bali pour notre
dernière semaine en Indonésie puisque nous devons y prendre l’avion pour
Bangkok. On vous reparlera alors de l’est et du nord.
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