samedi 23 juin 2012

Made in Lombok


Tetebatu,  île de Lombok, Indonésie

Les rizières et les plantations de tabac se succédaient alors que nous montions vers Tetebatu, petit village niché sur les pentes du volcan Rinjani. Celui-ci est le deuxième volcan le plus haut d’Indonésie. Et il est gigantesque. Occupant un peu plus de la moitié de l’île, il est visible de partout à Lombok moyennant une journée sans nuage. Après l’expérience Bromo,  nous avons un peu perdu l’envie de monter les volcans. Alors on se contente de les regarder d’en bas et on les trouve bien jolis comme ça. C’est pourquoi nous avons décidé d’aller passer quelques jours à Tetebatu, question de regarder le Rinjani d’en bas et de profiter de la nature autour qui est majestueuse.

Nous nous sommes basé dans une toute petite guest house (Cendrawasih) posée en plein milieu des rizières et dont les petits bungalows imitent les maisons traditionnelles Sasak. Par contre, contrairement aux maisons sasak, leurs fondations n’étaient pas composées de boue et de bouse de vache. Un calme plat régnait dans le village qui  voit peu  de  touristes débarquer en dehors des mois de juillet et août (la haute saison en Indonésie) et nous étions heureux que le chien et le chat de la guest house nous tiennent compagnie. Même les quelques restaurants du coin étaient fermés en attendant les touristes et nous avons dû user de persuasion pour pouvoir manger le soir. Comme d’habitude, nous ne passions pas inaperçus dans le village et cette fois, cela a joué en notre défaveur. En se réveillant le premier matin, nous avons constaté que quelqu’un avait tenté de forcer notre motobike en y enfonçant un tournevis. Comme le chien s’est  mis à japper (ça nous a réveillé mais nous n’avons pas réalisé ce qui se passait), la personne a dû se dépêcher et son outil s’est cassé et est resté coincé dans le contact. Joie. Le jeune employé qui fait office de réceptionniste/cuisinier/personnel de nettoyage de la guest house était mortifié de la situation et s’est démené pour trouver quelqu’un avec un pick-up  pour transporter notre machine jusqu’à la ville la plus proche pour qu’un serrurier règle notre problème.


Guest house dans les rizières

Notre bungalow sasak

Mon ami le chat


Nous sommes donc partis à pied vers des chutes situées quelques kilomètres plus loin. Pour s’y rendre, nous traversions des jolies rizières, des rivières glacées et des petits villages bien tranquilles. Au dernier village avant d’entrer dans le parc national, nous sommes passés devant une école où les enfants étaient en récréation. Comme d’habitude, les enfants se sont mis à nous crier tous les mots en anglais qu’ils connaissent. Des fois ça peut donner un  enfant qui veut te demander ton nom et qui s’exclame plein d’enthousiasme : « Hello, my name is ! ». On rigolait bien quand le professeur est arrivé et nous a barré le chemin :
-          Stop here!
-          Euh… Y a-t’il  un problème monsieur ?
-          Non. Maintenant, entrez dans l’école,  mes élèves vont pratiquer leur anglais.
-          Euh… d’accord ?
En nous voyant entrer dans la cours d’école certains des plus jeunes sont allés se cacher mais la plupart étaient surexcités. La classe s’est bondée d’un seul coup et les plus vieux  (dont c’était la classe) essayaient de chasser les petits qui,  curieux, s’étaient massés un peu partout (dans les coins de la classe, aux portes, aux fenêtres…). Nous étions ravis et mal à l’aise à la fois. Une fois le calme revenu, les étudiants ont commencé leurs habituelles questions et nous, debout devant le tableau noir, on essayait  de répondre en se faisant comprendre. On mimait beaucoup et ça rigolait bien dans la classe. Nous avons fini par repartir une heure plus tard après une longue séance photo. Les étudiants sont sortis pour nous faire des « tatas » pendant qu’on continuait notre chemin vers les chutes. Nous les avons atteintes après une autre heure de marche dans la jungle. Comme elles ont la réputation de stimuler la croissance des cheveux, Phil en a profité pour faire une petite saucette dans leurs eaux glacées. On vous dira si ça a marché.

Trouvez Noémie!




Phil test les propriété de la chute de Tetebatu.





Au retour, nous avons retrouvé notre motorbike qui nous attendait, tout beau. C’était ni vu, ni connu (heureusement, parce qu’à Lombok, les assurances sont inexistantes…) et notre guest house, dont le personnel était vraiment désolé que ce se soit passé chez eux, ont pris en charge les coûts. Cela tombait à point puisque nous avions prévu de visiter les villages avoisinants le lendemain pour admirer (et peut-être acheter, qui sait) le travail des artisans de la région

Nous avons fait notre premier arrêt à Loyok, village réputé pour le travail du bambou tressé. Nous nous sommes arrêtés dans un petit atelier en plein milieu des champs de tabac. La dame qui nous a reçu n’avait pas eu de visiteurs depuis longtemps  (c’est la basse saison…) et était vraiment heureuse de nous voir. Elle nous a fait assoir et nous a préparé du café et des bananes frites avant de montrer comment elle tisse le bambou pour en faire des sacs, des paniers, des bagues, etc. en s’arrêtant de temps en temps pour flatter les cheveux de Noémie (!). On vous demande, comment on est supposé réagir quand une dame vous caresse les cheveux en vous expliquant comment tresser un panier. On était morts de rire. Quand nous sommes repassés le lendemain pour prendre des objets que nous avions commandé, elle nous attendait avec du café, des papayes, des craquelins et un dessert maison. On en est ressortis en roulant. Nous avons fait notre deuxième arrêt à Pringgasela pour voir les étoffes tissées à la main avec le coton de la région filé et teint dans le village. Encore une fois, nous avons été reçus avec du café et de bananes frites. Avoir su, on  aurait  sauté le petit déjeuner… Les femmes étaient encore une fois ravies de nous faire essayer le processus du tissage moyennant un pourboire (mais ça, tu le comprends après que tu te sois installé…). Finalement, nous sommes passés par Masbagik Timur pour voir les potiers à l’œuvre. Sur l’île de Lombok, les potiers utilisent une argile noire qui est  tout simplement magnifique. Heureusement, ils ne nous ont pas reçus avec plus de bouffe. Nous  sommes repartis chargés comme des mules en se demandant comment on ferait pour  transporter tout ça pendant le prochain mois…

Confection d'un pot. Ça n'a pas pris plus de 5 minutes


Confection de lait de coco. Elle utilise des feuilles de papaye.

Terre cuite noire

Tentative de tisser

Je sais tisser. Je suis une dure à cuire

Nous avons complété notre tour de Lombok en suivant la  route qui contourne le volcan par l’est pour finalement rapporter notre motorbike à Senggigi après 12 jours de road trip autour de Lombok. Nous avons adoré notre expérience et planifions déjà un futur retour dans le coin  pour mieux visiter l’ouest. En attendant, nous  nous  embarquons pour Gili Meno, une des trois îles Gili au nord-ouest de Lombok que l’on surnomme aussi les perles de Lombok. 

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