Tetebatu, île de
Lombok, Indonésie
Les rizières et les plantations
de tabac se succédaient alors que nous montions vers Tetebatu, petit village
niché sur les pentes du volcan Rinjani. Celui-ci est le deuxième volcan le plus
haut d’Indonésie. Et il est gigantesque. Occupant un peu plus de la moitié de
l’île, il est visible de partout à Lombok moyennant une journée sans nuage.
Après l’expérience Bromo, nous avons un
peu perdu l’envie de monter les volcans. Alors on se contente de les regarder
d’en bas et on les trouve bien jolis comme ça. C’est pourquoi nous avons décidé
d’aller passer quelques jours à Tetebatu, question de regarder le Rinjani d’en
bas et de profiter de la nature autour qui est majestueuse.
Nous nous sommes basé dans une
toute petite guest house (Cendrawasih) posée en plein milieu des rizières et
dont les petits bungalows imitent les maisons traditionnelles Sasak. Par
contre, contrairement aux maisons sasak, leurs fondations n’étaient pas
composées de boue et de bouse de vache. Un calme plat régnait dans le village
qui voit peu de
touristes débarquer en dehors des mois de juillet et août (la haute
saison en Indonésie) et nous étions heureux que le chien et le chat de la guest
house nous tiennent compagnie. Même les quelques restaurants du coin étaient
fermés en attendant les touristes et nous avons dû user de persuasion pour
pouvoir manger le soir. Comme d’habitude, nous ne passions pas inaperçus dans
le village et cette fois, cela a joué en notre défaveur. En se réveillant le
premier matin, nous avons constaté que quelqu’un avait tenté de forcer notre
motobike en y enfonçant un tournevis. Comme le chien s’est mis à japper (ça nous a réveillé mais nous
n’avons pas réalisé ce qui se passait), la personne a dû se dépêcher et son
outil s’est cassé et est resté coincé dans le contact. Joie. Le jeune employé
qui fait office de réceptionniste/cuisinier/personnel de nettoyage de la guest
house était mortifié de la situation et s’est démené pour trouver quelqu’un
avec un pick-up pour transporter notre
machine jusqu’à la ville la plus proche pour qu’un serrurier règle notre
problème.
Guest house dans les rizières |
Notre bungalow sasak |
Mon ami le chat |
Nous sommes donc partis à pied
vers des chutes situées quelques kilomètres plus loin. Pour s’y rendre, nous
traversions des jolies rizières, des rivières glacées et des petits villages
bien tranquilles. Au dernier village avant d’entrer dans le parc national, nous
sommes passés devant une école où les enfants étaient en récréation.
Comme d’habitude, les enfants se sont mis à nous crier tous les mots en anglais
qu’ils connaissent. Des fois ça peut donner un
enfant qui veut te demander ton nom et qui s’exclame plein
d’enthousiasme : « Hello, my name is ! ». On rigolait bien quand
le professeur est arrivé et nous a barré le chemin :
-
Stop here!
-
Euh… Y a-t’il
un problème monsieur ?
-
Non. Maintenant, entrez dans l’école, mes élèves vont pratiquer leur anglais.
-
Euh… d’accord ?
En nous voyant entrer dans la
cours d’école certains des plus jeunes sont allés se cacher mais la plupart
étaient surexcités. La classe s’est bondée d’un seul coup et les plus
vieux (dont c’était la classe)
essayaient de chasser les petits qui,
curieux, s’étaient massés un peu partout (dans les coins de la classe,
aux portes, aux fenêtres…). Nous étions ravis et mal à l’aise à la fois. Une
fois le calme revenu, les étudiants ont commencé leurs habituelles questions et
nous, debout devant le tableau noir, on essayait de répondre en se faisant comprendre. On
mimait beaucoup et ça rigolait bien dans la classe. Nous avons fini par
repartir une heure plus tard après une longue séance photo. Les étudiants sont
sortis pour nous faire des « tatas » pendant qu’on continuait notre
chemin vers les chutes. Nous les avons atteintes après une autre heure de
marche dans la jungle. Comme elles ont la réputation de stimuler la croissance
des cheveux, Phil en a profité pour faire une petite saucette dans leurs eaux
glacées. On vous dira si ça a marché.
Trouvez Noémie! |
Phil test les propriété de la chute de Tetebatu. |
Au retour, nous avons retrouvé
notre motorbike qui nous attendait, tout beau. C’était ni vu, ni connu (heureusement,
parce qu’à Lombok, les assurances sont inexistantes…) et notre guest house,
dont le personnel était vraiment désolé que ce se soit passé chez eux, ont pris
en charge les coûts. Cela tombait à point puisque nous avions prévu de visiter
les villages avoisinants le lendemain pour admirer (et peut-être acheter, qui
sait) le travail des artisans de la région
Nous avons fait notre premier
arrêt à Loyok, village réputé pour le travail du bambou tressé. Nous nous
sommes arrêtés dans un petit atelier en plein milieu des champs de tabac. La
dame qui nous a reçu n’avait pas eu de visiteurs depuis longtemps (c’est la basse saison…) et était vraiment
heureuse de nous voir. Elle nous a fait assoir et nous a préparé du café et des
bananes frites avant de montrer comment elle tisse le bambou pour en faire des
sacs, des paniers, des bagues, etc. en s’arrêtant de temps en temps pour
flatter les cheveux de Noémie (!). On vous demande, comment on est supposé
réagir quand une dame vous caresse les cheveux en vous expliquant comment
tresser un panier. On était morts de rire. Quand nous sommes repassés le
lendemain pour prendre des objets que nous avions commandé, elle nous attendait
avec du café, des papayes, des craquelins et un dessert maison. On en est
ressortis en roulant. Nous avons fait notre deuxième arrêt à Pringgasela pour
voir les étoffes tissées à la main avec le coton de la région filé et teint
dans le village. Encore une fois, nous avons été reçus avec du café et de
bananes frites. Avoir su, on aurait sauté le petit déjeuner… Les femmes étaient
encore une fois ravies de nous faire essayer le processus du tissage moyennant
un pourboire (mais ça, tu le comprends après que tu te sois installé…).
Finalement, nous sommes passés par Masbagik Timur pour voir les potiers à l’œuvre.
Sur l’île de Lombok, les potiers utilisent une argile noire qui est tout simplement magnifique. Heureusement, ils
ne nous ont pas reçus avec plus de bouffe. Nous
sommes repartis chargés comme des mules en se demandant comment on
ferait pour transporter tout ça pendant
le prochain mois…
Confection d'un pot. Ça n'a pas pris plus de 5 minutes |
Confection de lait de coco. Elle utilise des feuilles de papaye. |
Terre cuite noire |
Tentative de tisser |
Je sais tisser. Je suis une dure à cuire |
Nous avons complété notre tour de
Lombok en suivant la route qui contourne
le volcan par l’est pour finalement rapporter notre motorbike à Senggigi après
12 jours de road trip autour de Lombok. Nous avons adoré notre expérience et
planifions déjà un futur retour dans le coin
pour mieux visiter l’ouest. En attendant, nous nous
embarquons pour Gili Meno, une des trois îles Gili au nord-ouest de
Lombok que l’on surnomme aussi les perles de Lombok.
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