Kuta, île de Lombok, Indonésie
C’est à la hâte que nous avons
fuit les foules propettes de Bali en direction de Lombok dans l’espoir d’y trouver un meilleur avenir. Comme
deux réfugiés qui quittent leur
territoire c’est à bord de notre rafiau que nous avons pu traverser les 25 km
qui séparent les deux îles. L’embarcation en question est tout de même un gros
traversier chargé de plusieurs camions, motos et passagers. Mais malgré tout,
il ballotte sur les vagues comme une
vulgaire coquille de noix tout en prenant quatre heures pour compléter cette
courte traversée. On vous invite ici à effectuer ce simple produit croisé afin
de déterminer la vitesse de croisière : (4x60) ÷ 25km = vitesse très très
lente.
Une fois que nous avons touché
terre nous nous sommes dirigés vers Senggigi. En chemin, nous avons vite fait
d’observer que Lombok est beaucoup moins développée que sa voisine en
voyant les locaux qui se déplacent
encore sur des charrettes tirées par des chevaux. Et non, ce n’est pas un mode
de transport pour touristes comme dans le vieux Montréal, mais
plutôt un taxi à prix modique. Les temples hindous qui sont omniprésents
à Bali ont laissé place aux mosquées dont la plainte lancinante résonne à toute
heure de la journée (le premier appel à la prière a lieu autour de 4h du matin.
Au début, ça surprend).
18 heures, c’est tout ce que l’on a laissé comme
chance à Senggigi. Soit le temps de
trouver une chambre pour la nuit et une
mobylette à bas prix pour un temps d’utilisation indéterminé. Comme prochaine
cible, nous avons choisi la région de Kuta, au sud de Lombok. Elle est décrite
comme un petit bled bordé de majestueuses plages turquoises et habité par une population de pêcheurs.
Enfin, tout pour faire rêver, mais pas seulement nous. Également une firme de
développement de Dubaï qui souhaite en
faire un « sud bali » number 2. Malgré que l’aéroport de l’île a
été déplacé en conséquence à proximité de Kuta, le projet bétonisation a été
mis en suspend pour diverses raisons et c’est avec grand bonheur et soulagement
que nous avons trouvé Kuta tel que décrit. Étalée sur plus ou moins trois rues,
elle est jusqu’à présent dénuée de Ritz Carlton et compagnie et est habitée par
une population bien tranquille qui vie essentiellement du tourisme et de la
pêche. Ses plages sont fréquentées surtout par les surfeurs qui y vont pour l’amour du sport et non pour celui de
leurs pectoraux savamment bronzés
Parce que nous étions vraiment
dans un « mood » sauvage, nous avons élu domicile à Gerupuk, un petit
village de pêcheurs à quelques kilomètres à l’est de Kuta. Nous nous sommes
installés dans une des trois guest houses du village. Nous avons choisi celle
qui avait un grand balcon qui donne
sur la mer pour observer le
va-et-vient des bateaux et les enfants qui
jouent sur la plage en fin d’après-midi (Tomy Homestay). Les vagues
parfaites qui cassent au large attirent des surfeurs d’un peu partout dans le
monde mais l’ambiance est encore très très tranquille. Surtout le soir, quand
les surfeurs repartent vers Kuta et qu’il ne restait plus que nous et une poignée d’autres ermites. Et le surf
au large était génial. Lorsque vous prenez
une vague, le plus difficile n’est pas de la surfer jusqu’à sa belle mort, mais plutôt de l’abandonner avant
afin de ne pas nager une éternité pour éventuellement en reprendre une
nouvelle.
Pendant notre séjour dans le sud de Lombok, ce n’est
pas la plage de Kuta qui nous a inspiré mais plutôt les villages et les petites
plages tout autour que nous avons visité à bord de notre scooter. Nous avons
passé peu de temps sur la plage de Kuta où nous étions attristés par les
enfants des villages Sasak avoisinants nous abordaient avec des bracelets et
autres breloques à vendre. Avant même que nous ayons signifié que nous n’étions
pas intéressés, ils partaient la machine :
-
Hello !
-
How are you ?
-
Where are you from ?
-
Where do
you stay ?
-
What’s your name ?
Et après avoir eu toutes ces
informations, il pose l’ultime question :
-
Buy
bracelet from me? Very cheap!
Et là, il argumentera jusqu’à ce
que mort s’en suive. Souvent on se demande si cette approche de vente est une
tactique pour forcer le « client » à engager la conversation ou si
c’est seulement parce qu’il serait considéré impoli ici d’essayer de vendre des
objets à quelqu’un sans avoir eu un minimum de conversation avec lui. Peu
importe pourquoi, à la longue, c’est définitivement irritant. Et le principe de
faire travailler des enfants nous dérange
profondément. Après avoir discuté avec quelques uns de ces apprentis
vendeurs sous pression, nous avons appris qu’ils viennent à Kuta tous les jours
après l’école et y restent jusque tard
en soirée pour vendre leur camelote. La moitié de leur gain va à l’homme qui
les transporte et organise le tout. Voilà qui est un effet bien pervers du
tourisme sur une région. À Gerupuk, le village où nous avons élu domicile, les enfants jouent sur la plage
après l’école plutôt que de vendre des cossins aux touristes sur la plage. Mais
à Kuta, où
le tourisme abonde, certains ont constaté que les enfants pouvaient rapporter
de l’argent et ont décidé d’exploiter cette avenue. De notre côté, on refuse
d’encourager ces agissements et nous
n’achetons rien aux enfants. Question de principe.
Nous avons donc mis notre temps
et nos énergies à visiter les villages et les plages avoisinantes. Notre
scooter nous a permis non seulement de résider à l’est de Kuta mais également
de visiter l’ouest où l’on a observé un décor époustouflant. Du haut des collines
sur lesquelles nous nous laissions guider peu à
peu, apparaissaient des bribes d’océan d’un bleu profond. La route qui
est dans un état atroce a vite fait de rebuter
la grande majorité des voyageurs à l’exception des surfers avides de sensations
fortes qui se dirigent vers la plage de Mawi pour ses énormes vagues et ceux
qui cherchent les coins reclus. Les touristes étant rares sur ce chemin, nous
faisions sensation sur la route. Les
réactions allaient de « Hello » retentissants, à des enfants qui courent derrière nous en criant « bule, bule » (qui
veut dire occidental) ou de regards
ahuris, la bouche légèrement ouverte. Noémie
assise à l’arrière se sentait comme une vraie rock star en envoyant la main
à tout
ce beau monde pendant que Phil
conduisait la limousine à deux roues.
deux roues. Notre récompense
après cette route chaotique fut Selong Belanak, une
magnifique plage déserte à 28 km à l’ouest de Kuta. La plage est nichée au
creux d’une baie devant un longue rangée de palmiers qui reflètent doucement le
soleil. À une extrémité, quelques bateaux de pêcheurs et un minuscule
restaurant où la dame cuisine un excellent
poisson grillé que nous avons dégusté sur la plage.
Quoi de mieux que revenir d’une plage paradisiaque et
de savourer en soirée un excellent crabe, ou
plutôt un monstre des mers, à la
sauce chili. Ce fut sans aucun doute dans notre Top Ten des plus grands délices de ce voyage. D’ailleurs on regrette amèrement de ne pas
avoir volé la recette de sauce du chef.
Bref, nous étions si bien dans le
sud de Lombok que nous avons eu du mal à
quitter. Au bout d’une semaine, nous
avons réalisé que le retour approchait
grandement : plus qu’un mois de
voyage. Nous avons donc fait
nos sacs une nouvelle fois et
avons mis le cap vers les pentes du volcan Rinjani.
Tanjun An |
Tajun An |
Tajun An |
Tajun An |
Tajun An |
Les pêcheurs de Gerupuk |
Gerupuk |
Les enfants sur la plage de Gerupuk |
La Baie de Kuta, vue de l'ouest |
Selong Belanak |
Selong Belanak |
Phil rentre du surf |
Village sasak de Sade |
La photo «Selong Belanak» ou un shemale exicté à l'idée de transporter un homme nue !
RépondreSupprimerTissss.....