mercredi 10 août 2011

Joo Lay !


Leh, Ladakh, Inde

Croyez-vous qu’il soit possible de mettre 20 heures pour parcourir 423 km ? Avant l’Inde, on y aurait difficilement cru mais les sommets de plus de 5000 mètres qui séparent Srinagar de Leh rendent la traversée périlleuse. Une seule route relie les deux villes donc tous les types de véhicules doivent l’emprunter (camion, bus, jeep, moto) ce qui est peu pratique car la route est trop étroite à certains endroits pour permettre à deux véhicules de se rencontrer. Nous avons découvert que l’asphalte et les garde-fous sont des denrées rares sur  les routes de montagnes.

Calcul savant :
Chemin de terres digne d’un rallye (dont certaines parties tombent en ruines) + virage en épingle + vision du précipice de plusieurs milliers de mètres (nous avons traversés 3 passes en montagne à 3500, 4200 et 4500 mètres) + vision des camions échoués au fond du ravin + chauffeurs pressés qui essaient frénétiquement de se dépasser entre eux + étroitesse extrême de la route = Noémie terrorisée et Phil fait semblant de pas avoir peur.

Mais malgré tout la traversée Srinagar-Leh fut mémorable pour les paysages exceptionnels. Nous avons pu observer des paysages arides (presque lunaires) en hautes altitudes où rien ne pousse, des sommets enneigés, des vallées coupées par des rivières d’un bleu saisissant, des glaciers qui descendent de la montagne vers la vallée, le tout sous un ciel toujours bleu ! À notre arrivée à Leh à 1h du mat, nous avons été récompensés par un ciel étoilés comme on ne peut voir qu’en haute altitude.

Et puis la ville de Leh aura valu la peine d’endurer les souffrances des 20 heures de routes les genoux dans le front ! À 3500 mètres, la vallée de Leh est tout simplement magnifique. C’est un heureux mélange de paysages lunaires des hautes altitudes et de la verdure des fonds de vallées. Tous les matins, nous nous réveillons les yeux remplis des sommets enneigés de l’Himalaya. Pour nous qui sommes habitués à vivre au niveau de la mer, on découvre que l’on est des vraies lopettes à une telle altitude. Pendant les premiers 24heures, monter une pente de deux degrés nous laissait pliés en deux, hors de souffle. On angoissait à l’idée de monter un escalier. L’acclimatation aura demandé environ 48heures. On se dit que lorsque l’on va redescendre à de plus basse altitudes, on sera des supermans plein de globules rouges !






Première question en arrivant à Leh : comment les gens en sont venus à s’installer ici ? Si la traversée nous a pris 20 heures en véhicule, nous avons du mal à imaginer comment il fut possible de venir en territoire aussi éloigné à pied ou à dos de bestioles. D’ailleurs, l’hiver ici est rude et long. Les routes sont bloquées d’octobre à juin et Leh est coupé du reste de l’Inde. Malgré une saison de croissance de 3 mois, la région est presque auto-suffisante et on se régale des abricots qui poussent partout (en tarte… MIAM !!!). Mais une ville n’est pas une ville sans sa population : les gens à Leh sont amicals et zens. Les salutations sont authentiques et agréables et on apprécie particulièrement le respect que l’on y reçoit. Ici, pas d’arnaque, ni de gens que te suivent dans la rue pour te vendre des bebelles (good price sir ! Good price maam !). La population ici est majoritairement bouddhiste et ce, depuis le 9eme siècle (ça commence à faire un ptit bout). On peut donc en observer les traces dans le paysage avec les monastères, temples et autres lieux de cultes qui comportent, entre autre, des Bouddhas géants. La région abrite également de nombreux réfugié tibétains, ce qui valu le surnom de «petit Tibet». Nous avons aussi observé le côté plus loufoque de la ville par la visite d’un sanctuaire pour les ânes abandonnés ou en fin de carrière. Armé de carottes, on est allé gâter les ânes. Ils ont failli avoir raison de Phil qui tenait les carottes et on a manqué de munitions au bout de 5 minutes. On a aussi failli causer une émeute parmi les ânes. Vision hilarante : des ânes qui entourent Phil et qui le «pokent» avec leur museau ! hahahaha ! Autre moment absurde : pendant la visite d’un monastère nous avons pu observer le pénis en érection d’environ 30 pouces d’une statue bouddhiste (comble du réalisme, il y avait même une substance blanche au bout) qui  fait ressortir les adolescents en nous (on a rigolé comme des cons devant la statue pendant 5 minutes alors que Phil essayait de prendre une photo mais riait trop !!!)










C’est avec le cœur gros que l’on quitte Leh ce soir pour se diriger vers Manali. Au programme : 20-25 de route dans les montagnes à nouveau. Cette fois, on est prêts mentalement pour relever le défi !

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