vendredi 21 octobre 2011

L'inde dans un conte

Rajasthan, Inde


Ça commence à faire un petit bout qu’on vous a donné de nos nouvelles... On s’est dit que notre billet sur les montagnes vous ferait patienter.

On en a fait du chemin depuis le trek au Népal! On devait être à Mumbai le 11 octobre pour notre avion vers l’Australie donc il nous fallait revenir vers l’Inde. Non sans une petite visite à l’ambassade de l’Inde à Kathmandu, à notre grand bonheur. Ben oui, il semble que pour les Indiens un visa à entrées multiples ça ne veut pas dire que  tu peux quitter le pays et revenir. Pour avoir la permission de réintégrer le pays, il faut passer à l’ambassade, ouverte du lundi au vendredi de 9h30 à 12h00 et faire la file avec une soixantaine d’autres personnes aussi frustrées que nous par la bureaucratie indienne et espérer obtenir une étampe (moyennant quelques frais, évidemment) qui nous donne le droit de revenir en Inde avec notre visa à entrées multiples. Il faut dire que les Indiens ont quelque chose avec la paperasse. À chaque fois que l’on arrive et que l’on quitte un hôtel, il faut remplir un questionnaire exhaustif concernant notre adresse, notre itinéraire, nos numéros de passeport, de visa et même le nom de notre père. Robert et Jean-Luc, vous êtes maintenant connus des autorités indiennes ! Parfois, on se fait même demander notre passeport pour aller sur internet ! Et quand on demande pourquoi toutes ces formalités, on reçoit invariablement la frustrante réponse «rules are rules ma’am».

-          Pourquoi, on retourne en Inde déjà?
-          Visiter le Rajasthan, voir le Taj Mahal, prendre notre avion pour l’Australie.
-          Ha oui c’est vrai, merci !

On a eu notre étampe pour se faire dire à l’aéroport que finalement ce n’était pas vraiment nécessaire et on s’est rendu à Delhi. Encore. Mais cette fois on s’est dit, pas de niaisage, on prend un train «right away» ! Et pourquoi pas pour Agra, pour voir le fameux Taj Mahal ? Donc en arrivant à Delhi, on se dirige directement à la gare pour prendre notre train. Delhi était Delhi, on se retrouve pris dans la circulation et on arrive juste à temps pour prendre notre train. Au moment d’entrer dans la station de train, un monsieur en uniforme m’intercepte :

-          Ticket ma’am

Zut ! Avec toute cette circulation, on n’a pas eu le temps d’aller dans un café internet pour imprimer notre billet. Mais il faut mentionner qu’en Inde, prendre le train, c’est comme prendre l’avion. Ils ont ton nom et tu as simplement besoin de montrer une pièce d’identité. Le billet est une formalité et n’est pas vraiment nécessaire. Mais habituellement, on l’imprime toujours, au cas où.

-          Il n’est pas imprimé monsieur. Voulez-vous voir nos passeports ?
-          Vous n’avez pas de billets?
-          Oui, on a des billets. Ils ne sont pas imprimés voilà tout.  
-          Ha mais vous ne pouvez pas entrer donc.
-          Comment ça ? D’habitude, le billet n’est pas nécessaire puisque nos noms sont dans le système. On a un train qui part dans 15 minutes monsieur.
-          Bon alors vous allez manquer votre train car vous devez vous rendre à l’office de tourisme la plus proche et imprimer votre billet.
-          Pas question qu’on manque notre train !

Sur ce, on se dirige en courant vers le kiosque d’information le plus près, espérant trouver une solution. Au moment où on arrive au comptoir, on est intercepté par un autre monsieur en uniforme :

-          Non !! N’allez pas là !!
-          Pourquoi ?
-          Euh… la personne… euh… ne parle pas anglais ! C’est le kiosque Hindi.

Trop paniqués pour remarquer l’étrangeté de la chose puisque tout le monde ou presque parle anglais à Delhi, on lui explique notre situation. Il réitère, il faut aller à l’office de tourisme (pas n’importe laquelle nous mentionne-t-il et il nous en montre une sur la carte). Le premier monsieur nous a rejoints et tous les deux insistent pour nous amener. On décide que Noémie ira imprimer et que Phil restera avec les bagages. Comme ça, on a plus de chance d’y arriver. Les deux messieurs ne sont pas d’accord :

-          Non, non, il faut prendre les bagages. Vous allez manquer votre train de toute façon !

Et c’est là qu’on a réalisé qu’on se faisait avoir... Sans leur donner la chance de dire quoique ce soit, on a couru vers le café internet le plus près pour imprimer les billets électroniques sous les hauts cris des deux hommes (No, no, not that way !!! You have to blablabla). Puis, billets en main et sans même leur jeter un regard (et qu’ils tentent de nous faire croire que nos billets n’étaient pas bons) on est entré dans la station et on a pris notre train. Une fois assis, on réalisait à quel point on s’était fait avoir comme des débutants ! Ces hommes mettent des vêtements qui imitent les uniformes de la station de train, font croire aux touristes que leurs billets ne sont pas valides, ou nécessitent une étampe spéciale, ou peu importe et les dirigent vers un faux «office de tourisme» tenu par leur beau-frère où ils obtiennent une commission lorsque lesdits touristes doivent racheter un billet parce qu’ils ont manqué leur train. On aura beau avoir passé 3 mois en Inde et au Népal, on se fait encore avoir ! On s’en voulait d’être tombés dans le piège et d’avoir failli manquer notre train.

-          Pourquoi on est revenus en Inde déjà?
-          Visiter le Rajasthan, voir le Taj Mahal, prendre notre avion pour l’Australie.
-          Ha oui c’est vrai, merci !

Et ça aura bien value la peine ! C’est ce que l’on s’est dit lorsque l’on s’est réveillé le lendemain matin et que l’on a vu le soleil se lever sur la blancheur du Taj Mahal à partir du toit de notre hôtel.  Étant donné la renommée du monument, on était un peu craintifs de se retrouver dans une foule incroyable mais le Taj s’est révélé à la hauteur de nos attentes. On a passé plusieurs heures à errer dans les jardins à observer les détails des gravures dans le marbre, les mosaïques de pierres semi-précieuses et les familles indiennes en vacances qui nous prenaient en photo (très peu subtilement). 
Le Taj vu du toit de notre guest house au lever du soleil 

C'est par là qu'on entre. C'est déjà beau.

Aucune légende nécessaire ici...

Phil quand il avait des cheveux (ben oui, scoop ! il les a coupé... voir nos prochains blogs ;)



flâner sur du marbre. Pas pire...

Hawal Mahal à Jaipur
Hawa Mahal, la façade !

Les arches comme dans les contes !!


Le palais de Jaipur

Belle porte. Belle madame. Jaipur

Palais de Jaipur

Belle porte. Jaipur

Hawa Mahal, Jaipur

Fort de Agra

Fort de Agra. C'est pas pire comme structure militaire...

Fort de Agra


Dès le lendemain, on est parti vers le Rajasthan. On a compris qu’on était dans le désert alors que la première chose que l’on a vue au réveil a été un chameau qui flânait dans la rue en ruminant. Eh ! Un chameau c’est beaucoup plus grand que l’on pense ! Et ça a un petit air snob qui nous a fait bien rire.
Notre meilleur ami le chameau snob


En gros, le Rajasthan rassemble tous les clichés de l’Inde. En se promenant dans les petites rues de Pushkar, on croisait des hommes, tout de blanc vêtus avec des turbans fluos et des MÉGA moustaches. Ici Tom Selleck c’est de la petite bière. On parle de moustache de compétition avec un petit twist aux extrémités. À leur côté se trouvent des femmes en saris colorés agrémentés de fils dorés et de paillettes qui brillent sous le soleil. À leur nez, une boucle d’oreille/chaînette qui se relie à leur oreille gauche. À leurs deux chevilles des petits bracelets qui tintent lorsqu’elles marchent. Sur leur tête, tout ce qui peut humainement être transporté (du bois, des carafes d’eau, des légumes dans un panier, etc.). Leur apparence se marie bien avec l’architecture des villages. On ne les verrait pas trop à St-Hyacinthe et encore moins à Hérouxville. Mais dans les petits villages aux maisons blanches avec les fenêtres travaillées avec en arrière-plan les chameaux, les vaches et les femmes qui vendent des fleurs et des légumes sur la place publique, on se croirait tout droit sorti d’un conte. Les cafés et restaurants sont de sublimes jardins sur les toits avec des coussins colorés sur lesquels s’assoir pour profiter des rares courants d’air et de la vue sur le lac sacré dans lequel se baignent les Hindous. C’est exactement l’image que l’on avait de l’Inde avant d’y arriver. Et malgré les embûches pour s’y rendre, on est vraiment contents d’être là.

-          Haaaa ! C’est pour ça qu’on est revenus en Inde

Pushkar de notre fenêtre 

Petit fort sur la colline

Pushkar au coucher du soleil. 

Le lac sacré avec les bassins pour se purifier

Lac sacré prise 2

Pushkar

Pushkar

Vendre des fleurs sur la place publique

moustache de competition

Saris colorés, bébés qui dort et autre type de circulation


miam légume frais !


On aime bien les vieux monsieurs !

transporter sa vie sur sa tête !

marché et motos 

Plus de légumes !

2 commentaires:

  1. On parlait justement de vous aujourd'hui, dans un bus Chine-Laos...

    Très heureux d'avoir de vos nouvelles -- vous nous confirmez que l'Inde se place en haut de la liste pour notre prochain projet de fous!

    Faites-vous en pas pour l'arnaque, on vous trouve bons de l'avoir flairée...

    On espère encore vous croiser en ASE plus tard!

    Michel + Laurence et les enfants

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  2. Chère Noémie, c'est un plaisir de te lire. Tu me fais voyager en pensés avec vous et tu me fais rire et sourire! Tante Sylvie

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