Chiang Mai –Chiang Kong – Luang Prabang
De Chiang Mai en Thailande, nous
souhaitions rejoindre Luang Prabang au Laos. Pour ce, nous avons décidé de
traverser la frontière un peu plus au nord avant de s’embarquer pour une
descente du Mékong de deux jours avec escale pour la nuit à Pak Beng à bord
d’un slow boat.
Notre amie Marie-Hélène avec qui
Noémie a parcouru l’Amérique centrale pourra vous le dire, traverser une
frontière, ce n’est jamais de tout repos. Nous avions bon espoir que l’Asie
soit l’exception mais tout de même, nous avons pris les services d’un guide qui
devait nous aider pour les différentes étapes de la traversée. Il faut dire que
c’est plus compliqué que de traverser la douanes de Lacolle. D’abord, il faut
quitter la Thaïlande. C’est la partie facile : après vous avoir fait
remplir quelques papiers, une dame très souriante (not) étampe votre passeport. Ça y est, vous êtes… nulle part.
Après s’ensuit une petite marche pendant laquelle vous vous demandez si vous
êtes sur le bon chemin puisqu’il n’y a aucune indication.
-
Excusez-moi monsieur, le Laos, c’est par où ?
-
...
-
Laos ?
-
… (je pense que le monsieur ne parle pas
anglais)
-
Ok… ben, merci quand même !
Vous finissez par atteindre le
Mékong qui n’était pas loin finalement. De l’autre côté, vous voyez le
Laos. Sur le bord de l’eau, nombre de
pirogues attendent pour vous faire traverser. Une fois sur l’autre rive, il
vous faut maintenant entrer au Laos. Et c’est là que ça se corse. Devant vous,
une file interminable de gens qui se sont tous levés à l’aube pour faire cette
traversée et qui n’ont qu’une seule hâte : en avoir fini avec tout ça.
L’ambiance n’est pas ce qu’on appellerait joyeuse. Dans cette file, c’est
chacun pour soi. Tous se jettent sur les papiers à remplir qui sont ensuite
introuvables pour une bonne heure (y’a fallu en imprimer d’autres...). 2 files
finissent par se former : la première pour déposer les papiers remplis et
les passeports et la deuxième pour payer (En argent américain, attention. Et la
monnaie exacte. Si vous êtes à sec, il y a une autre file pour changer votre
argent à taux très désavantageux) et récupérer le passeport. Ça aurait pu être simple si les files avaient été identifiées
et que nous n’avions pas eu à les refaire
dans le bon ordre… Et c’est là que vous vous dites : mais vous
n’aviez pas pris les services d’un guide justement pour ça ? Oui, sauf que le
guide fait la baboune parce que vous avez refusé de payer pour passer devant
tout le monde et il est maintenant introuvable. Il repasse de temps en temps
pour soupirer bruyamment devant le fait que vous êtes toujours à la même place
dans la file, insiste encore pour vous faire passer devant et repart un peu
plus frustré. Vous vous félicitez pour cette décision d’engager un guide (not).
Après un bon 2 heures, vous entrez au Laos avec un beau visa et quelques
étampes en plus dans votre passeport. Il vous faut maintenant retrouver votre
guide qui a vos billets pour le bateau (et qui doit vous y emmener car vous
n’avez aucune idée de l’endroit où il se trouve.) Sauf que votre guide est
encore fâché et essaie de vous punir en se cachant on ne sait où. Il finit par
réapparaître et vous conduit au port dans la boite de son pick-up en roulant si
vite que vous avez du mal à vous tenir. Décidemment, quelle bonne idée que ce
guide !
Nous avons finalement pu nous
embarquer à bord du slow boat qui est une longue embarcation de bois avec
quelques sièges de voitures déposés (mais non fixés) ici et là. Pour un minimum
de sécurité, le slow boat ne devrait pas prendre plus de 70 passagers mais lors
de notre traversée, nous étions plus de 80, la plupart des gens étant assis à
même le sol, d’autre entassés sur des sacs de riz. Malgré tout, nous en gardons
un souvenir extraordinaire. Traverser le Laos en suivant le rythme lent du
courant du Mékong a été une expérience fantastique. Le temps de ces deux
journées, nous sommes devenus des explorateurs en plein cœur de la forêt Lao à
observer les enfants qui jouent sur les berges sableuses et qui s’arrêtent pour
vous saluer en riant, les maisons de bambou sur pilotis, les buffles d’eau qui
font une petite saucette et les femmes qui sassent le sable du fond du Mékong
dans l’espoir d’y trouver de l’or. Le tout baignant dans cette lumière unique
au nord du Laos et de la Thaïlande pendant la saison sèche. Sans être nuageux,
le ciel est blanchi par la fumée émanant de la culture sur brûlis, bloquant en
partie les rayons du soleil ce qui crée une lumière particulière (et des
couchers de soleil exceptionnels). L’expérience aurait été tout à fait
idyllique si ce n’avait été de l’incident… Emporté par le courant, nous avons
failli aller se fracasser sur les rochers au moment de passer dans une passe
étroite. Le capitaine a dû redresser la trajectoire en faisant un virage si sec
que le bateau s’est retrouvé littéralement à l’horizontale, faisant chuter bon
nombre de personnes et laissant l’eau entrer dans le bateau qui s’est tout de
même redressé presque instantanément.
Heureusement que nous étions tout près de Luang Prabang parce que suite à cela,
le fait que nous soyons 80 personnes (comprenant plusieurs enfants) sans vestes
de sauvetage nous a soudainement semblé plus inquiétant… Excepté pour Line qui fouillait
tranquillement dans ses valises à l’arrière du bateau et qui n’a pas trop
compris pourquoi tout lui tombait dessus soudainement. Et excepté pour le
monsieur qui était aux toilettes et qui n’a pas compris pourquoi tout se
renversait sur lui soudainement (lui était juste vraiment fâché…)
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Un bateau en attente de passagers |
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Les madames qui sassent le sable à la recherche d'or |
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La vie sur le rivage |
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Line et Jean-Luc (et trouvez Phil) |
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Village Lao |
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Ha ! Les couchers de soleil extraordinaires du Laos ! |
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Canots fantômes |
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Y'a du monde à la messe |
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Bateau lent |
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On arrive ! |
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village |