dimanche 17 juillet 2011

Shanti, shanti ou comment apprivoiser l’Inde


Aéroport de Moscou le 5 juillet 2011. Il fait encore 1000°C en Russie et je suis loin de me douter que, côté chaleur, c’est le début de mes peines. Ne voulant pas prendre de chances étant donné que je sais que se déplacer en Russie peut être un enfer quand on ne parle pas la langue, j’arrive trop tôt à l’aéroport. Parenthèse ici, prendre le métro à Moscou quand on lit le Russe aussi vite qu’un enfant de 6 ans, c’est pas pratique. Je n’ai pas le temps de lire le nom de la station que déjà on est reparti… haha !

Donc j’arrive tôt à l’aéroport et je ne peux enregistrer mes bagages (à qui ça arrive ça, sérieusement…). Une jeune indienne est dans la même situation que moi. Ça a suffit pour qu’on devienne copines. J’ai tout de suite compris que par rapport à la Russie, j’allais ailleurs !

Arrivée à Delhi et dans les premiers jours qui ont suivis mon arrivée en Inde, j’ai dû apprivoiser tranquillement (shanti, shanti) les différents aspects de l’Inde qui venaient confronter la Nord-Américaine que je suis.

Premier choc : la chaleur. À Delhi en juillet, il fait chaud. Mais chaud. Ça me fait rire de lire  sur la canicule à Montréal. Ici, je sue ma vie en permanence ! Tsé quand ça dégoûte même quand t’es assis à rien faire ? Je dois boire 4 litres d’eau par jour (et en perdre 6 en sueur)!

Deuxième choc : l’odeur. En général l’Inde sent un mélange d’épice, de déchets, de caca de vache et d’encens assez perturbant.

Troisième choc : la saleté. Disons que jusqu’à maintenant, je dirais qu’au niveau de l’hygiène, l’Inde laisse plutôt à désirer hahaha ! Il m’a fallu quelques jours pour oser mettre des sandales (et encore, certainement pas à Delhi…). C’est sale partout ! Dans certaines chambres d’hôtel visitées les draps avaient des tâches suspectes. Les rues sont jonchées de déchets et de cacas de vache. Au restaurant, une coquerelle te file entre les jambes…

Quatrième choc : le chaos total. Faut pas essayer de comprendre, il n’y a aucune logique dans le mouvement incessant. Les rues se remplissent de stand de bouffe, de gens, de moto, de voitures, de vélo-taxi. Il y a des gens qui dorment par terre, d’autres qui mangent à côté d’autres qui vendent des trucs. Et tout ce beau monde se côtoie au doux son des klaxons. Ce qui m’amène au cinquième choc : le bruit. On n’est jamais préparé à autant de bruit ! Le klaxon ici est un mode de communication et d’expression de soi. J’ai pris un autobus pour un trajet de 8 heures et le chauffeur a klaxonné quasiment du début jusqu’à la fin. En arrivant à destination j’étais littéralement prête à aller lui foutre une taloche derrière la tête (Non mais ça va faire, on a compris que t’es la !!).  Et puis les gens crachent bruyamment et se raclent la gorge d’une façon qui vous retourne l’estomac.

Enfin, sixième choc : La proximité. Les chances de se retrouver seuls en Inde sont assez minces. Y’a du monde à la messe. Dans le bus (pour un petit trajet heureusement) je me suis trouvé coincée en sardine entre deux papis, mon sac sous nos pieds (pas de place nulle part pour le mettre). Tsé quand tu sais plus quelle sueur est à qui hahaha ! Et puis Les Indiens sont d’une curiosité ! Quand ils te voient dans la rue, dans le bus, dans l’avion, au restaurant, c’est l’interrogatoire :

Hi! How are you ? What’s your good name ? What country ? What do you do ? How much money you make ? Can I take a picture of you ? Ok bye, nice to meet you.

Next !

Il doit y avoir 1000 Indiens qui ont maintenant une photo de moi dans leur téléphone. Je préfère ne pas me demander ce qu’ils en font. Les gens s’arrêtent en voiture pour prendre des photos de moi. Et quand je marche dans la rue, certains parents amènent leurs enfants pour me toucher ou pour prendre une photo avec moi !

Tout ça peut sembler atroce mais pour moi c’est absolument fascinant. C’est complètement extérieur à tout ce que l’on connaît. Ici, je n’ai aucuns repères. Et c’est parfait ! Je dois avoir un petit côté maso mais avoir à se évoluer dans ce genre d’environnement est excitant.  Et puis, il y a plein de côtés plus faciles à vivre qu’on arrive à voir une fois les premiers chocs passés. Comme la bouffe (là on me reconnaît non ?). MIAM ! Je me régale en Inde. Et le yoga. Et les massages. Et les paysages. Et les temples. Et les cérémonies. Et plein de gens merveilleux rencontrés sur le chemin. Je vous reparle de tout ça dans mon prochain article. Je pense à vous mais pas trop (quand même !) xxx

P.S. J’ai été paresseuse pour les photos ces derniers jours… Je vous reviens avec du support visuel pour la prochaine entrée.

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