Mi février, on commence à se
préparer à quitter l’Australie pour l’Asie. Et on a hâte ! En plus, il y a les
parents de Noémie qui nous y rejoignent pour un séjour de 5 semaines durant
lesquelles on se promènera entre la Thaïlande, le Laos et le Viet Nam. On est
donc prêts à rejoindre l’Asie au plus vite, mais pour ça, il nous faudra
d’abord vendre Doris, notre fidèle Ford Falcon station wagon 1996 rouge… Petit
pépin, c’est maintenant la fin de la haute saison touristique en Australie et
la demande pour les voitures de backpackers est plus que faible. Pour rajouter
au stress, Doris commence à montrer des signes de son noble âge : elle a
tremblote quand on freine et ses articulations grincent. Notre
diagnostic : Parkinson et rhumatisme. On se sent presque coupables de
l’abandonner dans cet état. Après une semaine d’angoisse à fixer le téléphone
sans arrêt (littéralement), on a finit par trouver preneurs : 2 Ontariens
ont décidé de l’adopter. Ils semblent être de bonnes personnes prêts à bien
s’occuper de notre Doris alors c’est sans problème de conscience que l’on a
laissé aller notre fidèle destrier.
Le lendemain, nous étions déjà
dans l’avion pour Bangkok et on tournait la page sur le deuxième tiers de notre
voyage. Contre toutes attentes, on doit dire que l’Australie nous a beaucoup
surpris. On s’attendait à y trouver un pays très semblable au Canada, et sur
certains points ce fut le cas, mais on s’est souvent étonné. On vous laisse sur
les points marquants de notre passage au pays de Crocodile Dundee, certains
positifs, d’autres moins.
Après 4 tumultueux mois en Inde
et au Népal, on espérait trouver en Australie un peu de la maison. On rêvait
tous les deux de petits trucs qui nous avaient manqué: le fromage (vous
devinerez pour qui…), le vin (surtout le vin), un bon steak. On se réjouissait
de retrouver quelques petits plaisirs quotidiens comme faire le marché,
cuisiner, conduire une voiture. On appréciait aussi la propreté, la
tranquillité et l’anonymat qu’on y retrouvait. Mine de rien, nous sommes tous
les deux tombé en amour avec les grandes villes Australiennes. Que ce soit
Melbourne l’artiste, Sydney la speedée ou Adélaide la savoureuse, nous sommes à
chaque fois tombés sous le charme. Il faut
dire que nous sommes deux citadins dans l’âme. On adore le dynamisme de
la ville et la diversité qu’on y trouve. Et les villes australiennes ne nous
ont pas déçues. Malgré qu’elles aient chacune leur ambiance propre, dans
chacune d’entre elles, on y célèbre la bonne bouffe, le bon vin et la mer et le
soleil. Combinaison gagnante pour nous.
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Opéra de Sydney |
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Le côté plateau de Melbourne |
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Centre-ville de Sydney |

D’un autre côté, on a trouvé
l’isolement de l’Australie parfois bien déprimant. En Australie, pas besoin de
conduire bien longtemps pour se retrouver en plein milieu de nulle part. Et
quand on dit en plein milieu de nulle part, on veut dire être littéralement
seuls sur la route au milieu de la terre rouge et des arbustes secs pendant des
heures entières, traverser des villages où on ne voit pas âme qui vive
mais plutôt des boules de foin qui traversent la route (sérieusement). Parfois,
on aurait payé cher pour voir un peu de vie. Dans certains endroits plus
reculés, on ne pouvait s’empêcher de penser au far west du début du 20ième
siècle en voyant les édifices aux fenêtres barricadées, les vieilles voitures
rouillées laissées à l’abandon et les barmans édentés (ça nous est arrivé
PLUSIEURS fois d’en croiser !!!). Cette isolation se traduisait aussi par une
communication difficile. Chercher l’internet dans certains endroits relevait de
la quête mythique. Le Wifi dans les cafés et les lieux publics, ça ne s’est pas
encore rendu jusqu’ici et quand c’est le cas, c’est à prix d’or qu’on nous le
vend. Et ça, c’est un autre truc qu’on trouvait parfois difficile en
Australie : le coût de la vie. Quand l’essence est 1,60$ le litre, qu’un
lit dans un dortoir à 12 personnes est en moyenne 30$ et le filet de porc 12$,
c’est dur sur le budget de backpacker. Une fois, on a même dû payer 42$ pour
une place de camping !!!
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Infini rouge |
Mais tout ça se faisait
facilement oublier quand on trouvait notre tente au crépuscule soudainement
entourée de 30 kangourous broutant paisiblement, quand on voyait une maman
koala faire un câlin à un bébé koala (onnnnnnhh) ou quand on voyait des émeus
être… des émeus. Les paysages côtiers spectaculaires ont aussi su nous couper
le souffle à maintes reprises. Et la couleur de l’eau… on n’a jamais vu ça
ailleurs. Des baies à l’eau plus que transparente jusqu’au bleu profond de la
mer du sud, on ne se lassait pas de l’admirer. Et puis tout ça couronné par la
gentillesse légendaire des Australiens. Partout où nous allions, nous étions
toujours accueilli avec un sourire (parfois sans dent). On quitte le pays avec
un seul regret et c’est d’en avoir vu qu’une si petite partie.
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La couleur de l'eau, non ? |